Captives : les secrets du tournage

Le titre du film est au pluriel. Pourtant, il n'y a qu'une seule personne captive, Cassandra. Mais d'un point de vue métaphorique, tous les personnages du film sont prisonniers de leurs émotions. Ainsi, Tina est enfermée dans son chagrin, l'enquêtrice de son passé, etc.

Captives a été présenté en sélection officielle au Festival de Cannes 2014 et au Festival du film de Sydney la même année.

Captives marque la troisième collaboration entre les acteurs Kevin Durand et Ryan Reynolds, après Mi$e à prix (2006) et X-Men Origins: Wolverine (2009).

A l'origine, le thriller psychologique Captives avait pour titre "Queen of the night".

Le tournage de Captives a pris pour cadre l'Ontario, les chutes du Niagara ainsi que Toronto, lieux idéaux pour l'intrigue du film. Le réalisateur a choisi ces endroits pour leurs côtés éphémères et dépouillés. De plus, l'équipe de tournage avait besoin d'un lieu "abîmé", à l'image des personnages principaux. Ainsi, comme le dit Atom Egoyan : "Il y a quelques milliards d'années, une météorite s'est écrasée dans la région et a créé un décor extérieur absolument parfait, avec des petites montagnes et des lacs en pagaille. De plus, le ciel gris et menaçant émet une sorte de lumière rampante idéale."

Ce n'est pas la première fois que le réalisateur Atom Egoyan ajoute Bruce Greenwood à l'un de ses castings. Avant Captives, l'acteur canadien avait figuré dans Exotica (1994), De beaux lendemains (1997), Ararat (2002) et Devil's Knot (2013).

Le personnage principal Cassandra ne porte pas ce nom par hasard. En effet, Atom Egoyan évoque à travers ce nom la mythologie grecque, et plus précisément le mythe de Cassandre qui possédait un don de voyance et qui avait la particularité de s'exprimer par énigmes. Ce que l'on retrouve dans le film puisque Cass donne un indice sous forme d'énigme à son père Matthew.

Pour travailler sur ce film, Atom Egoyan a rencontré divers enquêteurs luttant contre la pornographie enfantine. "Chaque fois que la police fait une percée, la communauté des pédophiles trouve un nouveau moyen, toujours plus sophistiqué, de dissimuler ses activités. La traque de ces criminels exige un travail extrêmement éprouvant. Au bout de cinq ans, il est fréquent que les enquêteurs changent d'unité", explique le réalisateur.

Dans la filmographie d'Atom Egoyan, la technologie tient une place importante. Selon lui, elle définit ce que l'être humain d'aujourd'hui est : "Entre la fin des années 1980 et le début des années 1990, il y a eu un grand débat en France entre un courant qui soutenait : "L'image est une imitation de la réalité" et une autre école qui affirmait : "L'image est la réalité". Afin d'illustrer son idée, le réalisateur a mêlé dans son film les images d'une même scène filmées par sa caméra et filmées par une caméra de surveillance (donc en noir et blanc), pour ainsi brouiller les frontières.

Atom Egoyan attend énormément du spectateur, d'où la complexité du récit qui permet de multiples interprétations. Pour le réalisateur, le spectateur ne doit pas être passif et doit constamment se demander : "Pourquoi vais-je voir ce film ? Que dois-je en attendre ? Qu'est-ce qui motive ces personnages, qu'est-ce qui influence leurs actes ?"