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Nelly M.
81 abonnés
525 critiques
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4,0
Publiée le 7 juin 2009
Fantastique et poétique aussi, grâce à l'innocence animale, je pense au symbole de fin, qui permet de reprendre une grande bouffée d'oxygène. La présence des acteurs donne beaucoup de force au propos, ils sont complémentaires chacun dans leur obsession. Le scénario de Boileau et Narcejac ne laisse rien au hasard. Une ambiance assez étouffante que cette affection morbide d'un père en recherche de visages à découper. Au bord de la folie furieuse, ne serait-ce la prétendue réussite d'une autre greffe, sans quoi on craindrait d'aller aussi loin qu'un certain Docteur Petiot. Le masque de la jeune défigurée ajoute de l'innocence, avec ses grands yeux, elle s'apparente au faciès de Pierrot (ou Colombine), heureusement ! La "patte" de Jean-Pierre Mocky en coulisse est également perceptible... Un dvd visionné une seule fois en ce qui me concerne, car c'est terrible de s'attarder sur cette valse de scalpels si on n'est pas de la profession, sauve qui peut, l'instinct de conservation sûrement !
que dire? une référence, culte ; tout est parfait : Pierre Brasseur au sommet de son art, les maquillages, la lumière, les décors....c'est terrifiant au possible 50 ans après sa sortie!!!à voir et revoir!!
Le classique romantique par excellence: toutes les séquences ont un ton spécifique - chacune partant en hyperbole vers le sens de l'histoire - le film exhalant ensuite, par ailleurs, un parfum de haine dissimulée totalement insaisissable & assez spectaculaire; le tout rythmé par un Maurice Jarre aujourd'hui disparu.
Macabrement beau esthétiquement, musicalement. La musique est envoutante, le film inquiétant sans trop en faire, tout est dans la suggestion et la subtilité, et la fin est absolument parfaite.
Le film a du mal à choisir entre film fantastique et thriller (enfin c'est ce que je ressens, pourtant le fantastique ne devrait pas être si présent). Le côté savant fou est bien porté par Pierre Brasseur. Plusieurs scènes sont très efficace et la fin est vraiment très étrange. Un film (et classique) à voir même si il n'est pas parfait.
Implacable, le film de Franju s'appuie sur une histoire qui ne laisse rien au hasard. L'intrigue est bonne, certes, mais les moyens mis à la disposition de son auteur semblent bien dérisoires, quand le cinéma anglais, à la même époque, allait produire l'inoubliable "les Innocents". A côté, "l'horreur" française paraissait bien pâle, trop stylisée pour faire réellement peur. Restent quelques moments de grâce comme ce visage lisse portant son regard sur la mort ou bien cette scène insoutenable de la découpe des figures des victimes.
Comme chez Cocteau, le fantastique des « yeux sans visages » actualise tout un fond mythologique. Le chirurgien fou est à la fois une image de Pygmalion et de la paternité morbide. Le thème du masque et du visage croise celui de l’identité. Il y a des films dont les imaginaires arrivent comme une nécessité, n’ont rien de superflu. La marque des chef-d’œuvre. Avant « Les yeux sans visages » il y avait déjà les visages de mort des « Fantôme de l’opéra ». Après il y a les remakes de Franco ou autres.
Bien loin des habituelles séries B, le film se concentre sur son héroïne en laissant le spectateur rivé sur les yeux qui seuls sortent du masque. La musique est splendide, de même que l'interprétation, les décors... On pourrait peut-être discuter de l'intéret de rendre aussi cruche celle qui doit servir d'appat, mais après tout cela permet de souffler un peu. Par ailleurs, j'avoue avoir déjà revisionné la dernière scène à plusieurs reprise... l'une des images les plus fortes qu'il m'ait été donné de voir au cinéma.
Un chirurgien renommé cherche à refaire le visage de sa fille, abimé dans un accident, en prélevant la peau d’autres jeunes femmes. Le sujet est scabreux ; il aurait nécessité une grande maîtrise du film d’horreur pour être bien traité, et ce n’est manifestement pas le cas. Si la première scène est tournée dans un esprit Hitchcockien, si quelques séquences sont réussies (vision floue de la jeune femme attachée voyant l’infirme s’approcher d’elle munie d’un scalpel), l’intérêt faibli vite, faute de rythme. Il semble que l’auteur soit fasciné par l’excellent Pierre Brasseur au point de suivre en détails ses faits et gestes. On le voit ainsi longuement rentrer une voiture au garage, monter un escalier, aller de la clinique à son manoir, etc. Les épisodes successifs peinent à construire un récit, et ne créent aucun climat. La fin, hautement improbable, tourne au grand guignol, une meute de chiens étant promue instrument de justice divine. Voir quelques extraits bien choisis et ignorer le reste.
Une sorte de conte gothique, terriblement beau et effrayant à la fois. Une capacité d'épouvante rarement atteinte au cinéma, d'autant plus remarquable que basée sur la suggestion. Un chef d'oeuvre.
Incontournable classique du cinéma, il nest pas étonnant de constater que luvre à connotation fantastique de Georges Franju nait pris la moindre ride, alors quil date pourtant de 1960. Comme quoi. Une fiction qui allait dailleurs vite inspirer Alfred Hitchcock, et surtout, bien plus tard John Woo, qui fit de Volte Face, une fiction certes plus violente que poétique. Certes, un côté étonnamment spectaculaire pour lépoque apparaît ici, lorsque le docteur Génessier (incarné par Pierre Brasseur) réalise une opération destinée à ôter le visage de lune de ses victimes. Une scène toujours intenable, mais qui représente bien un esprit baignant entre la réalité et le fantastique. Et qui quelque part, préfigure lactualité de ces dernières années, avec lévolution de la greffe du visage. Au bout du compte, il ne faut pas être un cinéphile averti pour sapercevoir de la qualité intemporelle de ces Yeux sans visage. Angoissant et esthétique.
Ce film est une petite perle rare (trop rare) dans l'écrin du cinéma d'horreur français. S'inscrivant dans la tradition cinématographique et littéraire du gothique, il offre un mélange extrêmement réussi entre expressionisme et réalisme. L'expressionisme se retrouve dans la très grande qualité des éclairages, avec des contrastes fortement marqués (le noir des extérieurs, de la cave, opposé à la blancheur immaculée des vêtements et des visages), mais il s'agit plutôt d'insérer des touches expressionnistes au sein du récit, conférant ainsi une certaine étrangeté au film. Franju parvient même à rendre terriblement expressif un visage masqué, celui de Christiane, en n'utilisant que la force du regard. Le film bascule à plusieurs reprises dans un réalisme quasi documentaire, offrant alors les séquences les plus terrifiantes, avec une description froide et clinique de l'horreur (voir le passage où le père commente en voix off la décomposition du visage de sa fille). A cet égard, la célèbre scène d'opération garde, 40 ans après, toute sa puissance. Je crois que l'une des grandes réussites du film est sa puissance suggestive. C'est de là que naît cette atmosphère onirique de peur mêlée d'étrange, abolissant la notion de temps. Cela a également le grand mérite de laisser une certaine liberté au spectateur qui pourra à son gré explorer les thématiques du film. "Les yeux sans visage" est la petite merveille de poésie noire d'un cinéaste à la filmographie très inégale et peut-être, je dis bien peut-être, le plus grand film fantastique de l'histoire du cinéma français.
Un film superbe oscillant entre fantastique et poésie. Rares sont les films français de ce calibre aussi bien maîtrisés, avec un petit passage dans l'horreur assez percutant (la scène d'opération), qui a influencé John Woo pour "Volte/Face". A voir d'autant plus que l'interprétation est parfaite.
Je crois que Les yeux sans visage est classé parmi les 100 meilleurs films du cinéma français et c'est amplement mérité car c'est l'un des plus beaux films fantastiques qui existent. Franju a parfaitement su créer une ambiance poétique et macabre, ce n'est un pur film d'épouvante car Les yeux sans visage n'effraie pas mais joue surtout sur son atmosphère à travers un magnifique N&B et une intrigue fascinante avec cette histoire de visage défiguré renforcée par une jolie musique de Maurice Jarre. Les yeux sans visage est joué par de grands acteurs et se finit de manière cruelle.