En tant que fanatique du genre, il est de plus en plus difficile, voire insoutenable, de subir la succession toujours aussi médiocre des films d'épouvante/horreur dans les salles de cinéma. Mais parfois, il se peut qu'une révélation se produise et que l'on retrouve l'espoir que ce genre que nous adorons tant, qui nous fait rêver (ou cauchemarder), rire (ou pleurer) et sursauter, se renouvelle devant nos yeux et nous offre un merveilleux spectacle d'angoisse, parfois même de peur mais parfaitement sublime ! Cette exceptionnelle sensation face à une œuvre de maître du genre n'est absolument pas ce que nous éprouvons quand nous regardons le film de Stiles White, Ouija.
Ayant pour base une légende urbaine dénuée de toute originalité, Ouija raconte (encore!) l'histoire d'une jeune adolescente, Laine, qui décide, après le « suicide » de sa meilleure amie, de rentrer en contact avec son esprit, grâce à une planche de ouija (incroyable!) appartenant à la défunte. Que ne sera donc pas sa surprise quand elle prendra conscience d'avoir réveillé des esprits malfaisants qui ne cesseront plus de la tourmenter... Si la mise en scène totalement inutile, jouant sur des ressorts complètement vus, revus et re-revus (je m'arrêterai là), aurait pu être excusable du fait du premier film d'un ex-coordinateur et assistant de production, mais aussi scénariste, l'histoire, quant à elle, à la fois clichée, sans profondeur et totalement « capillotractée » nous plonge dans un univers bancal et prévisible qui nous ennuie puis nous endort du début jusqu'à la fin.
Forts de succès comme Insidious chapitre 1 et 2, les producteurs, à la recherche d'une belle machine à dollars (100 millions de dollars de recette dans le monde tout de même!), ont encore visé un public populaire, peu habitué à regarder ce genre de films et, à l'évidence, très impressionnable. Ainsi, certains diront qu'ils ont eu peur et que la réalisation vaut le coup car ils auront été bouleversés par l'utilisation impérissable du « jump scare » ou « coucou fais-moi peur ! » pour les intimes : le grand, le fameux et l'ultime « BOUH ! Tu as eu peur ! ». Sans parler des économies d'électricité faites par les personnages qui, après avoir entendu un bruit très suspect et très angoissant, décident de partir à la chasse aux fantômes sans prendre la peine d'allumer la lumière. Je passe, évidemment les moments les plus terrifiants, où les portes se ferment toutes seules, les ampoules clignotent et où ces mêmes ampoules et ces mêmes portes s'animent en même temps.
Finalement Ouija, est, une fois de plus, une œuvre totalement inutile pour le genre et pour les gens qui aiment les vrais bons films. C'est à se demander, par conséquent, si ce cinéma n'est pas mort et s'il y a, encore un espoir que la relève des années 70 à 90 soit assurée. Heureusement, certains petits nouveaux, dont nous parlerons bientôt, ont beaucoup d'horreur à nous offrir. N'ayez crainte ! Vous ne cesserez jamais d'avoir peur !