Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Linihila
39 abonnés
620 critiques
Suivre son activité
5,0
Publiée le 29 septembre 2011
Raavanan est un film merveilleusement bien tourné sur un sujet plutôt grave : les violences utilisées par certains policiers pour faire parler ou se venger de leurs détenus et le syndrome de Stockholm. Pour se venger des hors-la-loi s’attaquent à ces policiers qu’ils jugent injustes et cruels. Un jour le chef de la bande enlève la femme de son pire ennemi (le chef de police qui cherche à le coincer par tous les moyens) pour venger la mémoire de sa sœur et pour porter un coup fatal aux hommes qui l’ont fait souffrir. Le film est en grande partie basé sur le Ramayana ; les spectateurs qui connaissent un peu l’histoire profiteront donc sans doute plus du film et comprendront mieux qui représente qui et comment et pourquoi Mani Ratnam, le réalisateur, réhabilite Ravana, le démon qui enlève la femme du vertueux Rama dans le Ramayana. Attention, on peut tout a fait regarder le film sans connaître les références culturelles auxquelles le réalisateur fait allusion. Enfin la musique est magnifique (Usure Pogudhey est une des plus belles chansons que j’ai entendues) et l’acteur principal, Vikram, est excellent (comme toujours !). A voir absolument !! Attention il existe deux versions de ce film, une Hindi et une Tamoule, il faut regarder la version Tamoule (les deux sont sorties en même temps, mais la « vraie » version est la Tamoule, l’autre a été faite pour assurer le succès du film dans le nord de l’Inde et malheureusement ça a raté).
Sans doute ravaanan confirme deux choses banales, la vitalité du cinéma tamoul (Veyil, Katrathil Tamil, Ayan, Naan Kadavul et bien sur Endhiran), et le retour en grâce de Ratnam, grandement égaré avec la platitude de GURU, dans le labyrinth du cinéma conventionnel. Le pari technique de ravaanan est assuré, le film est spectaculaire et crédible comme jamais. Les moyens n'etouffent pas une relecture mythologique qui garde ici son mystère d'origine, les mythes épousent les contradictions modernes, et la relecture de ratnam en faveur de la culture dravidique, en faveur de la culture mixte et complex du sud, évite toute simplification. La réinterrogation est si habile qu'elle pose une ouverture dans la fin tragique qui clôt le film. C'est à la figure féminine suprême que revient le dénouement non consommé du film.
Raavan n’est pas un film facile, et il pourra en rebuter plus d’un. On reste sur sa faim côté "psychologie", relationnel, car le parti pris de la truelle, de la vie à l’état brut, ne laisse aucune place ou presque à la demi-mesure, à l’émotion qui affleure, au geste ébauché, au regard équivoque, quant aux sentiments n’en parlons pas, seules la colère et la peur arrivent jusqu’à nous. Dans Raavan c’est la douche froide en permanence, douche écossaise dans les meilleurs moments. Je préfère la version hindi que tamoule. Les deux versions sont très différents.