Et une pépite de plus en provenance de Belgique. On commence à avoir l’habitude. Les Ardennes sont à ajouter à la liste des films noirs, durs, violents, déchirants, en provenance du plat pays. Un petit air de Bullhead ici dans l'ambiance. Un autre de Belgica pour la fratrie. Et encore un autre d'Alabama Monroe pour la tragédie. Pour son premier film, Robin Pront fait preuve d'une belle maestria. Il nous conte cette histoire de main de maitre, tant sur le plan de la mise en scène, nerveuse et serrée, que sur le scénario, sombre et intense. Dès le début, on sent (on sait) que cela va mal se terminer. Le suspens monte en puissance jusqu'à un dénouement, terrible, qu'on ne voit pas arrivé qui nous laisse pantois. Le meilleur coup de théâtre final vu depuis longtemps. Les acteurs sont formidables. Le duo formé par Jeroen Perceval (aussi co-scénariste) et Kevin Janssens est aussi attachant que bouleversant. Le rôle féminin est interprété par Veerle Baetens, incontournable depuis Alabama Monroe. Elle est une fois de plus très juste. Trahison, loyauté, vengeance, rédemption, un peu de tout cela pour ce drame familial, et vraie tragédie grecque, qui s'avère être l'un des premiers chocs de 2016. Et, évidemment, un réalisateur à suivre.
Très fort et super bien joué, très belge-flamand. Je recommande à quiconque. La fin est très forte et tu ne n´attends pas non plus à cela. 4/5 est un minimum.
"Fargo" tourné par les frères Dardenne... Ce film est horrible, horrible ! Le scénario est redoutable d'intelligence et de rebondissements, les acteurs sont parfaits, la mise en scène ultra-efficace. Mention spéciale au grand frère et à la costumière qui a choisi son blouson rouge. Le film interroge très bien la prise d'otages qui se joue sans doute dans certaines familles où un délinquant sème la terreur contre le désir de respectabilité des autres. Le chantage au sentiment semble être la grande spécialité de ce joli bambin en manque d'amour... et quand il n'a plus d'arguments, il tue. C'est imparable. On retrouve aussi l'explorateur allemand du récent chef-d’œuvre "L'étreinte du serpent" mais, cette fois, il a quitté sa chère Amazonie pour découper des cadavres dans une casse-auto du fin fond des Ardennes. Charmant ! Reste une petite critique : on peine parfois à accepter le masochisme du petit frère qui a mille occasions de s'échapper de cette tragédie grecque mais y replonge gaiement. On mettra cela sur le compte d'une emprise psychologique mise en œuvre par Kenny dès leur plus tendre enfance...
C'est un excellent thriller/polar. J'ai beaucoup apprécié. Au départ je ne souhaitais pas vraiment voir ce film, je le pensais trop violent, mais j'avais tort. Les très bonnes critiques en général m'ont convaincue. C'est vraiment un film très intéressant et pas du tout si violent que cela spoiler: (juste les 10 dernières minutes).
Un film d'une rare violence même si son réalisateur parvient à se montrer d'une rare sobriété dans les moments les plus sanguinaires. Un film par conséquent étonnant qui nous révèle une face cachée du cinéma belge...
Dès la première seconde on comprend que ça va être beau. Le premier quart d'heure, on sait que ça va être bien. Les Ardennes, c'est un chef d'oeuvre comme on voit trop peu, un OVNI, un film noir qui n'a pas oublié l'humour qui va avec.
:red :red voilà un très bon polar puissant et haletant mode hyper noir, l'interprétation des 2 frères et de la petite amie est parfaite, et les images sont excellentissimes, en particulier dans les Ardennes ! :$ :$ :$
Film très brut, très frontal qui nous enmene dans les lieux ravagés de la Flandre. Le climat y est irrespirable. La violence omniprésente. Le film est très bon car coup de poing, il ne fait aucune concession. J'ai aimé la relation entre les deux frères entre celui qui veut s'en sortir mais qui est faible, et, la forte tête qu'est l'acteur principal génialement par ce jeune acteur inconnu. Dans la veine de Bullhead pour l'ambiance, le décor, la musique. Tout est sombre ( il ne fait jamais beau dans le film, les terrains sont boueux). Alors, oui, courrez voir ce film!!!
Sombre, glauque, brutal "les Ardennes" est un thriller remarquablement interprété où les acteurs réussissent à donner une atmosphère lourde et pesante. Scénario basique sur l'antagonisme de deux frères qui aboutit au final dramatique que ce genre de film sait donner. Une techno bas de gamme remplacée par du rock vitaminé et l'ensemble aurait donné du presque parfait. A ne pas rater...
Un film très noir qui vaut par son intensité et la présence de ses comédiens, avec en arrière plan un univers social qu'on devine bien gris et bien triste. Le scénario est sans doute classique, voire convenu mais il ménage quelques moments intenses, en particulier quand les deux frères rivaux se retrouvent à la table familiale en compagnie de la femme qu'ils se disputent. On regrettera une bande sonore parfois tonitruante et une fin qui tourne au gore, alors que les relations psychologiques entre les deux frères sont beaucoup plus intéressantes que les bagarres. Cet univers sordide de marginaux déjantés n'est pas ma tasse de thé, mais c'est suffisamment bien réalisé pour qu'on y croit et qu'on reçoive un sacré coup de poing dans l'estomac.
(...)La noirceur de « Les Ardennes » répond clairement à une vague flamande euphorisante depuis des années. Nous sommes cependant loin des subtilités que « Bullhead » par exemple, pouvait délivrer. Seule une certaine latence dans l’évolution de ses personnages vient couper le rythme de l’ensemble pour cependant exploser dans un final surprenant, un peu fou et profondément dramatique.(...)
Un film d'une noirceur inouïe. Décidément, les Belges - côté flamand comme ici, comme côté wallon (voir tout récemment "Keeper" - nous proposent un cinéma adulte, qui va au fond des choses. Distribution excellente, avec des acteurs peu connus, mais qu'on aura plaisir à revoir...
Alabama Monroe, Belgica, Bullhead, Les Ardennes... le cinéma flamand est touché par la grâce en ces années 2010. Affiché athé, et finalement tellement religieux. Rien de mieux que de se prendre des claques de là on s'y attend le moins...
Au début, on a l'impression d'avoir vu ce type d'histoire mille fois : deux frères, un braquage qui tourne mal, l'un qui s'en sort et l'autre pas.
Que le frère qui échappe à la taule pique la copine de l'autre renforce le sentiment qu'on va assister à un énième ersatz de cinéma social, façon Dardenne (justement), mais en flamand, c'est à dire violent.
C'est d'ailleurs en partie vrai. Dans sa première partie, le film oscille entre de très bons moments lors desquels la sensibilité du casting fait merveille, et d'autres, qui semblent un peu convenus. La mise en scène de Robin Pront s'affirme dès les premiers plans comme tape à l'oeil, et plutôt agréable à regarder, même si elle semble essayer successivement toutes les possibilités de cadrage et de focale que le cinéma permet !
Vers le milieu du film, alors qu'on commence à s'intéresser vraiment à l'issue du conflit larvé entre les deux frères aux personnalités si différentes, Les Ardennes glisse tout à coup vers un tout autre genre : règlement de compte très noir et franchement gore, dans un décor de nature sauvage et inquiétante. Oui, je parle ici des Ardennes, montrées comme si c'était l'enfer sur terre.
On aura rarement vu récemment au cinéma un décor aussi bien filmé. On peut d'ailleurs presque ranger dans ce décor le formidablement inquiétant acteur Jan Bijvoet, vu dans le décapant Borgman.
Le cinéma de Pront devient alors glaçant et jouissif, pourvu qu'on apprécie les rebondissements sanglants, l'équarissage de corps humain et les twists improbables. Le film rappelle alors un peu ceux du jeune Jeremy Saulnier (Blue ruin).
Avec un coup d'essai aussi frappant, et malgré les imperfections d'un premier film dans lequel il a voulu trop en mettre, Robin Pront semble promis à un grand avenir.