Mon compte
    Elena
    Note moyenne
    3,5
    494 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
    Votre avis sur Elena ?

    83 critiques spectateurs

    5
    8 critiques
    4
    18 critiques
    3
    37 critiques
    2
    10 critiques
    1
    6 critiques
    0
    4 critiques
    Trier par :
    Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 10 mars 2012
    Elena, une femme russe d'une soixantaine d'années, se lève le matin dans son grand et luxueux appartement, se dirige vers une autre chambre où elle réveille son mari, Vladimir. Elle prépare le petit-déjeuner, les deux époux se saluent cordialement mais sans tendresse. Nous voyons ces images pour la première fois, et nous comprenons néanmoins que cette scène se répète tous les matins depuis un certain temps. Les dialogues, courts et concis, nous exposent la situation : remariés ensemble, il est riche, elle vient d'un milieu plus modeste. Lui n'a presque plus de nouvelles de sa fille ; elle, veut le convaincre de payer les études de son petit-fils, Sacha. Il est réticent : ce n'est pas sa famille.
    L'introduction de “Elena”, avec sa lenteur assumée et son économie de paroles, présente les deux personnages principaux de manière magistrale. Au bout de dix minutes, on sait déjà tout d'eux, et les précisions ultérieures sur leur rencontre ne nous apprennent finalement rien de plus : ils s'aiment bien, mais une lutte des classes sourde et même peut-être inconsciente les empêche de former un couple véritablement harmonieux. spoiler: Ils ne s'en rendent compte que lorsque Vladimir est victime d'un infarctus : sentant la mort venir, il prévoit de léguer la majeure partie de sa fortune à sa fille plutôt qu'à des prolétaires dont il refuse même d'entendre parler ; Elena, autant par réflexe d'ancienne pauvre que par pur instinct maternel, décide de précipiter un peu les choses avant qu'il ait le temps de retoucher son testament.

    Aussi glaçant qu'il soit rendu à l'écran, le concept de spoiler: “meurtre au Viagra”
    peut naturellement faire sourire sur le papier : il traduit effectivement le cynisme d'Andreï Zviaguintsev, qui rejette autant l'égoïsme des riches s'accrochant à leur fortune que la vulgarité et l'inculture des pauvres. Le film montre ainsi l'impossibilité d'une communication entre ces deux mondes : spoiler: la fille de Vladimir a beau mener une vie de débauche, elle ne crache pas sur l'argent de son père ; Sergueï, le fils d'Elena, une fois installé dans l'appartement cossu de sa mère, fait exactement la même chose qu'auparavant : manger des cacahuètes, boire des bières et regarder la télé ; Elena tue son riche époux pour venir en aide à son fils pauvre ; et enfin, le petit-fils d'Elena, dont les potentielles études ont motivé l'acte de sa grand-mère, préfère de toute évidence se battre au pied d'une centrale nucléaire que de tenter de grimper dans l'échelle sociale.

    S'il est évident que Zviaguintsev s'accomode dans un premier temps de la théorie marxiste, il s'en affranchit donc par le mépris qu'il éprouve envers ses personnages : ainsi spoiler: Vladimir est victime d'une crise cardiaque alors qu'il convoite une jeune femme à un club de fitness. Sa fille et le fils d'Elena ne veulent que de l'argent. Sacha ne veut rien d'autre que traîner dans la rue avec ses potes. Il ne reste guère que la figure de la mère qui puisse améliorer les choses, mais celle de Sacha ne peut rien tirer ni de son fils ni de son époux. Quant à Elena, seul personnage doté d'un soupçon de bonne volonté, c'est finalement elle qui commet l'acte le plus abject, en se transformant en meurtrière lorsque la conciliation échoue.
    Malgré la réussite formelle du film et l'agréable preuve apportée par le cinéaste que l'on peut encore faire durer des plans plusieurs minutes, aussi bien en plans fixes qu'avec des travellings et des panoramiques d'une grande fluidité, la défiance de Zviaguintsev à l'égard de l'ensemble de la société russe fait pencher “Elena” vers une mistanthropie un peu trop facile.
    Laurent C.
    Laurent C.

    239 abonnés 1 133 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 mars 2012
    Voilà un grand film dont la lenteur apparente et nécessaire se fait l'écho de la complexité des personnages. Bien que la trame se veuille psychologique, le film est tourné à la manière d'un thriller. On aime et on déteste cette Eléna à l'humanité glaçante et désespérée. On a mal pour la fille de cet homme et cette famille ratée qui s'épuise dans l'alcool inutile. À voir absolument !
    PhilippeToile
    PhilippeToile

    40 abonnés 740 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 9 mars 2012
    Vladimir et Elena forment un couple vieillissant et sans tendresse, cultivant des relations difficiles avec les enfants qu’ils n’ont pas eu ensemble. Quand le premier décide de léguer tous ses biens à sa fille au comportement marginal, Elena sait qu’elle ne pourra plus aider son fils, chômeur oisif et profiteur. Elle va devoir agir… Cette chronique familiale au climat étouffant rappelle aussi bien Bergman par les conflits générationnels, que Chabrol par la description d’une médiocrité petite-bourgeoise, tout en demeurant profondément slave. Une lenteur méthodique renforcée par de longs plans-séquences, des lumières très blafardes et un jeu d’acteurs volontairement épuré et minimaliste, demandent aux spectateurs un effort de disponibilité. Ce drame en forme de thriller au ralenti, nous montrant une société désespérante et désespérée, est typique du nouveau cinéma russe affranchi des anciennes censures et directives propagandistes. En poussant à l’extrême ses partis pris stylistiques, la réalisation d’Andrei Zviaguintsev ne nous épargne cependant pas un certain ennui.
    scoubinaire
    scoubinaire

    6 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 8 mars 2012
    Manque de rythme. Il faut attendre les dernières 20 minutes pour que ce film sorte un peu de sa torpeur. J'ai l'impression d'avoir perdu mon temps.
    islander29
    islander29

    773 abonnés 2 282 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 mars 2012
    Zviaguintsev ( Le retour....Le bannissement (deux chefs d'oeuvre)) est un dramaturgiste un peu dans la tradition des grands écrivains russes...Sa plume c'est la caméra et l'on peut encore affirmer avec ce film qu'il la manie avec talent....Il a l'art des plans, du champ et du contrechamp.....Il photographie les visages comme un photographe cherchant à capturer les expressions....Voila pour l'aspect technique très réussi du film avec une musique parfois si lourde et oppressante qu'elle en devient superbe.....Après il y a l'histoire qui elle m'a moins convaincu, un scénario sans mystère qui avance à rythme lent mais qui reste globalement imprévisible.....Les personnages sont stoiques : Elena agit et pense avec une détermination impassible....La fille Katia a l'arrogance et la désillusion acide de la jeunesse russe....A ce stade le film sonne très juste et nous assène un réalisme à la Dardenne (en beaucoup moins lourd) notamment une scène de combat de voyous d'un réalisme crucial et époustoufflant en fin de film, reflet d'un combat social, d'une réalité du mal être de toute une société......C'est un tableau social subtil, nuancé et pertinent que nous offre le réalisateur, un cas particulier qui frole le vécu et ce n'est pas un hasard si les corbeaux ont disparu des arbres dans le dernier plan du film ....Un petit signe d'espoir lancé au spectateur russe sans doute.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 3 avril 2012
    This very simple storyline and film haunts you after the screening. Of course it is easy to notice the tricks, the Russian culture cliches, the propaganda in term of manipulation of spiritual values. But even all these are present in your mind, there is one point which is not under the control of this pretending Russian artist : the incredible Russian acting tradition . Elena is simply a sublime actress performance where all the body language is extraordinary in a sense that each movement gives you a sense of what happens not only to the character and her relatives but to all Russian society in an incredibly complex relation. This woman becomes all of us , so human , too much human where the line between civilized and barbarian behaviors are so closely interconnected .
    Nelly M.
    Nelly M.

    81 abonnés 525 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 8 février 2012
    Le petit jour sur les baies vitrées d'une maison confortable. Lueurs solaires qui s'amplifient aux bords du long plan fixe, un oiseau pour l'animer, on est en temps réel chez des Russes un matin parmi d'autres. L'intérieur est de bon goût, ces lames de parquets très larges, bien cirées, tout respire la maison confortable. Qu'est-ce que c'est bien de voir des gens ordinaires au cinéma, ce couple avec chacun son lit pour connaître le repos, soudé par mille petits riens, dont l'hommage gaillard quand les désaccords terrassent... Une tension, les grands rejetons. Elena, physique solide d'ex-infirmière, première levée, dernière couchée, bichonne époux, enfants et petits-enfants, son mari à fille unique et caractérielle s'avérant surtout sportif. L'environnement rend dur, nombriliste, pragmatique au possible. Du coffre au train, les billets se déplacent. Un cheval blanc à terre symbolise la fin de quelque chose, de hautes cheminées surplombent des terrains vagues où des bandes nocturnes s'appliquent mutuellement les combats des jeux vidéo. Tableau au vitriol de la Russie contemporaine que cette affiche de la mamie avec bébé au giron ! Chômage et corruption commencent à griller les cerveaux dans un sens pratique invitant à ne plus avoir de scrupules du tout. Petits calculs de survie des anciens et des nouveaux, attention à sauvegarder la respectabilité de façade. A quel point est-ce russe et exclusivement russe, hum... Possible de trouver la mise en scène un peu trop délayée, franchement ce serait le seul défaut ! La jeunesse hyperactive, les très optimistes n'y verront qu'un nouveau délire de l'âme slave tourmentée qui réalisa "Le Retour" en 2003. Les patients et les réfléchis trouveront au contraire beaucoup de sens à cette anticipation de notre société à deux vitesses.
    -Vinz-
    -Vinz-

    33 abonnés 240 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 18 novembre 2011
    Une histoire grave qui ne peut qu'interpeller votre jugement.
    Le rythme est lent, soit pour captiver votre réflexion, soit pour vous ennuyer...
    Cela dépendra de votre perception.
    Je suis passé par les deux étapes, mais au final, c'est un film qui porte à des discussions supers intéressantes.
    Les meilleurs films de tous les temps
    • Meilleurs films
    • Meilleurs films selon la presse
    Back to Top