Germant dans l’esprit de son créateur Pete Docter en voyant sa propre fille grandir et devenir adolescente, « Vice Versa » est un long métrage qui tente de répondre à la question suivante : « Que se passe-t-il dans la tête de nos enfants lorsqu’ils grandissent ? ».
Et l’on peut dire que le pari est en grande partie réussi, puisque ce film, coloré, inventif et ludique, divertit en même temps qu’il nous apprend beaucoup de choses concernant nos émotions, les différents aspects de la personnalité, et le fait que chaque émotion a son rôle à jouer. Il ne sert à rien de renier ses émotions ; il faut tenter de les prendre comme elles viennent, en essayant de les apprivoiser au mieux et de ne pas les renier.
Riley, jeune fille originaire du Minnesota, déménage avec ses parents à San Francisco. Devoir changer de vie, d’école, ne plus voir ses amis, laisser son équipe de hockey sur glace… est un véritable chamboulement pour elle, d’autant qu’au même moment, son passage à l’adolescence est déjà une épreuve en soi… Joie, émotion dominante chez Riley depuis sa naissance, va peu à peu laisser une plus grande place à ses autres émotions, tour à tour Colère, Dégoût, Peur et Tristesse… cette dernière prenant de plus en plus une place dominante sur les autres émotions. Joie va penser que Tristesse n’est pas indispensable à Riley, rendant tristes tous ses souvenirs d’enfance enfouis dans sa mémoire, si elle ose à peine y toucher…
Les ilots de la personnalité, présents dans le cerveau de Riley (Famille, Amitié, Honnêteté, Bêtise…) s’effondrent peu à peu au fur et à mesure des déceptions de cette dernière, pour en laisser place à d’autres, fruit de la transformation de la jeune fille de l’enfance à l’adolescence. Certains moments du film sont bouleversants, notamment quand
’ami imaginaire de Riley, Bing Bong, disparaît à jamais, ou quand les souvenirs joyeux de Riley s’effacent, laissant Joie anéantie, lui faisant perdre son éternelle bonne humeur et son optimisme. Elle prend alors conscience à ce moment précis, que plus rien ne sera jamais comme avant pour Riley et qu’il est naturel que certains de ses souvenirs de sa petite enfance s’échappent, pour en laisser place à d’autres.
l
Joie va aussi prendre conscience peu à peu, de l’importance de Tristesse. Si elle pensait qu’elle était la seule à pouvoir se « porter garante » du bonheur de Riley, les autres émotions se révèlent également indispensables à son bon équilibre.
Quand Bing Bong se confie en pleurant à Tristesse, celui-ci se sent soulagé d’avoir pu confier sa détresse en parlant de ce qui le rend triste, et d’être écouté.
Joie va s’en rendre compte. Quand Riley repense à certains souvenirs de son enfance, étant autrefois joyeux, le fait qu’ils se teintent quelque peu de Tristesse ne veut pas forcément dire qu’ils soient tristes à jamais : ce sont désormais des souvenirs empreints de nostalgie, auxquels on repense parfois en étant mélancolique, mais qui nous mettent du baume au cœur, et nous font du bien.
Si le long métrage est plus que plaisant et est considéré comme beaucoup comme un véritable chez d’œuvre, il ne s’agit pas, pour ma part, de mon Pixar préféré. En effet, si on passe un très bon moment lors du visionnage de ce film, on peut constater certaines longueurs, notamment quand Joie et Tristesse sont perdues dans l’entrepôt des souvenirs. Néanmoins, il reste un très bon divertissement que l’on prend plaisir à voir et revoir, avec des moments drôles et émouvants, et des personnages drôles et attachants (Colère est notamment hilarant !).
Ma critique complète sur mon blog: reves-animes.com