Avis sur Célestine, bonne à tout faire

Certes le film possède quelques défauts, comme ces références à des scènes qui n'ont pas été retenues au montage, mais il est attachant. Le film est d'abord et surtout un hommage à la beauté de Lina Romay qui joue de son corps avec un naturel époustouflant. Mais c'est aussi une fable sur l'amour, sur la liberté sexuelle, sur l'amour pluriel (un moment Lina Romay dit à Richard Bigotini qui vient de la demander en mariage "moi aussi je t'aime, mais j'aimerais peut-être aussi quelqu'un d'autre dans une demi-heure !"). Le ton est celui de la saine gaudriole et on s'y amuse même si Jess Franco n'hésite pas à forcer la dose (il y a une scène où il devient difficile de compter le nombre d'amants dissimulés derrière les rideaux). On notera aussi la prestation étonnante d'Howard Vernon en "pervers pépère", ainsi que la beauté des autres actrices notamment la jolie blonde Pamela Stanford.

Honnêtement un film érotique de Franco, je n’étais pas très chaud, mais c’est juste une excellente surprise, un film totalement délirant, certes perfectible mais réellement très amusant.D’abord le casting est génial, il faut le dire. Alors certes les acteurs ne jouent globalement pas très bien, mais franchement le tourbillon Romay emporte tout. Elle traverse le film avec un naturel, un charme, une énergie, un humour aussi totalement brillant, et je comprends tout à fait l’enthousiasme de la maison pour cette servante ! Pétillante, elle fait réellement plaisir à voir ici, elle donne le sourire. Autour d’elle gravitent des acteurs un peu moins entrainant que Romay, mais qui tous démontrent le même enthousiasme, la même bonne humeur. Vernon se lâche totalement dans le rôle du grand-père, Stanford est d’une naïveté touchante qui lui va comme un gant, l’arrivée de Jeannine redonne du peps au milieu du film, et de manière générale toute l’équipe, composée aussi de plus anonymes, est attrayante. En tout cas j’ai passé un bon moment avec eux, et le film donne bien envie de passer une petite semaine en leur compagnie.Le scénario est surtout porté par son rythme hallucinant. Si Franco m’a habitué à des trucs bien lents, là c’est l’inverse, le film file à cent à l’heure, même les scènes érotiques d’ailleurs ! Lorgnant très largement vers le vaudeville, Célestine est portée par son humour léger et parfois franchement très drôle, par ses situations loufoques, ses personnages excentriques, son érotisme léger et bon enfant. Honnêtement tout est frais, léger, il n’y a pas une ombre au tableau, et ça remonte le moral. L’exemple même du film érotique qui déborde allégrement sur d’autres genres avec succès.Franco signe une réalisation particulièrement efficace, quoiqu’un peu timoré du coté des scènes érotiques. Un peu plus d’audace de sa part n’aurait pas été de refus, mais il exploite très bien les décors, et surtout se montre d’un dynamisme et d’une fluidité remarquable. C’est enlevé et léger comme l’air. Les décors et la photographie participent directement de cette dimension lumineuse et vaporeuse. Il n’y a que des couleurs claires, un château qui ne manque pas d’allure, un joli parc, des intérieurs raffinés, c’est très doux et ça renforce l’ambiance décontractée de l’ensemble. L’érotisme est donc soft, on ne voit rien de sexuel en fait, par contre Romay (et les autres de manières moindre) se baladent les ¾ du temps à moitié nue ou entièrement. Mais elle le fait avec un tel naturel que c’est normal quoi ! Quant à la musique, certes c’est redondant, mais ça colle quand même tellement bien au film.Ainsi Célestine est un film très drôle, très léger, et vraiment parfait pour les gens déprimés. Ca redonne la joie de vivre, et on sort ragaillardi d’un tel visionnage. Une vraie petite pépite oubliée, avec bien sur des défauts, notamment dans le jeu des acteurs parfois très faux, mais qui décape les idées noirs avec une efficacité rare. Entrainé par une Romay absolument géniale (dommage qu’elle nous ait quitté trop jeune), Celestine est pour le coup un incontournable de Franco. Je me disais bien qu’il avait des trésors cachés dans sa filmographie géante.