Avis sur The Doorway to Hell

Chez les gangsters , la violence n'est jamais gratuite mais peu importe car elle est souvent payante! Les portes de l'enfer ne s'ouvrent que dans un sens et il n'y a aucune chance de rachat. "The Doorway to Hell", inèdit au Cinèma de minuit, où Patrick Brion a dècidè de s'attacher avec ce film mèconnu d'Archie Mayo au style de la Warner Bros! Un Mayo de studio, capable d'utiliser au mieux toutes les qualitès techniques! A commencer par son sujet et son atmosphère mis à sa disposition! spoiler: Dans "The Doorway to Hell", Lew Ayres est Louie, le Napolèon de la mafia (s'il ètait nè 200 ans plus tôt, il aurait pu être plus puissant que l'empereur), du genre à fournir de la bière aux pauvres travailleurs ou à diviser la ville en zones! Et quelques meurtres en guise de distraction! Disons que chaque gang dèpendra de lui et qu'il s'occupera de tout! Evidemment ceux qui ne sauront pas d'accord auront droit au plus bel enterrement qu'on n'ait jamais vu! Puis, Louie intrigue la police, part en voyage de noces, ne veut pas mêler son petit frère au trafic et changera à cause de la mort de ce dernier!
Les ingrèdients essentiels du genre sont bien prèsents avec les effets d'une bonne organisation : trafic, trahisons, meurtres à coups de mitraillette...et des bandes qui dèbordent de leur territoire! Excellente, (voire èmouvante) composition de Ayres! Ce film datant 1930 marque aussi les dèbuts au cinèma de James Cagney avec, dèjà, des traits de caractère bien à lui...

Réalisé en 1930, l’indulgence est de mise d’autant que ce film est un de ceux qui ont imposé le genre ‘’Film noir’’ qui se définira mieux plus tard. Le héros (l’acteur Lew Ayres est peu connu en France par rapport à Cagney) est étonnant. C’est une sorte de dandy cynique envers les hommes et naïf envers les femmes. Il tue de sang froid, épouse une aventurière, idolâtre son jeune frère et fréquente en toute indépendance un chef policier. Le scénario est intéressant avec une fin subjective très forte. Le rythme serait à revoir car il convient plus à des philosophes qu’à des gangsters même si les superbes séquences de bagarres de rue sont réussies. La romance est originale grâce à sa morale douloureuse, heureusement elle reste aussi discrète que Doris. La mise en scène enfin est de bonne qualité malgré des ratages comme la tentative de kidnapping du jeune frère de Louie. ''Au seuil de l’enfer ''existe en DVD.

Le film a de sérieux problèmes de continuité qui ne le rendent pas très palpitant mais propose des aspects modernes comme le jeu de Lew Ayres bien qu'au départ il ne colle pas vraiment au personnage.

Titre français : Au seuil de l'Enfer : Important dans l'histoire du cinéma puisque ce film fixe les codes du film de gangsters qui seront repris par la suite notamment par l'excellent Scarface d'Howard Hawks. Par exemple le fameux tic de Georges Raft qui joue à faire sauter une pièce de monnaie dans sa main à son origine dans ce film. Coté Casting si Cagney passe bien, Lew Ayres paraît un peu frêle pour un chef mafieux, mais Dorothy Mathews est mignonne comme tout. Le scénario est assez simpliste mais nous offre quelques pépites : spoiler: l'annonce de la mort du gosse, Cagney qui pelote (très softement) la femme de Lew Ayrès pratiquement sous le nez de celui-ci, les camions qui pétaradent pour couvrir les bruits d'un meurtre.
Rien n'est édulcoré, on était avant le code Hays, ça se voit et ça fait du bien.