Benda Bilili! : les secrets du tournage

Benda Bilili ! est le troisième film sur Kinshasa réalisé par Renaud Barret et Florent de La Tullaye, ces derniers cherchant, via le cinéma, à fournir un regard des plus pertinents sur cette ville particulière, d’une pauvreté quasi-totale (95% de sa population survit grâce à une économie parallèle) et dont les habitants tentent de survivre par tous les moyens.

Le "Staff Benda Bilili" est composé de 5 paraplégiques et de 3 personnes “valides”. Vivant dans les rues de Kinshasa, ils créent, sur des instruments de récupération, une musique des plus originales. Leurs conditions de vie (au cœur de la misère des bas-fonds de Kinshasa) et leur volonté de ne jamais renoncer à leurs rêves sont les deux principaux thèmes qu’ont voulu retranscrire Renaud Barret et Florent de La Tullaye. A travers le quotidien de ces musiciens hors du commun, les cinéastes brisent ainsi tous les clichés sur le handicap.

Florent de La Tullaye nous raconte comment s’est passée la première journée de tournage aux côtés du Staff : "Dès le lendemain de la rencontre, nous avons commencé à les filmer. Renaud était derrière la mobylette de Coco et manque de chance, il est passé avec sa caméra devant le bâtiment des Renseignements Généraux. Des policiers sont arrivés de tous les côtés et le Staff a réagi violemment. Coco a même commencé à charger le commissariat avec son fauteuil ! Cette première journée a créé un lien très fort, d’entraide, entre nous", se remémore-t-il.

Les membres du "Staff Benda Bilili" soutiennent, via leurs chansons, que le handicap physique est avant tout psychologique. C'est dans cette optique qu'ils prodiguent, par leur musique, des conseils pour surmonter cette difficulté.

Dans le but d’avoir un rapport des plus proches avec les gens qu’ils filment, Renaud Barret et Florent de La Tullaye ont appris à parler le lingala, la langue nationale de la République Démocratique du Congo...

Renaud Barret et Florent de La Tullaye ont utilisé des caméras légères, pour rendre compte de ce groupe de musiciens avec le plus de réalisme possible. De cette manière, les cinéastes étaient toujours prêts, à la manière de reporters, à filmer tel ou tel évènement dans sa spontanéité la plus brute. Benda Bilili ! fait donc partie de ces documentaires dont les réalisateurs ont tout fait pour rendre leur propos le plus authentique possible.