Avis : De bon matin - Page 8

Le film commence par un plan de Darroussin se brossant les dents mais ce n'est que rétrospectivement que le spectateur se dira qu'on peut avoir décidé de se tirer une balle dans la bouche quelques heures plus tard et être néanmoins soucieux de son hygiène dentaire. Entre ce premier plan et l'autre, il y aura eu deux morts et des tas de retours en arrière dans une chronologie pas toujours évidente pour essayer d'expliquer pourquoi. Essayer, oui, parce que, si l'on comprend bien la mécanique de la mise à l'écart professionnelle du personnage, le résultat sur son psychisme n'est guère détaillé ( orgueil blessé ? sentiment d'inutilité ? ), pas plus que le passage à la préméditation ( il aurait été intéressant de savoir comment, par quels contacts, un cadre bancaire présenté comme honnête et loyal se procure illégalement un flingue, question pourtant importante puisque constitutive du passage à l'acte.) Ce sont ces questions sans réponse que se pose le spectateur qui plombent son attention et l'empêchent d'adhérer au film et, pis encore, d'éprouver de l'empathie pour le triste "héros" de l'histoire.

Jean-Pierre Darroussin est impeccable dans ce type de rôle: le mec dépressif, qui pense trop ou pas assez et qui finit par commettre le pire.

Quelques phrases aux idées concises agémentent le cheminement du film, mais sur le fond il aurait pû être tourné il y a 20 ans; il n'apporte rien de nouveau sur ce qui se passe depuis longtemps et va se encore passer dans les entreprises.

Jean-Marc Moutout dissèque les mécanismes de destruction et de déshumanisation propres à notre époque et le miroir qu’il nous renvoie éveille bien souvent des correspondances avec notre propre expérience. Après, c’est une question d’abnégation et/ou d’absence de résistance que ne possède pas, hélas pour lui, le personnage interprété brillamment par Jean-Pierre Darroussin. De temps à autre, le récit manque de relief mais dans son ensemble l’œuvre est de qualité. Ma scène préférée : l’appel téléphonique à l’ami perdu de vue depuis vingt-six ans.

Film dramatique inspiré d'un fait réel survenu en 2004, cette réalisation de Jean-Marc Moutout ne peut laisser personne indifférent. Les 8 premières minutes du film nous montre froidement l'acte survenu puis la suite relate les faits, le cheminement, qui ont amené cet homme à commettre l'irréparable. Jean-Pierre Darroussin, comme à son habitude, est exceptionnel. Un film à voir.

Daroussin tiens le film tiré d’un fait divers. Interprétation très juste d’un employé de bureau rattrapé par un système qu’il a contribué à alimenter, et écarté en dépit de son ancienneté et de son expérience, considéré comme un poids pour l’entreprise. Egalement un film sur la vieillesse, sur les épreuves de la vie qui ne correspondent pas aux projections de la jeunesse. Le conflit de générations entre le père et son fils est un bon résumé de la toile de fond : « Toi aussi tu vas la perdre ton arrogance, toi aussi tu vas prendre des coups… ». Toutefois, le casting secondaire ne suit pas vraiment. Le réalisme est terrifiant.

De bon matin est un bon film d'une manière ou d'une autre mais il est monotone et terne parfois. L'histoire a peu à offrir et aucun des autres personnages n'a l'heure de la journée. Entrer dans le bureau puis rester assis là c'est tellement ennuyeux. L'histoire d'un homme ostracisé par la plupart des gens autour de lui notamment ses supérieurs ses chefs et qui est poussé à ses limites. L'image d'une jungle inhumaine où les gens sont écrasés s'ils ne veulent pas servir ceux qui les contrôlent. Daroussin donne ici une performance exceptionnelle en tant que personnage principal. Le public peut ressentir ce qu'il ressent et souffrir de ce qu'il souffre. Une histoire terrible qui pourrait vous détruire. C'est parfois douloureux, formidable et si réel. Mais c'est bien trop simple donc trois étoiles et demi...

On le sait depuis son premier film "Violence des Echanges ..." Jean-Marc Moutout s'intéresse au monde du travail et à ses vicissitudes. L'histoire de ce cadre qui abat froidement ses 2 supérieurs et se suicide ne pouvait que l'intéresser. A partir du fait divers, il a construit une tentative d'explication. Dans le cadre idyllique de la ville d'Annecy, le contraste avec la souffrance au travail est frappant. Grâce à Jean-Pierre Darroussin, toujours très juste, ce film construit en puzzle nous plonge dans l'intimité d'un homme et nous propose une explication à un acte exceptionnel commis par un homme normal.

Le film est porté par la seule interprétation de DARROUSSIN.Le reste est d'un ennui sans nom.Au bout des premières minutes du film vous comprenez que votre supplice va durer 01 H 30.L'histoire est par trop découpée pour vous accrochez.La réalisation est poussive, laide et l'image est fade.Le cadrage est parfois approximatif.Se révélant à la fois psychologique et dramatique le film se termine sur le suicide tonitruant du cadre stressé.Le générique de fin arrive d'un coup et vous libère enfin.A fuir...

En guise d'ouverture, le réalisateur Moutout choisit de montrer un robinet qui coule alors que le protagoniste se brosse les dents. Ce n'est pas tant l'image qui choque, mais le bruit surélevé des canalisations qu'on peut entendre en fond. Métaphore de la société qui engloutit tout sur son passage et ne fait aucun détail ? Probable. C'est dans une ambiance froide et sans vie que Paul, salarié dans une banque depuis 30 ans, va décider de tuer ses deux supérieurs. Avant de se donner la mort, il va repenser à tous les moments marquants qu'il a pu vivre, mais aussi ceux qui ont entraîné cette tragédie. Alors oui, le réalisme de la vie en entreprise est fidèlement représentée. Entre les stratégies de licenciement, l'hypocrisie des collègues de bureau et les entretiens d'embauche, tout est véridique. Cependant, l'atmosphère glauque du film fonctionnant sur un faux rythme laisse les spectateurs de marbre. Que le metteur en scène décide de ne pas mettre de musique, soit. Qu'il choisisse la carte du pessimisme profond, passe encore. Mais malgré tout, les multiples souvenirs de Paul sont trop courts et brouillons pour faire comprendre au public dans quelle situation il est. Un point positif est toutefois à retenir, celui de l'interprétation de Jean-Pierre Daroussin rappelant son rôle dans Feux Rouges. Même s'il peut sembler un tantinet trop froid (à l'image du film me direz vous), il montre une fois de plus qu'il est un des grands du cinéma français, et que n'importe quel personnage peut lui aller comme un gant. C'est déjà ça...

C'est l'histoire d'un gars, qui un jour, de bon matin, se lève comme d'habitude ou presque, part au boulot en bus et arrivé, après avoir marché quelques minutes dans son entreprise, tue 2 personnes. On apprendra plus tard que ce sont ses chefs ou patrons. La suite du film est une série de flash backs qui nous apportent des élements de réponse. Le type reste dans son bureau, il n'a pas tiré au hasard. Il attend donc la police en se remémorant sa vie qu'il va bientôt finir. La fin du film est très forte car il se tire une balle dans la bouche.
Le film repose sur JP Darroussin qui le porte haut. Il fait d'ailleurs tomber le haut plus d'une fois dans ce film et on le voit même complétement nu dans une scène où il a trop bu.
Ce film dénonce le harcèlement au travail, toutes les petites et les grandes misères qu'on peut subir. Des insultes, réprimandes, etc... au burn-out ou bore-out. Peu importe le poste où on se trouve. A moins de n'avoir personne au dessus de soi.

Ce n’est pas ce que j’attends du cinéma mais cela reste un bon film, simple et efficace. Il s’agit d’un sujet qu’il faut traiter via un documentaire et via un film ? A vous de voir.

Est-ce parce que j'ai été un peu un Paul Wertret dans le passé et connu la dépression (et pourtant dans le secteur public !) que ce film m'a profondément touché ? Sûrement ! En tous cas, il est porté par des acteurs sensationnels comme Jean-Pierre Darroussin et il illustre parfaitement ce nouveau management qui pousse nombre de personnes au suicide.

Daroussin est très bon dans ce personnage qui s'enfonce vers la solution extrême. Mais la construction du film est décousue et il y a des longueurs. Le sujet est très dur et des scènes sont pesantes.

J'ai bien aimé le thème du film qui est très interressant et qui nous concerne tous entant que travailleurs. Mais voilà, le film est lent, et cela gâche tout.

Plutôt que de tenter d'explorer les mécanismes de la souffrance au travail par le biais d'un exposé didactique et moralisateur,le cinéaste s'est d'avantage attaché à circonscrire son regard au seul ressenti du personnage principal , par une approche quasi tactile, épidermique : très beaux plans sur la nuque et le dos de l'acteur pour suggérer la vulnérabilité et qui rappelle l'approche des Dardenne dans "le Fils".
Dommage toutefois que le film s'encombre un peu trop souvent de scènes et situations par trop conventionnelles.