Avis : Elle s'en va - Page 5

Après dix premières minutes pénibles, quelque chose se passe : la voix de Rufus Wainwright accompagne une très belle séquence, celle où Deneuve / Bettie, saisie par le doute, quitte sans crier gare son restaurant un peu miteux, sa mère envahissante (Claude Gensac, ancienne partenaire de Louis de Funès)… et un scénario particulièrement poussif. Pendant une petite demi-heure, le film décolle, en apesanteur entre fiction et documentaire. Deneuve y est rayonnante de naturel, débarrassée des dialogues qui plombaient l'introduction : en liberté, captée par une caméra fluide, hésitante, inventive, entre mélancolie et folie douce. Elle se retrouve au prise avec une galerie de personnages saisis dans leur vérité brute de non-professionnels, un vieux paysan aux mains gonflées qui peine à lui rouler une cigarette, un groupe de femmes quinqas loin du cliché cougar, un jeune gigolo entreprenant. On se prend à rêver du grand film qui semble se dessiner. Las… Emmanuelle Bercot et Jérôme Tonnerre (son co-scénariste) ne pouvaient apparemment courir ce "risque" trop longtemps sans mettre en péril la viabilité du projet et courroucer les fonds d'aide et les chaines de télé. Vite, il fallait revenir à un sacro-saint scénario de rance téléfilm, avec "évolution du personnage" et "dénouement", le remettre sur les rails de la condescendance, des clichés plus que réchauffés sur les charmes de la France profonde, rendre aux beaux personnages furtivement croisés pendant cette demi-heure de grâce leur statut de caricatures, de tapisserie, de cautions régionales "authentiques", avec saucisson/pinard, concours de Miss Gériatrie, moustaches et accordéon. Le film vire donc au naufrage antipathique annoncé par son prologue, déroulant sans surprise son programme mille fois vu ailleurs à grand renfort de psychologie de bazar, de bons sentiments nauséabonds et de scènes d'hystérie. Impardonnable gâchis.

Un film sensible, drôle, généreux, bien filmé par une caméra alerte qui colle au plus près d'acteurs servis par des dialogues pétillants. Un road-movie, plein d'émotion juste, et d'humour tendre, dans la France rurale et rurbaine, à la manière d'un Raymond Depardon. Une femme de 70ans refermée sur elle et son passé, qui ressasse ses anciennes histoires amours, oublie sa fille et ignore son petit fils, va entrer dans le quotidien et l'univers de personnes qu'elle ne connaît pas (vieil agriculteur solitaire et arthritique, population joyeuse bruyante et débridée d'un boîte de nuit de campagne, vigile d'un magasin de meubles d'une obscure zone commerciale...). Ce périple va la conduire dans l'intimité de "vrais gens", lui révéler la générosité et la richesse de relations humaines insoupçonnées, et la révéler à elle même. Un très agréable moment.

Un petit propos dans un grand film un des meilleurs film français de. L'année
8/10
-------Un petit propos dans un grand film un des meilleurs film français de. L'année
8/10
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Je suis très partagée pour ce film, ce qui ne m'aide pas pour tenter une critique constructive... Dans un premier temps, on suit donc Bettie qui part, le paysage défile au travers de sa voiture. Dans la réalisation, ce passage est parfait, le spectateur a le sentiment d'être passager aux côté de Catherine Deneuve, cette dernière est éblouissante très peu de répliques, elle nous prouve une fois de plus qu'elle est une grande. Mais c'est très long comme passage, certes elle rencontre des personnes (on a d'ailleurs le sentiment d'être dans un reportage lorsque qu'elle rencontre l'agriculteur). On commence à s’ennuyer, l'esprit vagabonde dans nos pensées et sa m'a sembler durer longtemps. Puis la réalisation change, on bascule dans la comédie et ses plans classiques, on découvre sa fille et son petit-fils, et on a le sentiment de regarder un tout autre film... On sourit, on rit, on est happé dans cette deuxième histoire et c'est à cet instant que l'on en découvre davantage sur le personnage. Et une fin que l'on voit arriver à des kilomètres mais qui fait chaud au cœur toutefois. Le casting est très bon, un plaisir de retrouver Claude Gensac même si on l'a voit très peu. Catherine Deneuve est merveilleuse, elle nous démontre qu'elle fait partie des grandes actrices. Et c'est un bonheur de la retrouver à l'écran. Je ne sais que vous dire de plus, vous le conseiller ? oui mais en sachant que je me suis royalement ennuyé pendant la première partie je trouve cela hypocrite (même si les plans, la réalisation sont vraiment à voir et ainsi que le jeu de Catherine Deneuve). Vous le déconseillez ? Sachant que j'ai aimé autant de point que j'ai dû en détester je trouve cela un peu réducteur. Je pense qu'il vaut mieux vous faire votre avis s'il vous tente. En tout cas je ne regrette pas, j'y ai découvert beaucoup de chose et finalement c'est peut être un des meilleurs films français de cette années (tout en étant mitigé forcément).

Le cinéma français comme on l'aime ! Catherine Deneuve, plus libre que jamais, qui arrive encore à nous surprendre et qui j'espère nous surprendra encore beaucoup ! spoiler: Et pourquoi pas un César de la meilleure actrice ?

Et allez, le cinéma français dans toute sa splendeur : clichés à volonté, manque de rythme, mal interprété et surtout, n'oublions pas l'essentiel, encensé par des critiques qui, manifestement, n'ont pas vu le même film!!! Ah, non, suis-je bête, copinage and
Co.

Tout simplement magnifique ! Catherine Deneuve époustouflante

Bien sûr, le film repose en partie sur les épaules de la reine Catherine. Mais pas que! Aussi sur un scénario d'une finesse et d'une intelligence exceptionnelles, dues à Emmanuelle Bercot.

Notre Tsarine, comme beaucoup de nous autres pauvres femmes, a tendance, l'âge venant, à grassouiller du ventre. Quand elle tourne, en général, et ça doit lui demander pas mal d'efforts parce que je pense qu'elle aime bien vivre, on nous la montre amincie. Ici: non. C'est Catherine Deneuve avec ses kilos en trop, ce qui contribue à la vérité du personnage. Bettie a été miss Bretagne, elle a eu un grand amour de jeunesse qui s'est tué en voiture alors qu'ils se rendaient au concours de miss France; puis elle s'est mariée, a eu une fille, son mari a succombé à la seule mort qui fait rigoler tout le monde: il s'est étranglé avec un os de poulet....et maintenant, à la soixantaine, elle a repris sa chambre de jeune fille et vit avec sa mère, Annie (la toujours ingambe Claude Gensac) qui tient la caisse du restaurant familial de Concarneau. Un de ces restaurants faux rustique, où la nourriture est élaborée mais roborative, et où Chabrol aimait faire s'attabler ses notaire et médecin de province -peut être criminels, mais lequel? Le restaurant a de gros problèmes de trésorerie, femme seule, Bettie a sûrement du mal à en assumer toute la charge, et là dessus, son amant marié quitte sa femme.... pour partir avec une jeunette. Cela, annoncé par Annie, une de ces mères qui n'arrivent pas à s'empêcher de s'infiltrer dans la vie de leurs enfants.

C'est clair: Bettie est de ces femmes qui sont naturellement plus maitresses que mères. Sa vie amoureuse a sûrement été sa priorité; sa fille, Muriel, velléitaire, séparée après avoir été mal mariée, l'agace; elle soucie d'ailleurs bien peu d'elle, et pas plus de son petit fils. Tout cela est d'une justesse incroyable: tout cela sonne vrai. Bettie, on l'a rencontrée, c'est sûr!

Alors elle s'en va, dans sa vieille Mercedes, rouler d'abord sans but pour se désénerver, puis pour trouver des cigarettes -elle a arrêté de fumer-, mais c'est dimanche, tout est fermé, elle se perd, se retrouve dans une boîte miteuse implantée en pleine campagne, boit trop, et finalement se réveille au matin dans le lit d'un ineffable jeune bouseux dont les élans amoureux n'ont d'égal que la grossiereté involontaire de ses paroles "qu'est ce que tu devais être belle, toi, quand t'étais jeune" Ca tue!

Appel de Muriel qui a un boulot en vue et donc absolument besoin de caser son fils Charly. Du coup, Bettie ne reprend pas la route de Concarneau mais part chercher Charly (en Anjou) pour le conduire chez son grand père paternel (dans l'Ain). Beaucoup de rencontres dans ce road movie, tourné essentiellement avec des "acteurs" non professionnels: un petit pèpère resté fidèle à une fiancée morte à vingt ans et qui roule les cigarettes avec la tremblotte, un vigile de grande surface qui permet à la fugueuse de dormir sur un canapé de démonstration pendant que la pluie se déchaîne. Bettie est désagréable avec Charly, Charly s'enfuit; elle n'a plus un sou; elle ne sait pas lire une carte, elle ne dépasse pas le 100 sur autoroute; elle est un peu inadaptée à toutes ces aventures....le couple finit par atterrir à Annecy, pour ce rassemblement de miss sexagénaires que Bettie voulait à tous prix éviter, destiné à promouvoir une gamme "pour le troisième âge". Le troisième âge.... Ca achève.

Bon, ils finiront bien par arriver chez le grand père, Alain. Un ours mal léché de première. Le maire du village, aussi. Toute sa liste est réunie pour un pique nique au soleil, rejoints par Annie.... et Muriel, l'une à la recherche de sa fille, l'autre de son fils. Alain est battu, mais comme c'est le très séduisant Gérard Garouste, que pensez vous qu'il puisse arriver?

Finalement, les incompréhensions s'apaisent. La famille se retrouve. Charly adore cette grand mère nouvellement découverte. C'est une fin très optimiste et très tendre, gaie comme le soleil qui inonde cette merveilleuse vieille maison campagnarde. On est chez Renoir. Mais si le film est tendre, il est aussi assez cruel en nous montrant ce regard que la société porte sur l'âge -ces figures assez ridicules que sont devenues la plupart des anciennes miss....

Charly, c'est Némo Schiffman, le fils de la réalisatrice, et Muriel, la butée, celle qui envoie à sa mère un message plein à la fois d'attente et de ressentiment sur un débit de mitraillette, c'est Camille. Elle est excellente. Changez de métier, Camille, le cinéma vous tend les bras, et pour nos oreilles -quel soulagement....

Oui, j'ai adoré ce film. C'est la vie même. La vie de nos provinces, la vie de tout le monde, la vraie vie.

Catherine Deneuve est le rayon du film avec un personnage drôle et attachant. C'est bien joué, les dialogues sont bien écrits. L'histoire d'une femme un peu paumée qui part sur les routes de France. Les personnages sont à leur place, décrivant un monde normal.

Emmanuelle Bercot a le chic de créer une mise en scène très simple presque déprimante, dans un road movie improvisé plutôt revivifiant, où le spectateur ne voit pas où on le conduit. Le contraste est plutôt réussi.

Un peu comme le personnage, le film ne sait pas où il va, capturant des instants de vie tantôt amusants, tantôt plus tendres. Relation conflictuelle mère/fille, arrivée d'un petit-fils enquiquineur, bilan du temps qui passe: une succession de faits divers qui tiennent la route, même si le scénario tire des conclusions faciles et anecdotiques.

Un cinéma léger et nature qui sonne juste.

C'est trop long, trop prévisible, tout repose sur Deneuve qui ne peut pas tout hélas.
Dans ce film, les pauvres sont montrés comme des animaux, et les noirs ne comprennent rien.

libre,drole,emouvante c'est bien les mot qui faut anploiyer pour deneuve dans ce film,tres tres bon film.

en avant première ce soir. Et c'est très très bien, un superbe road movie, bien joué, belle histoire, amusant, émouvant, je ne suis pas un fan de DENEUVE, mais elle est parfaite. Les seconds rôles sont bien choisis, Camille notamment, le petit garçon aussi, et le pépé qui lui roule une clope, n'est pas un acteur mais un simple paysan, breton qui pourrait être un normand, il me fait penser à mon grand père. C''est bien filmé, je n'ai pas trouvé de longueurs, aucun dialogue ne sonne faux, et puis j'aime l'idée qu'une grande actrice depuis plus de 50 ans fasse la grand mère, pas parfaite, seule, bref j'ai aimé. Vraiment à voir

Une première partie un peu bancale donnant l'impression de ne pas savoir où l'on va mais, dés que le personnage de Catherine Deneuve (excellente dans ce film) se retrouve avec son petit fils, le film décolle véritablement et embarque le spectateur dans un périple à travers la France bien symapthique (le gala d'aciennes miss) et émouvant (les retrouvailles avec sa fille) jusqu'à son très joli dénouement.

Si on aime le diners à base de cassoulet en boite discount suivi d'un pudding on adorera sûrement ce film. Tout y est lourd, souvent vulgaire, prévisible. Voir Deneuve et Garouste dans ce machin fait mal au coeur. Bercot veut nous montrer Deneuve au milieu de la France d'en bas , celle des péquenots qui roulent leurs cigarettes, des soirées trop arrosées dans des dancings en tôle ondulée, des vieilles qui veulent se croire encore belles. Tout le monde est laid, triste, mais dieu merci quelque part dans un coin de France, vit le maire dans sa jolie maison fleurie et son gros 4*4. L'unique point positif du film c'est le jeune Nemo Schiffman qui tire parfaitement son épingle du jeu. Tout le reste est à jeter.

Je suis comme Naël, j'en aussi ras la frange de toutes ces daubes qui infestent le paysage cinématographique depuis maintenant une dizaine d'années! Des acteurs devenus les caricatures d'eux-mêmes, sans rien avoir à dire.. ! Le copinage pue à plein nez, la médiocrité des critiques de la presse laissent à penser qu'elles ont été écrites par les réalisateurs eux-mêmes ! Catherine Deneuve n'a jamais brillé qu'au travers des immenses acteurs qu'elle a côtoyé tout au long de sa carrière, parce du talent, elle n'en a jamais eu....! Ras la frite de ses trames bidons qui nous vendent du politico-écolo-bobo bien pensant, ON VEUT DE L'AUDIARD, DU MOLINARO, DU GRANIER-DEFERRE, DU ROBERT LAMOUREUX !!!!! Quand je pense à Joel Seria, tellement critiqué à l'époque et qui réalisait des perles comme "Les 2 crocodiles", Comme la lune" ou "Les galettes de Pont-Aven" et que je vois qu'on encense des saletés inutiles comme ce "Elle s'en va", c'est révoltant !!

Non mais sans blague, "Le chêne d'Allouville" ou " Le miraculé", qui sont loin d'être des flèches, sont des chef d'oeuvre à côté de ce qu'on nous pond en ce moment!

Comparez "Elle s'en va" avec "Mortelle randonnée" et vous aurez un bel exemple de ce qu'est devenu le cinéma dans son ensemble!
On est à la période soviétique du cinéma, la censure n'a jamais été aussi omniprésente, à force de ne plus pouvoir parler de rien, rire de rien, on a du cinoche lisse, mièvre, fade, sans contenu, sans suspense... De la guimauve tiède déballée en tirades saccadées par des acteurs qui s'enrichissent matériellement pendant que la populace s'appauvrit intellectuellement......

Après les inventeurs "Lumière", voici le temps des fossoyeurs, les catacombes de l'esprit....