Un petit bijou de poésie, d'esthétisme, de vison tellement parfait d'une conception abstraite, des personnages émouvants et surtout d'une illustration de la vie sans accroc et si magnifique, en particulier quand il s'agit de l'enfance et de ses étapes décisives, segment que les studios Pixar ont toujours su être convaincant, et malgré une traversée du désert ces 8 dernières années avec le rachat inévitable par Disney poussant les projets plus vers des suites ou prequels plus commerciaux qu'originaux même si ces derniers ne sont pas si mauvais, il manquait quelque chose aux œuvres du studio à la lampe pour revenir en grâce, et cela passait sans aucun doute par un vrai retour aux sources, et pas simplement de beauté et techniques visuelles dans leur film. Et ici on peut dire que tout y est pour le retour des grands chefs d'œuvre Pixar, que cela soit au niveau de l'image toujours aussi travaillée et pensée en tant que personnage à part entière de chaque intrigue, mais surtout par une vision peu commune et inédite de concept unique en son genre et là il faut dire que les créateurs ont frappé très fort, non seulement par cette personnalisation parfaite des émotions primaires, aux couleurs et formes tellement évidentes, aux répliques et caractère leur correspondant à chaque fois parvenant à transmettre de nombreuses références très subtiles à la simple expérience d'enfance de tout à chacun, a un monde illustrant de manière tellement impeccable ce que peut être le siège de notre âme, à travers tout type d'éléments évidents comme la personnalité dont les détails visuels sont géniaux dans leur représentation animée, la mémoire émotionnelle organisée telle une bibliothèque mais aussi tout les aspects négatifs comme l'oubli, le délaissement ou tout simplement l'évolution vers l'adolescence, tout cela est traité de manière rivalisant à chaque fois d'originalité et de surprise, étant touchant ou hilarant, c'est encore une fois par leur imaginaire hors normes que P. Docter et les siens signent cette fresque humaine aux allures de grand rêve éveillé. Et la force de Pixar ici, plus que d'habitude, c'est de rendre évident des éléments très abstraits tel que la pensée humaine, énigme qui creuse les méninges de nombreux spécialistes, qui sauront pourtant parler ici à petits et grands de manière la plus simple qu'il soit, c'est à dire formes, couleur et style étant la clé de tout cela, permettant de rendre concret tout ces éléments que l'on relie à l'âme humaine et donnant lieu à une aventure haute en couleur, aux mondes à la fois magique et tellement vrais dans ce qu'il exprime, que l'on ne peut qu'être sous le charme de cette épopée si touchante tout en sachant être ancrée dans une réalité évidente, le plus impressionnant reste cette capacité a dissocier le monde réel de celui de l'imaginaire à travers deux styles de monde aux codes bien différents, à la manière de T. Burton, c'est à dire faisant de l'univers de la pensée quelque chose de coloré et ludique, plein de vie et d'humour visuel, alors que celui de la vie "humaine" elle est plus terne, aux couleurs grisâtres, le temps faisant place aux mésaventures et les personnages plus uniformisé, de telle façon que l'on ressent immédiatement le lien que tente de faire le film, et ce faisant on se retrouve directement emporté dans cette vision de la vie. Côté scénario, tout est prétexte à mettre en scène les idées géniales que les créateurs ont eu pour illustrer leur vision, que ce soit à travers la scène d'ouverture bourrée d'humour et de trouvailles pour expliquer la naissance du siège des émotions et de leurs relations entre elles, dans les étapes du voyage des héros principaux qui montrent la manière dont s'imbriquent toute les sections de notre cerveau et cela tant visuellement que dans le concept, par les liens qu'entretiennent réalité et pensée humaine, les relations causes à effets qui en découlent, ou encore dans les visons des consciences d'autres personnages humains faisant partie de la vie de l'héroïne mettent en parallèle et évidence la notion de personnalité qui change suivant les gens, mettant en avant d'autres émotions comme chef de file, à l'image des parents offrant quelques gags bien sympathiques ou lors du générique de fin, absolument irrésistible, et même si l'aventure reste rapidement exécutée, plus concentré sur les personnages de Joie et Tristesse, passant d'une étape à l'autre de façon très linéaire et presque évidente, il faut voir l'idée proposée comme un tout plus que tel une histoire à la Disney, ici aucune place n'est fait au méchant typique des dessins animées, défi pas simple à relever mais qui fonctionne car de nombreux éléments suffisent par leur ingéniosité à rappeler les aspects négatif de la vie mais plus subtilement que dans grande aventure classique, et c'est dans cette succession d'événements simples ou de gags entre personnages qui constitue finalement la ligne de conduite de toute l'intrigue, influant à chaque fois sur tout les aspects qui constituent ce monde gigantesque, tant par la taille que les idées. Donc il faut clairement reconnaître que Pixar offre un nouveau chef d'œuvre au film d'animation dont eux seul ont le secret, ayant parfaitement sa place sur les marches du festival de Cannes (malgré le regret d'une sélection hors compétition), parlant à tout type de publique et pouvant se regarder comme divertissement autant qu'oeuvre ou leçon de vie, sachant être aussi émouvant que drôle, aussi intelligent que burlesque, offrant des personnages uniques dans leur genre, les secondaires trouvant autant leur place que les héros réels de cette aventure, pourtant cela ne créer pas de sous exploitation de ceux ci, au contraire Colère étant le plus réussi visuellement, dans l'idée qu'il exprime, Peur étant le plus tordant, aux répliques géniales toute comme le précédent d'ailleurs, et Dégoût sûrement la plus complexe a manier et pourtant si tranchante, leur places est tout aussi importante et imposante que le reste du film, puis comment ne pas être sous le charme des visuels utilisés, sachant pousser le détails jusqu'à la texture des personnages, légèrement "informe" dans leur contour, pour mieux rendre compte de cette abstraction pourtant illustrée de la manière la plus concrète que l'on puisse imaginer, et l'alchimie de tout ces éléments uniques font de ce film une vraie fresque de vie, qui interpellera tout type de publique comme avait su le faire "Wall-E", "La-Haut" ou encore "Monstres & Cie" à une époque, en les touchant au cœur, à l'imaginaire et à l'âme, étant une ode à l'enfance et la vie à affronter, véritable fable qui permet met de comprendre ces propres émotions, faisait souvent échos à des choses universelles pour toucher tout enfant qui est en nous, et finalement n'est ce pas là la véritable vocation d'un film
d'animation?