Après 9 ans d'absence, Chucky revient. Toujours écrit et réalisé par Don Mancini, créateur de la franchise et auteur du dernier (peu glorieux) opus en date, ce sixième opus a été présenté comme un reboot de la franchise, un choix judicieux qui éviterai à la franchise de partir trop loin dans les déboires familiaux qu'elle a connu en dernier. Pourtant, sous ses airs de pseudo-remake, La Malédiction de Chucky cache bien son jeu, à l'instar de la poupée dans le film... En apparence, le film revient aux sources avec l'arrivée fortuite de Chucky dans une immense maison habitée par une mère possessive et sa fille en fauteuil roulant. Après la mystérieuse mort de madame, la pauvre fille handicapée est rejoint par sa sœur, son beau-frère, sa petite nièce et la nounou de cette dernière, venus l'épauler mais surtout vendre la demeure familiale. Autour de ces tensions, Chucky va peu à peu réveiller ses pulsions meurtrières et amorcer son prochain massacre. Comme pour le premier opus sorti 25 ans plus tôt, le mini-rouquin reste le plus souvent immobile, souriant, tandis que des évènements suspects interviennent peu à peu. Mancini revient donc aux sources, filmant de nouveau en vision subjective, la caméra à ras le sol, proposant un sympathique huis-clos non dénué de quelques défauts qui auraient pu être évités. Car si les meurtres sanglants (les plus gore de la série) et les révélations vont s'enchaîner sans temps mort dans la dernière demi-heure, la première heure installe le décor et les personnages avec une certaine maladresse, le réalisateur-scénariste présentant un décor quasi-parodique avec des situations grotesques et une accumulation de clichés absolument détestables (les jump scares inutiles, les suspicions ringardes, les secrets de famille dignes d'un sitcom...). Heureusement, la dernière partie du film va nous entraîner dans le meilleur final de la série pour un retour en arrière des plus surprenants allant jusqu'après le générique. Ainsi, faux reboot et vraie suite, La Malédiction de Chucky est un très bon come-back de la poupée Brave Gars qui, s'il n'échappe pas à quelques ratages de mise en scène, possède des rebondissements plus fantastiques que jamais.