Avis sur Pleure, ô pays bien-aimé

Le sujet est dur et encore d'actualité en vérité. Cependant, il y manque de la passion pour nous emmener complètement dans cette lutte.
C'est peut-être dû au fatalisme du héros qui dès le début broie du noir et les fils indignes sont mous.
Le sujet est un peu le même que le livre de Bernard Clavel "le voyage du père" qui va chercher sa fille en ville et s'aperçoit qu'elle est en vérité sur le mauvais chemin.

Cet excellent roman ''autobiographique''se trouve encore d'occasion. Le film en dégage l'essentiel, il vaut surtout par le respect de l'histoire on ne peut plus édifiante. Rigueur et honnêteté y sont présentes et si Sydney Poitier y est un peu fade, le personnage principal compense largement. Facile à suivre et à comprendre ce film se vit pleinement et le spectateur en ressort troublé par la description pessimiste des comportements humains. Une sorte de fatalité pèse sur les personnages, ils sont trop peu nombreux à réagir en groupe pour sortir de la misère...Ils ne peuvent que pleurer comme l'indique si bien le titre.

Découvert aux Trois Continents Nantais 2013. Grand classique des fifties offrant à cogiter avec le cas de conscience qu'il pose. C'est certes convenu côté forme, on peut s'ennuyer un peu tout en étant admiratif des cadrages, se dire que "pour l'époque" c'était de l'excellent cinéma. Au moins une histoire qui respecte le livre d'Alan Paton, les bons et les mauvais campés comme il se doit (admirables révérends !). Au fond, chacun y prend pour son grade. En situation politique troublée (début de l'Apartheid), un jeune transgresse, forçant son pasteur de père à une situation inextricable. Sur fond de discrimination et coups du sort, la foi occupe une place honorable sans plus dans ce film à portée universelle. On est instruit du plus important, ce que la misère à son point culminant finit par faire des individus.