J'avais beaucoup aimé « Tetro », précédente réalisation de Maître Coppola, j'avoue être plus dubitatif concernant ce « Twixt » par ailleurs loin d'être inintéressant. Le problème, c'est que ce drôle de conte est très inégal, pour ne pas dire parfois ennuyeux. La partie « réaliste », ou du moins non imaginaire (à moins que...) a beau avoir ses bons moments, comme en témoigne la relation qu'entretient le héros avec sa femme ou son éditeur, sans oublier un Bruce Dern comme souvent irrésistible, le rythme est mal maîtrisé, si bien que nous sommes laissés sur le chemin à plusieurs reprises. Ce n'est pas une question d'esthétique, encore moins de mise en scène, élégante, simplement de scénario : certaines pistes sont intéressantes, séduisantes, mais l'ensemble pas suffisamment cohérent pour nous passionner. En revanche, l'auteur d' « Apocalypse Now » réussit brillamment tout ce qui est consacré au songe, à l'imaginaire (avec intervention du grand Edgar Allan Poe himself, s'il vous plaît!), rendant alors son film envoûtant voire majestueux, malgré là encore quelques longueurs. Le résultat est inattendu, imparfait, à l'image d'un dénouement assez sec : reste qu'il a au moins le mérite de ne pas laisser indifférent, d'être créatif (l'un des très grands maux du cinéma hollywoodien actuel), et de renouer habilement avec une veine fantastique devenue beaucoup trop rare. Ne vous attendez donc pas à un chef-d’œuvre, la faute entre autres à un souci de clarté et de constance, mais au vu du niveau indigent proposé cette année dans les salles obscures, cette étrange expérience n'a rien d'interdite.