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    Président Faust (TV)
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    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

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    4,5
    Publiée le 10 juillet 2014
    « Président Faust » est une pépite de feu l’ORTF fort justement sortie de l’oubli par L’INA pour sa collection DVD «Les inédits du fantastique ». Jean Kerchbron réalisateur emblématique de la fameuse école des Buttes-Chaumont a mitonné avec Louis Pauwels (écrivain journaliste) une relecture iconoclaste du mythe de Faust. 1974 était encore l’époque où la fiction télévisuelle avait pour louable ambition d’élever le niveau de culture et de conscience du contribuable acquittant sa redevance. Les années 80 et la privatisation des chaines mettront progressivement un terme à cette mission pour nous conduire jusqu’à la télé réalité crée pour conforter le quidam dans l’idée qu’il se fait de lui-même sans plus jamais lui proposer un chemin vers l’élévation de son niveau de perception du monde. « Président Faust » truffé de réflexions et de bons mots sur la condition humaine et le rapport névrotique de l’homme au progrès fait office de mise en garde sur les dangers qui guettent l’humanité engagée depuis la fin du XIXème siècle sur la voie sans retour de l’épuisement des ressources. Le président Faust est incarné par un François Chaumette dont la prestation illuminée, teintée d’une sensualité fiévreuse et inquiétante nous rappelle qu’il fut un de nos plus grands acteurs, aujourd'hui trop injustement oublié. Dans le rôle de l’envoyé du diable, François Simon succède à son père Michel qui avait tenu le rôle dans son style truculent chez René Clair en 1950 dans « La beauté du diable ». S’adressant à un être à l’intelligence supérieure jamais encombrée par les scrupules, Méphistophélès va avoir cette fois-ci fort à faire, au point que les tenants du pacte vont prendre une tournure déroutante. Les joutes oratoires à tonalité métaphysique entre les deux hommes sont dès lors beaucoup plus équilibrées, les aspirations du Président Faust étant guidées par l’amour (France Dougnac) qui avait été tendu comme un piège pour accélérer la cession de son âme au diable, enjeu central traditionnel du pacte. Le revirement de Faust est l’occasion pour Pauwels et Kerchbron d’inviter le spectateur à s’interroger sur le progrès qui en plus d’asservir l’homme détruit son environnement. Les décors futuristes voulus par Kerchbron renforcent l’impression d’inexorable déshumanisation de la société qui résulte de notre incapacité à maîtriser nos propres créations. Le rôle du scientifique tenu par Maurice Chevit prêt à toutes les compromissions pour voir sa découverte enfin reconnue résume à elle seule le drame de l'homme moderne. Une production télévisuelle originale d'un très haut niveau avec des acteurs impliqués qui demande certes un effort de réflexion et de concentration mais qui fait un peu grandir le spectateur après sa vision , ce qui nous change des téléfilms actuels où la consensualité molle sert de fil rouge. A voir absolument.
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