La douche froide. Le premier Ça était un film que j’avais autant attendu que redouté, le livre étant un de ceux de Stephen King qui m’a le plus marqué. J’avais été emballé, il offrait un exemple d’adaptation, prenant des libertés avec le livre tout en en gardant l’essence et en étant un excellent film d’épouvante. J’ai lancé cette suite avec moins de craintes et cette dernière m’a franchement déçu. Tout paraît moins maîtrisé moins réussi au niveau du film. Premièrement le scénario, si ce qu’il raconte adapte une nouvelle fois l’œuvre de King sans pour autant la trahir, le scénario paraît bancal et se perd dans la densité du pavé qu’est ÇA. Les allers retours entre les périodes enfants adultes ne se répondent pas alors que c’était une des forces du livre. Le film paraît du coup décousu, sans fil conducteur et l’histoire devient assez informe. J’ai eu l’impression que le scénario ne savait plus ou piocher dans le bouquin tentait de vouloir traiter trop de choses et du coup passait à côté de ce traitement. Un des exemples les plus frappant pour moi c’est ce qui a été fait du personnage d’Henry. Il est quasiment escamoté dans ce film alors qu’il avait une part très importante dans le livre et pour le coup je trouve qu’il manque à la tenue de l’histoire. Conséquence de ce manque de maîtrise scenaristique le film paraît beaucoup trop long, autant le premier aurait mérité quelques scènes additionnelles, certaines scènes de ce Ça 2 passent pour du remplissage pour faire patienter entre d’autres scènes très réussies et n’apporte pas grand chose au film. Autre soucis le casting, si j’avais trouvé le casting des enfants incroyable dans le premier c’est loin d’être le cas pour celui des adultes dans cette suite. En fait mise à part Jessica Chastain qui fait une excellente Beverly et dans une moindre mesure James McAvoy et Bill Hader s’en sorte bien j’ai trouvé le reste du casting assez transparent ce qui est gênant tant le livre impliquait le lecteur avec ses personnages qu’ils soient bons ou mauvais. Un mot quand même sur la performance absolument démente de Bill Skarsgård en grippe sou, livrant dans son clown une multitude de facette du mal: pervers, manipulateur, sournois, imprévisible, obstiné et j’en passe il arrive à faire passer une quantité incroyable de chose dans cette forme de méchant ultime. Car ce Ça 2 n’est pas un mauvais film loin de la, il est juste décevant. Notamment par sa photo trop fade dont j’ai eu l’impression qu’elle voulait juste reprendre l’ambiance des films de James Wan comme Conjuring et Insidious des films que j’aime beaucoup mais avec leur propre personnalité. Et puis il y a le problème des trop nombreux Cgi dans ce film qui ne sont vraiment pas un modèle du genre et qui m’ont cassé la magie de la chose. Les personnages du film doivent se convaincre que les apparitions et les formes de Ça ne sont que des illusions pour le vaincre, aucun problème pour le spectateur car la plupart de ces apparitions sont ratées (l’exemple le plus frappant pour moi étant celui du lépreux, ou des monstres dans la scène du restaurant asiatique). Mais comme je le disais il y a quand même de très bons passages dans ce film, comme la scène d’ouverture, le retour de Beverly dans l’appartement de son enfance, Bill et son vélo et d’autres, mais il me semble qu’après l’énorme succès (mérité) du premier opus Andy Muschietti paraît moins vigilant, moins impliqué dans cette suite qui si elle n’est pas ratée lui est inférieure sur quasi tous les points.