Avis sur La Tête dans le carton à chapeaux

Mélanger les genres à ce point-là était un pari fou, il est réussi. Bon c'est vrai que ça fait un peu bons sentiments, mais le traitement est tellement original que ça passe très bien. La performance de Mélanie Griffith est extraordinaire, celle de Meat Loaf en shérif ripoux fait froid dans le dos, les gosses jouent bien, quant à la scène du tribunal présidée par un excellent Rod Steiger, on ne sait plus si on est dans la comédie ou dans la tragédie, sans doute les deux à la fois, mais on se régale.

Pour un premier film en temps que réalisateur, Antonio Banderas s'attaque à la mise en scène du roman de Mark Childress et il le fait avec talent, entre sursauts comiques, drame raciste, polar, il manie les genres avec habileté et donne le premier rôle fantasque de Lucile à sa femme.

Si il fallait retenir quelque chose du couple Banderas et Griffith après leur carrière désastreuse aux US c'est cette adaptation fidèle du roman de Childress (par ailleurs très bon). En effet tout est profondeur : politique, de l’Amérique, , du mal être, de la folie, de l'intégration, de la ségrégation le tout avec légèreté. Réélement divertissant et touchant. Le meilleur rôle de Griffith

Ce film tente de couvrir deux sujets extrêmement sérieux. Le soulèvement des Noirs dans le sud pendant les années 60 et une femme qui tue et fuit un mari violent et dangereux. Malheureusement le réalisateur du film Antonio Bandera a estimé qu'il devait rendre ce film muet en y ajoutant un humour hors de propos. Dans La Tête dans le carton à chapeaux l'humour n'a pas grand chose à voir avec l'intrigue et semble être inclus uniquement pour que le spectateur ne réfléchisse pas trop aux questions sérieuses, déprimantes et follement importantes que le film soulevait. Le réalisateurs de ce film doit être félicités pour avoir tenté d'aborder des questions fortes mais il faut le plaindre de ne pas avoir eu le courage de les présenter de la manière dont elles doivent être présentées...

Première réalisation pour l'ancien interprète de Zorro qui s'en tire plutôt bien malgré quelques petits défauts.
En 1965, le jeune Peejoe est le témoin de deux éléments qui vont bouleverser son quotidien: le départ de sa tante Lucille pour tenter sa chance à Hollywood et le meurtre d'un jeune Noir par un agent de police...
Une bonne réalisation, avec des prises de vue simples mais élaborées, un bon cadrage et une mise en scène active.
Le scénario a une écriture bien trempée, faisant une critique forte du racisme. Il y des moments drôles et d'autres touchants mais l'ensemble manque parfois un peu de rythme. Les acteurs adultes sont très bons (Melanie Griffith est excellente, Meat Loaf est angoissant) mais les jeunes acteurs le sont moins (Lucas Black en particulier). L'écriture des personnages est efficace mais ce sont les dialogues qui ne sont sont pas toujours bien écrits.
La photographie est énergique: une lumière très bien utilisée, très jolie et une palette de couleurs des plus agréables.
Le montage est assez agréable bien qu'il ne soit pas très intelligent.
Les costumes sont plaisants, les décors sont exquis et la musique assez gentille.
La tête dans le carton à chapeaux n'est pas le meilleur film qui soit mais reste néanmoins agréable à voir.

La tête dans le carton à chapeaux, 1999, d’Antonio Banderas, avec Mélanie Griffith, Lucas Black, Rod Steiger et David Morse. Adaptation de Crazy in Alabama de Mark Childress, scénariste. Petit film qui se laisse voir avec plaisir. La trame dramatique (la femme qui tue son ignoble mari, la ségrégation raciale aux USA, dans les années 1960) est régulièrement détournée vers la comédie, pour que la quête de liberté (celle de la femme meurtrière comme celle des noirs) se transforme en fête, un peu surréaliste. Un adolescent, très attachant, qui symbolise la responsabilité, droits et devoirs des êtres, crée un lien entre les deux histoires et donne de la cohérence à l’ensemble. Mélanie Griffith joue dans le registre Brigitte Bardot (la belle sotte, pas si sotte), ce qui est légèrement agaçant, mais son enthousiasme et sa rouerie bienvenue, confère au film un rythme globalement intéressant.

'Crazy in Alabama’ a été pour moi un véritable coup de cœur… littéraire. Là où le roman de M.Childress brille par un style d’écriture alerte et vivace, le film pêche par un travail presque trop propre et soigné qui lui en fait perdre un peu d’âme et de saveur. A la manière de ‘Beignets de tomates vertes’, ce film se laisse agréablement regarder grâce à un rythme enlevé et une belle reconstitution des années 60, mais le petit grain de folie du roman qui m’a souvent déridé les maxillaires a disparu. Les quelques libertés prises par Banderas ne sont pas étrangères à ma rancœur : exit les situations cocasses, les petits détails croustillants et les dialogues qui font mouche, changement de couleur capillaire pour Lucille, changement de série… En fait, j’aurais surtout aimé que Banderas accentue le contraste émotionnel de ces 2 histoires en amplifiant le ton loufoque de la folle escapade de Lucille et en alourdissant l’étouffante atmosphère électrique que j’ai pu ressentir à la lecture du dur apprentissage à la vie de PeeJoe et sa découverte des sentiments haineux et racistes de l’être humain face à la différence. D’ailleurs, ce sont ces 2 facettes du roman, délibérément écrites sur un ton narratif différent qui en font l’excellence de l’œuvre de Childress. Avec une telle base scénaristique, véritable ode à la liberté, dénonçant le soit disant rêve américain sous ses aspects les plus vils, ‘Crazy in Alabama’ ne pouvait qu’être un très bon film, finalement fort bien maîtrisé dans sa réalisation, et avec un très bon casting qui colle tout à fait à l’image que je m’étais faite (exception faite de M.Griffith que je trouve trop âgée pour le rôle). Oui, je l’avoue, mon seul défaut est d’avoir adoré le livre qui a désormais une place bien privilégiée dans ma bibliothèque, et ce, bien avant l’adaptation cinématographique. Sans ces jugements comparatifs, force est d’admettre que ce film est un très bon divertissement qui mériterait très certainement une plus grande reconnaissance.

premier film réalisé par Antonio Banderas, coup de maitre !
très beau film, drôle, sensible, humain .....