Wrong : les secrets du tournage

Durant la production de Wrong, l'un des moteurs du film fut l'amour du réalisateur Quentin Dupieux pour les chiens, et plus particulièrement pour les relations entre les hommes et les chiens. Il a ainsi voulu rendre hommage à cet amour inconditionnel entre un maître et son animal en y consacrant son histoire principale, avant d'y greffer plein d'autres éléments.

Comme à son habitude, Quentin Dupieux cultive dans son cinéma la contamination du réel par le bizarre, qui est un crédo qu'il apprécie particulièrement : "C'est l'idée du monde derrière le miroir, mon propre miroir. (...) Il n'y a pas de séparation franche entre l'étrange et le réaliste."

Comme pour tous ses films, Quentin Dupieux n'est pas parti d'une idée structurée pour Wrong. Il a simplement décidé de commencer par relier entre elles les nombreuses idées fortes qu'il avait, et de tenter après ça de former un ensemble cohérent. Pour ce film, il a surtout voulu laisser le sentiment de malaise s'installer : "La science qui consiste à piloter le spectateur, c'est une chose qui ne m'intéresse pas vraiment. (...) Je préfère créer mon propre domaine qui consiste à générer du malaise."

L'une des références de Quentin Dupieux pour le film, et particulièrement pour créer le personnage du détective Ronnie (interprété par Steve Little), a été le cinéma de David Lynch, dans lequel les acteurs restent froids et naturels face à l'étrange et à l'absurde.

Le personnage du fantasque Master Chang n'était pas aussi élaboré dans le scénario qu'il ne l'est dans le film. C'est l'acteur William Fichtner lui-même qui a développé son personnage, en décidant notamment de lui donner un accent et... une natte.

Dans Wrong, Eric Judor, bien connu du public français pour ses films avec Ramzy Bedia, joue le rôle d'un jardinier français à l'accent américain excessivement prononcé. Il s'agit ici d'un vrai travail d'acteur, le comédien maîtrisant parfaitement la langue de Shakespeare dans la vie. Quentin Dupieux et lui-même ont décidé de donner au personnage cet accent à couper au couteau pour appuyer son côté comique et exotique.

Contrairement à Rubber, pour lequel Quentin Dupieux avait utilisé un modeste appareil photographique 5D, le réalisateur a conçu pour ce film un prototype inédit de caméra haute définition.