Avis : Drôles d'oiseaux - Page 4

ce film est moyen pas top ces acteurs nous ont habitué a mieux mais bon ça passe quand même mais c pas le film qui marquera les esprits

J'aurais mis 3,8 si c'était possible, mais vu le nombre de mauvaises notes contre ce film, j'arrondis au supérieur (de plus au vu du vide sidéral des critiques "professionnelles" à son encontre).
Alors, "The Big Year", de David Frankel, avec dans les rôles principaux Jack Black, Steve Martin et Owen Wilson, suit 3 ornithologues amateurs lancés dans une compétition d'observation d'espèces aviaires sur le sol américain. Au vu du pitch et du casting, la majorité, moi y compris, auraient pu s'attendre à une comédie limite lourdingue de trois énergumènes se jetant les uns sur les autres pour avoir le bonheur d'être le premier à apercevoir une plume. Nada. Même en s'élargissant au reste du casting, qui à part Rosamund Pyke, sort quasi exclusivement du registre comique (entre autre Calum Worthy, Jim Parsons et Tim Blake Nelson), une bande de joyeux drilles à qui l'on doit de nombreux sourires et qui contribuent justement à la légèreté du film.
La seule lourdeur que j'y ai trouvé, et qui insufflent cet ennui de la première moitié du film, vient du scénario: les cascades burlesques de Jack Black et le dédain éhonté de Bostick (Wilson) pour sa compagne (Rosamund Pyke), qui cherche par tous les moyens à garder son attention, allant jusqu'à suggérer l'adultère, par un jeu de contre champ ou de cadre.
Et justement, pour ça, on peut dire que le film est bien foutu.
Le cadre est bien choisi, harmonieux.
L'action se déroulant sur une année, on suit les saisons dans la nature aux côtés de ces passionnés, qui vont jusqu'à affronter 3 tempêtes pour pouvoir observer un maximum d'espèces (que voulez-vous, avec la météo actuelle, les tempêtes, ça court les rues).
Les plans natures sont magnifiques, on regrette certains oiseaux en 3D, mais imaginez le temps qu'il aurait fallu pour tourner ces scènes avec de VRAIS oiseaux... Comme pour tous les films animaliers qui ne soient pas des documentaires, et au vu du tarif pour déplacer une équipe entière de tournage et d'interprétation dans tous ces décors, il vaut mieux éviter d'étaler le tournage.
On y balance presque à la pelle des noms communs d'oiseaux (pas les noms latins, ça aurait plus qu'ennuyé le peu de public qui soient entrés dans LA salle pour la France, et les quelques salles aux US), mais on ne montre pas vraiment le temps alloué à l'étude de ces oiseaux comme de vrais ornithologues (nidification, comportement, alimentation...) car ce n'est PAS un film sur l'ornithologie... Et non! En outre, ça plaira bien peu aux ornithologues passionnés qui auraient voulu s'y trouver, mais auront plutôt des rires nerveux en voyant leurs propres caricatures. En réalité, c'est un film sur le hobby, plus précisément sur la passion, et sur l'importance qu'elle prend dans la vie d'un homme (ou d'une femme) moderne. Car jusqu'à nos jours, l'homme a toujours été occupé à trouver de quoi se nourrir, se loger, se chauffer et autre besoins naturels de survie, mais aujourd'hui, avec le confort de la société occidentale, l'homme s'ennuie et cherche un centre d'intérêt auquel s'adonner, allant jusqu'à délaisser derrière ce qui devrait lui être plus cher. C'est un film qui propose une analyse du thème de la passion à travers 3 cas de figures, nos principaux protagonistes, qui vont tous devoir choisir à un moment ou à un autre entre leur passion et leurs familles, leurs amis, leurs emplois...Et la difficulté était là. Ne pas tomber dans la niaiserie, mais ne pas non plus trop désintéresser le spectateur par un hobby trop banal ou trop sédentaire, ce qui aurait posé un lourd problème de rythme. C'est pourquoi le thème de la philatélie ou de la numismatique aurait manqué de pep's. Avec l'ornithologie on voyage, on fait face à l'inattendu, on est face à la nature, et on tourne le dos au quotidien, au domicile familial qui semble trop petit pour soi. D'où le besoin de cet employé de changer d'air, de ce chef d'entreprise de pouvoir enfin profiter de sa retraite, de cet entrepreneur de fuir la grisaille de son métier et ses problèmes conjugaux, de briller en société, par le biais de leur hobby.
D'ailleurs, une fois rentrés d'une session d'observation, on porte sur eux via une caméra portée et un jeu de focus le même regard qu'ils portent à leurs oiseaux, une observation distante, dont on se rapproche avec l'objectif, en tendant l'oreille.
Je tiens aussi à féliciter le choix des musiques dans leur ensemble, quoique parfois trop présentes à certaines moments. Inutile de préciser qu'en raison de l'accueil ridicule adonné à ce film, la VF est tout simplement bonne à jeter, et a sans doute contribué à descendre un peu plus le film par les voix nasillardes des principaux protagonistes, qu'on croirait sortis d'un dessin animé, comme quoi, on ne répétera jamais assez à quel point le son est primordial dans un film. Au final un très bon film (j'ai pas dit un chef d'oeuvre qui surpasse les plus grand), à voir ou à mieux regarder pour certains qui auraient laissé leurs jumelles à la maison.