Padre Padrone
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Plume231

4 168 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

2,0
Publiée le 29 avril 2012
Franchement pas une grande "Palme d'or" ! Si on ne peut que reconnaître un grand souci d'authencité dans la reconstitution de la vie paysanne en Sardaigne et une interprétation convaincante, "Padre Padrone" est plutôt un film ennuyeux aux personnages peu attachants et dont le récit ne prend son envol et son interêt que dans la dernière demi-heure. Sans parler que la maîtrise de l'image et du son frôle parfois l'amateuriste. C'est pour ces raisons qu'il ne méritait certainement pas la récompense suprême à Cannes. En bref, ce film est très moyen et ne se revèle pas inoubliable.
jroux86
jroux86

14 abonnés 47 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 15 avril 2023
Voilà un film qui ne risque pas de laisser indifférent. Il y a d’abord la violence paternelle, installée dès les premières minutes quand le personnage du père vient chercher (arracher plutôt) son fils Gavino à l’école pour qu’il l’aide à garder les bêtes. Cette scène s’accompagne d’une prédiction étrange à l’égard des enfants qui sont en train de se moquer de Gavino : « Aujourd’hui, c’est mon fils mais bientôt ce sera votre tour ! », comme si le père condamnait tous ces fils de paysans sardes à devoir quitter un jour ou l’autre les bancs du savoir pour retourner au travail de la ferme. Et puis il y a l’âpreté des paysages qui frappe d’emblée : des pâturages boueux, isolés, des monticules de pierre faisant office d’enclos depuis des temps qu’on devine immémoriaux. Au fil de ce début de récit, on découvre des habitants aussi rugueux que les montagnes qui les entourent, s’adonnant aux pires déviances : servitude, fornications en sabots, vengeance meurtrière et même zoophilie !
Mais on aurait tort de penser que l’intention est ici de faire un tableau peu flatteur de la Sardaigne et de ses habitants. Ce qui est en jeu, c’est l’éveil de Gavino. Comme aurait pu l’être tout autre région du monde, le pays dépeint ici, c’est sa prison. Aussi bien culturelle qu’affective. Et son geôlier (son bourreau), c’est son père. L’éveil de Gavino devra inévitablement passer par l’affrontement avec lui, ce « père-patron ».
On plonge donc dans cette relation père-fils difficile mais l’intelligence des Taviani est de ne pas faire du personnage du père une sorte de grand méchant loup. Par exemple, celui-ci se pose dès le départ en instructeur. C’est lui qui se charge d’apprendre à son fils le métier de berger, la vie à la montagne. Ce n’est pas un hasard si l’élément déclencheur de l’histoire de Gavino est cette extraction de l’école. Au savoir scolaire, le père oppose la transmission des gestes séculaires du berger, qu’on imagine hérités de son propre père. Entre deux humiliations, deux bastonnades, il lui donne aussi des conseils sur la vie, fait des plans sur son avenir. Bien plus tard, Gavino se souviendra des enseignements de son père et s’aidera de l’odeur du mimosa pour retrouver une porte alors que ses yeux sont bandés (un pari qui doit lui permettre de prendre des cours d’italien).
Cet affrontement entre le père et le fils est donc violent. Il est aussi complexe. Il s’y joue également les fractures entre la métropole et l’île, entre l’italien et le sarde, entre travail intellectuel et manuel ; chacun de ces éléments venant nourrir une dialectique entre nature et culture dans laquelle s’inscrit la relation de Gavino et son père. Le monologue final de Gavino, alors écrivain et pleinement indépendant, est à ce titre lourd de sens spoiler: : ce pays qu’il a tout fait pour fuir, reste et restera le sien - à tel point qu’il craint de perdre la parole, loin de lui, loin « des siens »
.
Magnifique final qui clôt une œuvre d’une puissance rare, à la force presque rageuse, ponctuée de superbes moments de cinéma : lorsque Gavino entend de la musique pour la première fois (l’ouverture de « Die Fledermaus »), quand il se sert de cette même musique pour faire des promesses d’avenir, quand il récite Virgile en latin à son ami (joué par Nanni Moretti), quand il récupère sa valise… Padre Padrone est un grand film.
Parkko
Parkko

171 abonnés 2 020 critiques Suivre son activité

3,0
Publiée le 17 octobre 2012
Attention, spoilers dans ma critique. Padre Padrone est un film qui m'a beaucoup fait penser au film d'Olmi, l'arbre aux sabots, par son thème, par son traitement et peut-être aussi car il s'agit de deux palmes d'or. On y retrouve un film très naturaliste - il faut aimer, ce n'est pas forcément ce que j'adore - mais qui a le mérite de plonger son spectateur dans quelque chose de peu montré au cinéma - encore que, je ne suis pas expert du cinéma italien - de façon très réelle, c'est le but, vous me direz.
Il y a quelque chose d'assez incroyable dans Padre Padrone, c'est que le film est parfois transcendé par des passages magnifiques qui portent complètement le film. Le passage où il quitte en camion son pays, pour aller prendre le bateau, est merveilleux. Le spectateur a également l'impression de quitter cet endroit et d'en éprouver le soulagement (c'est là une force du cinéma naturaliste d'ailleurs, enfin si c'est bien fait).
On ne peut que souligner la minutie du réalisateur pour dépeindre cette vie rurale, âpre à cette époque. Mais le réalisateur ne cherche pas à apitoyer son spectateur, car dès le début il lui annonce qu'au final le personnage central parviendra à s'en sortir.
Ensuite le film ne m'a pas complètement emballé non plus, déjà car ce n'est pas mon genre de cinéma mais ensuite car à part les moments de fulgurance je ne trouve jamais le film réellement génial. Un bon film cependant.
Julien D

1 275 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 2 septembre 2012
Cette adaptation d'une autobiographie d'un auteur italien nous offre une vision splendide du système patriarcal de la campagne à travers le parcours difficile d'un jeune garçon que son père prédestine à un avenir de berger et qui commencera son émancipation à 20 ans à la découverte de la musique puis qui rêvera de fuir la Sardaigne mais sera toujours rattrapé par l'autorité paternelle omniprésente. Les images et la musique de cette œuvre appuient parfaitement le drame de ce jeune homme qui lutte contre la tradition familiale et paysanne pour s'instruire et se libérer. Et l'image finale augmente d'autant plus l'aspect tragique en nous rappelant que, malgré la victoire du héros de ce film, tous les enfants de sa génération ont été victime du même sort.
Yasujirô Rilke
Yasujirô Rilke

256 abonnés 1 059 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 19 janvier 2009
Le titre de «Padre Padrone» (Italie, 1977) de Paolo et Vittorio Taviani, dans toute sa brièveté et son allitération, synthétise le programme du film. Le père, Padre, est en même temps le patron, Padrone. Une fois averti, le spectateur se trouve confronter à un film sur le communisme où la figure paternelle, et par extension toute pratique paternaliste, cache une ambition patronale, donc d’asservissement. Adapté du roman autobiographique de Gavino Ledda, le film s’ouvre sur l’auteur qui, dans une scène anti-artificielle, donne un bâton à l’acteur qui joue son père. Suite à ce préambule, le récit est prêt à s’enclencher et les Taviani sont parés pour décortiquer le fonctionnement du capitalisme. Débutant sur le retirement de l’enfant Gavino de l’école par son père, le film s’organisera en deux temps : l’abêtissement et l’émancipation. La période où l’enfant est «dressé» par son père pour surveiller le troupeau occupe une place plus courte que celle de l’émancipation. C’est qu’il faut plus de temps pour se libérer des chaînes de la servitude que pour s’y soumettre. Mis au pas par son père, dépucelé avec un animal, Gavino grandit sous des conditions archaïques, sur une terre d’Italie du Sud que la communauté des hommes ne semble pas avoir atteinte. La phase de libération s’entame dès que le fils se gagne un accordéon après l’avoir échangé contre un mouton, au mépris de l’autorité tyrannique de son père. Découverte de la musique, élévation de l’âme humaine dans les secrets de l’harmonie, toutes ses explorations se bousculent pour Gavino jeune homme et l’envie insatiable de s’éduquer agit son nouveau comportement. La lutte contre le père qui, dès la jeunesse de son fils, s’est institué en patron, se charge d’une double interprétation. Lutte des générations et lutte des idées, «Padre Padrone» se plonge au sein de la terre, lieu premier de l’idéologie communiste, est y observe, dans une démarche éthique et mesurée, les conditions d’assujettissement et d’affranchissement.
Schwann
Schwann

16 abonnés 261 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 26 janvier 2012
[Vingt-deuxième avis] Padre Padrone est un film extraordinaire, chef-d'œuvre du cinéma italien sublime et ingénieux. Les frères Taviani sont les maîtres du cinéma minutieux et intelligent, jusque dans le traitement de la musique, qui exprime ce qui ne se voit pas : les questions - réponses du deuxième mouvement du concerto pour clarinette en la de Mozart n'ont jamais été aussi intenses que dans ce film. C'est une merveille d'émancipation par l'apprentissage, la scène d'entraînement au combat dans les chars, pendant laquelle Gavino et un camarade s'expriment en latin, est un véritable moment d'anthologie. Les frères Taviani ont tout compris, et excellent dans ce film, qui se clôt en une boucle qui appelle à une autre dimension interprétative.
anonyme
Un visiteur
1,0
Publiée le 22 août 2012
Qu'est-ce que cela peut être barbant ce film ! Je dirais même repoussant dans certaines scènes, profond ennui. La réalisation est médiocre, techniquement faible et scénario rarement bien écrit..
Nicolas S
Nicolas S

51 abonnés 582 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 9 mai 2020
D'une évocation terrifiante de la Sardaigne rurale dans les années d'après-guerre, les frères Taviani et l'écrivain Gavino Ledda tirent un récit d'apprentissage à la portée politique et philosophique évidente : face à l'oppression paternelle, militariste et même linguistique, Gavino finit par prendre goût à la liberté - même si la conclusion apporte nuance et profondeur à ce parcours intellectuel. 'Padre Padrone' n'a pas parfaitement veilli, mais reste tout de même une œuvre stimulante.
Nicolas L.
Nicolas L.

101 abonnés 1 850 critiques Suivre son activité

3,0
Publiée le 12 avril 2018
Palme d'or en 1977, le film est un portrait minutieux et intelligent sur le monde rurale dans les 30´s en Italie. V´est aussi l'histoire d'une rébellion contre ce système patriarcale par la musique et la littérature. Le film est étonnamment très violent et très dur par moment. Quelques longueurs et rien de transcendant a mon goût mais un film qui se laisse bien regarder.
Bertie Quincampoix
Bertie Quincampoix

122 abonnés 1 870 critiques Suivre son activité

3,0
Publiée le 22 juin 2015
Palme d'or à Cannes en 1977, ce film des frères Paolo et Vittorio Taviani s'avère un peu hermétique. Il n'en constitue pas moins un superbe témoignage sur la dureté de la vie paysanne dans la Sardaigne des années 40 et 50, racontée à travers l'histoire d'un petit garçon arraché à l'école par un père tyrannique et malfaisant.
anonyme
Un visiteur
0,5
Publiée le 15 novembre 2009
C'est un film creux ! Violent et dont les scènes sont extrêmement choquantes en matière de cruauté animale et de pratiques pour le moins ignoble. Censé être un film ayant obtenu la palme d'or, je me demande bien comment il a fait pour obtenir ce prix prestigieux car pour moi il n'a rien qui mérite ce genre de prix. Il n'y a aucune analyse là-dedans, à part quelques pics vite fait bien fait, et on s'ennuie littéralement sur un scénario vu et revu sur le rêve américain version Italie. Le son est ignoble et m'a donné mal à la tête pendant toute la séance ! C'est non seulement un film sans interêt mais c'est aussi un film qui mérite 0 étoiles car rien ne m'a plu dedans, car ce n'était que creux.
Damien S
Damien S

33 abonnés 423 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 4 janvier 2025
Une belle fresque relatant la condition pas si lointaine des bergers sardes, d'après le roman autobiographique de Gavino Ledda. Une bien belle leçon à montrer aux enfants rois actuels qui prendraient bien conscience de tous les avantages qu'ils ont.
inspecteur morvandieu
inspecteur morvandieu

56 abonnés 3 318 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 8 mai 2025
Ce film des frères Taviani, tout en dépouillement, est une très belle réflexion, sur un mode souvent métaphorique, à propos du savoir contre l'ignorance, de l'apprentissage contre l'analphabétisme.
La victime désignée des moeurs rudimentaires et frustes de la Sardaigne paysanne est ce gamin berger voué inexorablement à la brutalité paternelle et à la soumission au tyran patriarche. Les cinéastes s'appliquent à démontrer la rigueur et la pénibilité du travail, la rigidité des rapports humains autant que la frustration engendrée par le devoir filial exigé et, surtout, l'impossibilité d'émancipation d'une intelligence inculte.
La démonstration est faite lorsque l'enfant devenu adulte découvre les mots et leur sens, la lecture et l'étude, seules voies de rébellion et de salut. C'est alors, pour paraphraser Victor Hugo, la victoire de la lumière sur les ténèbres.
Le propos comme la mise en scène sont intelligents et le mémorable Omero Antonutti compose brillamment ce père dominateur puis vaincu.
Cadreum
Cadreum

18 abonnés 451 critiques Suivre son activité

3,0
Publiée le 29 mai 2025
Il y a des films qui ne vous accueillent pas. Des films sans poignée, sans seuil, sans promesse de chaleur. Il vous prend à rebrousse-cœur, vous jette dans une brutalité sèche, presque ingrate, où l’âpreté n’est pas un effet de style mais un programme esthétique, une manière de dire que la beauté ici ne sera ni donnée ni offerte, seulement conquise ou refusée.

On entre dans Padre Padrone avec un écran noir, d’abord. Le silence. Puis, un cri : le père surgit, arrache l’enfant à l’école, à l’enfance. La caméra encaisse. Elle prend acte. Et déjà, on comprend qu’on ne sera pas invité à ressentir, mais à observer.

Le père, parlons-en. Monolithe, taureau archaïque, il incarne moins un personnage qu’un principe. Ce n’est pas un homme, c’est la Loi. Dure, silencieuse, répétitive. Il n’argumente pas, il impose. Il ne transmet pas, il mutile. En face, Gavino (d’abord enfant, ensuite adulte, puis narrateur) tente de se frayer un chemin vers la parole, mais chaque mot est une bataille, chaque phrase un affront.

Là où Truffaut filmait l’enfance comme une fuite poétique, les Taviani la cadrent comme une geôle. Le monde ici est fait de pierres, de chèvres, de cris rauques et de silences pesants. Rien ne respire. On pourrait croire à un excès, à une simplification symbolique, mais ce serait refuser de voir ce que le film fait : il ne simplifie pas, il essentialise. Il met en tension des forces primitives, presque mythologiques : la terre, la langue, le père, le livre.

Mais ce film est sec. C’est là, sans doute, mon point de résistance. L’émotion ne circule pas, ou si peu. Elle est contenue, comprimée, aspirée par le dispositif même du film. La voix-off didactique vient tout baliser, tout nommer. On ne laisse pas le spectateur respirer : on le guide, on le plaque, on le force à voir.

Ici, l’apprentissage n’est pas un processus intérieur. L’école, la langue italienne, la philologie ne sont pas des objets de désir, mais des armes. Et comme toute arme, elles blessent autant qu’elles libèrent.

Ce film n’a pas de cœur. Il a une idée. Et c’est peut-être là que réside l’hostilité qu’il me suscite. Padre Padrone n’est pas un film à aimer. Il est un film à affronter. On ne peut pas y projeter ses affects : on ne peut que constater leur refoulement. Il n’y a pas de place pour le rêve, l’ambiguïté, la sensualité. La mise en scène n’est pas sensorielle, elle est rhétorique. Chaque plan semble venir dire : "regarde, comprends, assimile".

Et pourtant, malgré tout, malgré cette sécheresse, malgré cette rigidité presque dogmatique, quelque chose reste. La sensation d’avoir vu un film qui ne veut pas plaire, mais marquer. Qui ne cherche pas l’adhésion, mais l’impact. Et peut-être que c’est cela, au fond, l’ambition des Taviani : Un cinéma sans refuge.

Alors oui, mon rejet est légitime. Mais il est aussi révélateur. Je n'ai pas aimé Padre Padrone parce que c’est un film qui ne cherche pas à être aimé. Il cherche à parler. À parler plus fort que le père. À parler malgré le père. À parler au lieu du père. Et dans ce geste-là réside peut-être sa grandeur autant que son échec.
Paul Pomme
Paul Pomme

4 abonnés 52 critiques Suivre son activité

2,0
Publiée le 2 juin 2024
Grand prix à Cannes...quelle rigolade. Un navet absolu. Surtout techniquement, la post-synchro, la caméra, le montage, .. nullissime. Même le scénario. Succès dû à l'exotisme sans doute. L'improvisation absolue prise pour du génie expressionniste... Consternant.
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