Derniers Avis sur Adieu, plancher des vaches !

Sorti en 1999, ce film du cinéaste d’origine géorgienne Otar Iosseliani donne le ton dès les premières minutes, avec une séquence dans laquelle un marabout – incroyable oiseau – se balade dans le décors majestueux d’un château. La présence des animaux (déjà dans le titre !) constitue d’ailleurs l’un des fils rouges de ce long-métrage décalé et poétique, au cours duquel les différents personnages ne vont cesser de se croiser, se rapprocher et s’éloigner, dans autant de lieux qui apparaissent et réapparaissent au cours du récit. À l’instar des personnages du fils, qui troque son costume cravate pour des habits d’ouvriers lorsqu’il quitte son manoir, et du motard qui lui au contraire s’invente une vie de rupin quand il quitte sa chambre de bonne, Adieu, plancher des vaches ! prend la forme d’une réflexion ironique sur le travestissement, le costume, la vitrine, le voile qui sont mis ou enlevés au gré de la représentation que l’on veut donner de soi. Une œuvre fortement enchanteresse, aux accents surréalistes, quelque part entre Jacques Tati, Luis Buñuel et Raoul Ruiz.

Installé en France depuis 1982 pour pouvoir continuer à travailler, le cinéaste Georgien est connu pour le spectateur qui a le bon goût de suivre sa filmographie, comme un cinéaste qui pourrait reprendre à son compte la fameuse citation du philosophe Alain :" n'écoutez pas ce qu'ils disent, mais regardez ce qu'ils font".

" adieu plancher des vaches" qui obtint le prix Louis Delluc en 1999, nous propose au travers d'une galerie de portraits de nous montrer le fonctionnement des rapports sociaux.

La présence d'un héron que l'on aperçoit à certains moments du film et dont la symbolique porte sur la vérité et sur la meilleure voie à choisir pour un individu est on ne peut plus claire.

La société telle que la voit Iosseliani est clivée notamment par les classes sociales, l'immoralité, les faux-semblants, son inhumanité et le message du cinéaste consiste à nous laisser entendre que la meilleure chose à faire et de s'en éloigner, d'arrêter de vouloir participer à ce jeu de dupes.

Rien ne sera exprimé directement au spectateur qui devra interpréter les images que le cinéaste nous montre Iosseliani.

Un univers cinématographique qui s'adresse à l'amateur de cinéma d'auteur.

Pour l'anecdote, Iosseliani est acteur dans ce film ou il interprète le rôle du père.

On ne peut pas oublier ces personnages...c'est toujours très drôle et très agréable de se sentir complice des evènements, de tous ces personnages bien sympathiques et souvent ridicules tout le long du film...A voir!!!!