Voici une palme d'or qui ne m'a pas déçue, je pense qu'il mérite ses 5 étoiles pour le fond comme pour la forme.
L'histoire bouleversante d'un couple d'octogénaire qui doit faire face à la maladie, en l'occurrence, attaque cardiaque. D'égal à égal ils passent d'assistant à assistée et chacun accepte et gère plus ou moins bien sa nouvelle situation. Petit à petit la maladie va s'aggraver et le film nous montre l'histoire vraie de millions de personnes en France et dans le monde, ces personnes trop faibles pour être indépendantes, pour réaliser le moindre geste du quotidien, jusqu'à ne plus pouvoir exprimer son opinion. Ce n'est pas pour nous faire peur, mais pour nous faire prendre conscience que la maladie, la vieillesse, peuvent nous priver de notre dignité, et à ce moment-là, que nous reste-il ? Il ne nous reste rien, mais nous restons aux autres et c'est à eux que revient la tâche de prendre soin de nous, de prendre des décisions à notre place. Bien sûr le film nous pose à un moment la question de la légalisation de l'euthanasie, en nous montrant crûment l’indécence de certaines fins de vies. Cet homme a entendu l'appel à l'aide de sa femme mais refuse probablement de s'y résoudre par égoïsme, par faiblesse, par habitude, par amour ? Avant ou après l'accident, que serait-il sans elle, ils n'ont que l'un et l'autre pour finir leur vies et malheureusement, l'un des deux doit partir le premier.
Le titre peut porter à confusion car on ne nous montre pas ici ce que l'on a l'habitude de voir au cinéma quand on parle d'amour, d'habitude ce sont des jeunes gens, un amour passionné, ici c'est la fin de l'histoire qu'on nous montre, mais au-delà de la maladie, c'est bien d'amour dont le film traite, de la force que l'on peut en tirer, du courage qu'il peut donner, des actes dont nous sommes capables par amour.
Sur les premières minutes du film je dois avouer que j'ai été déçue par le jeu d'Emmanuelle Riva, ses dialogues sonnent assez faux, mais quelle performance dans son rôle de malade, vraiment époustouflante !
À voir si l'on a pas peur de regarder la réalité en face et de se poser des questions tabous.