Nouveau-Mexique. Plus exactement une petite partie de terres arides, à moutons et chèvres, entre Santa Fe et Tucumcari, rebaptisée "Holy Land" par un curieux prédicateur qui en a fait son royaume, Josiah. 19 ème siècle, à une date non précisée, après la Cession mexicaine (à la victoire des E-U dans la Guerre américano-mexicaine - 1846/1848) et même l'installation des premiers mineurs et éleveurs dans cette partie du "Wild West". Les jumeaux Miller (Logan et Noah) ont scénarisé ensemble ce "Sweetwater" qu'ils réalisent de la même façon - même si seul Logan est crédité de ce fait, par décision de la production - réitérant leur duo fraternel de 2008 ("Touching Home"). C'est bien sûr un "western" (localisation et époque obligent), mais c'est surtout un "drame" à 3 personnages archétypés : le méchant (très méchant, un parangon de vilenie - pourtant homme de Dieu, Josiah, le "Prophète" polygyne et libidineux d'une petite communauté de Mormons venue de l'Utah, qui impose sa tyrannie aussi à la petite ville de pionniers avoisinante), le gentil (qui, originalité principale, est une gentille, Sarah, qui s'était acheté une conduite - ancienne fille de joie - mais perd cruellement son époux mexicain, Miguel - Eduardo Noriega) et l'arbitre, ou supposé tel (qui donne son titre français au film), Cornelius Jackson, un homme de loi pour le moins original, rappelé dans le secteur par le gouverneur qui cherche des parents à lui, mystérieusement disparus. Le récit est linéaire, sans surprises dès l'instant que les 3 personnalités en présence sont (rapidement) dévoilées au spectateur. La mise en scène de cette vengeance impitoyable (dont on ne nous épargne aucun développement réaliste - d'où l'interdiction aux moins de 12 ans) ne brille pas non plus par l'originalité. Restent quelques belles images (dont un chemin de croix récurrent - qui marque l'entrée du domaine de l'infâme Josiah) et de bons interprètes : Ed Harris (un des producteurs exécutifs également, un "familier" des Miller) en shérif atypique, le Britannique Jason Isaacs en incarnation du Mal très réussie et January Jones en (bel) ange exterminateur.