Avis sur Tokyo Tribe

J'adore Sion Sono, mais ce Tokyo Tribe est indigeste, bien que par certains aspect il demeure malgré tout une oeuvre intéressante. Déjà, le parti-pris de faire du film une comédie musicale hip-hop est original, d'autant plus que la B.O s'accorde parfaitement avec l'univers "gang bling-bling" dépeint ici. Car c'est en effet une histoire confuse de guerre des gangs qui nous est racontée, m'ayant vite fait décrocher par sa linéarité et son manque de rebondissement. L'un des principaux problèmes vient du rythme du film : tout s'enchaîne à une vitesse incroyable et les transitions semblent totalement bâclées (donnant l'impression de passer du coq à l'âne). Rajoutons à cela la B.O ne s'arrêtant jamais et qui, même si elle s'accorde bien à l'univers(comme je l'ai dit plus haut), devient très vite énervante. C'est donc un sentiment de confusion totale qui se dégage du film (sûrement voulue) et qui à mon sens gâche le potentiel de l'oeuvre. On remarquera en revanche l'inventivité visuelle dont fait preuve Tokyo Tribe, que ce soit par ses décors admirablement bien composés (virant parfois dans le kitsch assumé), ses plans-séquences complexes, ou encore sa photographie souvent proche d'un clip de rap. Même si je n'ai pas aimé, je ne peux pas détester un film comme celui-ci car il ne ressemble à aucun autre. Je ne peux que vous inviter donc à tenter l'expérience, en sachant malgré tout dans quoi vous vous embarquez.

Après avoir largement survolé la sélection de nouveautés à l'Etrange Festival 2013 avec Why don't you play in hell (qui n'aura hélas pas connu d'exploitation française en salles hors festivals), Sono Sion continue dans la même veine flamboyante et commerciale avec cette épuisante comédie musicale hip-hop (2 heures de maelstrom rap japonais non-stop sur un rythme dément) qui a le bon goût de jouer à fond sur l'outrance (les codes visuels du clip de rap tenus à la lettre; des plans-séquences hallucinants avec des dizaines de personnages en mouvement dans le champ, suivant des bastons percutantes et virevoltantes; un Riki Takeushi, à la base pas un des acteurs les plus sobres du monde, cabotinant en roue libre à en faire passer Christian Clavier pour Laurent Terzieff; une esthétique bling-bling dégueulant de partout; un brin de nichon et un soupçon de gore).
Sans atteindre le sublime (la bande-son est un calvaire et le film démarre assez péniblement), on a l'impression rare d'avoir assisté à quelque chose d'inédit et de sacrément impressionnant. Sono Sion a une carrière des plus inégales, mais force est de reconnaitre que le bougre tient une forme du tonnerre depuis quelques films.
Tokyo tribe ayant peu de chance d'avoir une diffusion plus adaptée que son prédécesseur (ce qui est assez lamentable quand on voit le nombre de produits formatés se frayant une place sur les écrans chaque semaine), guettez les festivals ou à défaut les sorties dvd.

Difficile de se prononcer devant un tel film. Par certains aspects il est génial par d'autres c'est beaucoup plus discutable. Je vais tout de suite commencé par ce qui fait de ce film un bon film : décors, costumes, montage, bref c'est formellement très réussi. Du reste il faut rentrer dans le délire, déjà le truc hip-hop c'est pas mon kiff mais bon admettons ça passe pas trop mal, le cabotinage outrancier des acteurs colle plutôt bien avec le délire du film mais en fait c'est surtout que je me suis rarement senti aussi mal à l'aise devant un film, enfin disons plutôt que ça fait un moment que ça ne m'était pas arrivé. Ce torrent de violence incessant, la bande son assourdissante qui ne laisse aucun temps mort tout comme la narration et le montage qui s'enchaînent à une vitesse folle. Bon je ne sais trop qu'en dire, c'est du bon, du très bon même et c'est pas tant que je ne suis pas entré dans le film mais juste que c'est une expérience à la fois fascinante et dérangeante. Et c'est un peu ce que dépeint ce film : un tokyo à la fois idéalisé et critiqué, comme un dystopie pas si déplaisante, c'est très étrange parce qu'à part le personnage de Yon ou celui qui raconte l'histoire y a pas vraiment de héros tout le monde peut se faire dézinguer comme ça sans prévenir du coup pas facile pour l'identification et tu flippes un peu aussi et pourtant il y a quelque chose de fascinant tout en étant foncièrement malsain. Parce que justement tout est gratuit, tout est fun (et la fin en est le paroxysme) pour être critique certes mais sans répit. D'habitude j'adore la dédramatisation de l'action dans les mangas, chez Tarantino ou Vaughn, etc. mais là c'était pas vraiment kiffant non plus la réalisation est assez subtile en ce sens où elle est ambivalente. Enfin bon du coup je ne sais pas trop quoi dire de ce film quoi qu'il en soit ça vaut le détour au moins pour la folie furieuse qui s'en dégage.

Qui d'autre que le totalement excentrique Sono Sion aurait pu se risquer dans l'adaptation de ce manga hallucinant? Monstrueux, foutraque, jouissif, à peine croyable, en plus d'avoir créé ces quartiers futuristes de Tokyo illuminés de mille couleurs flamboyantes, ce réalisateur génial a décidé de raconter son histoire façon comédie musicale avec d'immenses plans séquences. Alors bien sûr, on n'est pas dans "Chantons sous la pluie", loin de là! On est au milieu de gangs complètement déjantés qui dialoguent sur une grosse rythmique hip-hop agrémentée de sons électro sidérants du début à la fin. Et ça rappe, ça fait des batailles de paroles pour démolir son adversaire avant de passer aux mains, aux pieds, aux katanas, aux flingues, à la gatling ou encore au char d'assaut. C'est vous dire si ça va loin! C'est le style de Sono Sion et il a surpassé mes attentes dans ce film de malade. Le scénario de ce manga n'a rien de bien intriguant, il faut s'intéresser à cette foultitude de personnages plus bizarres les uns que les autres (le roi au sommet) et à la superbe mise en scène de Sono Sion aussi parfaite pour choregraphier une chanson qu'un combat d'arts martiaux. C'est violent, les femmes sont à moitié nues et loin d'être dans les petits papiers de cette bande de fous furieux mais on sent l'intelligence et l'imaginaire de cet artiste en parfaire corrélation pour ne jamais dépasser les bornes et nous éblouir tout simplement nous montrant quelque chose qu'on n'avait jamais vu et ressentir des sensations nouvelles...

Cette fois-ci, Sono Sion s'attaque à une sorte de comédie musicale sur fond de lutte de clans. Que dire, à part qu'il s'agit d'une oeuvre encore une fois dense d'une originalité sans égale. Si vous n'avez vu aucun Sion, je ne pense pas que vous accrocherez, pour les autres, y'a pas de surprises; c'est fou, déganté, haletant, pétillant, gore, sexy, surprenant, entêtant et éprouvant tellement c'est riche. Merci Sono, t'es un génie!

Pas terrible et foutraque dans sa première partie, pas fameux dans ses séquences de rap, "Tokyo Tribe" se rachète dans l'action déjantée et plein d'imagination de son dernier tiers. Riki Takeuchi surjoue affreusement, les autres acteurs s'en sortent un peu mieux. Très inégal donc, mais au moins on n'a jamais vu ça ailleurs...

Troisième film de Sion Sono que je vois et troisième OFNI (objet filmique non identifié). Au début, quand j'ai réalisé que le film serait une comédie musicale hip-hop, j'étais super emballé, je me suis dit que c'était une idée géniale et je me suis même demandé pourquoi personne ne l'avait fait avant tant elle semble ouvrir de possibilités. Oui mais voila, si Sion Sono impose d'entrée une esthétique sidérante et réjouissante, on réalise que la bande son - pourtant fondement essentiel d'une comédie musicale - est complètement à la ramasse et que cette histoire de guerre de gangs est incompréhensible. Montage épileptique, surjeu exaspérant, musique rarement acceptable, scénario bordélique, font que "Tokyo tribe" est un foutoir sans nom à la limite du supportable, heureusement la virtuosité de la caméra de Sion Sono et le design visuel sauvent quelque peu les meubles. J'augmente un peu mon évaluation pour saluer la démarche artistique, mais mon ressenti final est encore moins bon.

D’une manière générale je suis fortement allergique aux comédies musicales. Alors en rap et en japonais sur le papier ça n’était pas gagné. Et pourtant ça marche. Justement parce que c’est assez fou et surtout unique. La caméra de Sono Sion virevolte, pose son flow et fait d’un spectacle assez régressif (quand on repense à ce qu’il raconte) un trip aussi prenant que repoussant. Car oui Tokyo Tribe reprend les pires codes du clip de rap : des personnages féminins qui sont soit des prostituées ou qui vont le devenir, des armes, du bling bling et comme finalité : qui a la plus grosse; pour les sublimer par des idées foisonnantes et en faire un film cartoon ou rien n’est sérieux (enfin j’ose espérer). Du coup c’est affreusement beauf si on le prend au premier degrés, délirant et plein d’idées si comme je l’ai fait on le prend à la rigolade.

Mes yeux, mes oreilles et mon cerveau ont saigné devant cette comédie musicale racoleuse, digne d'une mauvaise production de Bollywood.
C'est une bouillie de musiques et de chants atroces, de lumières criardes, de gros plans sur des culottes d'adolescentes, d’imbéciles qui braillent n'importe quoi, et de femmes objets prenant du plaisir quand elles se font agresser.
Je m'attendais à un film asiatique sans scénario, très mal joué et caricatural, mais avec des combats amusants (à défauts d'être crédibles), mais non, tout, même les combats, est pathétique dans ce "film".
Si au moins la violence était assumée, mais non, c'est complètement édulcoré : s'il n'y avait pas de pseudos esclaves sexuelles sur 100% des images de ce navet, un enfant de 8 ans pourrait le regarder.
Si au moins le "sexe" était assumé, mais non, les filles ne sont pas du tout crédibles (attitude, vêtements, qu'elles soient flics ou esclaves). On se croirait à Ibiza.
Si au moins c'était assez caricatural pour être un film comique, mais non…

Tokyo Tribe se conçoit comme un grand huit incessant, de la première à la dernière image. Sion étale toute sa virtuosité technique, avec notamment ce sublime plan séquence en ouverture, qui nous émerge immédiatement dans cette univers semi-réaliste semi-fictionnel. L’ambiance qui se dégage résulte d’un savant mélange entre post-apo et film de rue. Il faut pour cela saluer la direction artistique du long-métrage, qui a fait un travail remarquable au niveau des costumes, des décors et de la palette de couleurs choisies. Le film rappelle d’ailleurs par moments le Enter the void de Gaspar Noé par ses couleurs flahsy et tape à l’œil, lui aussi centré sur la capitale nippone.

La suite de cette critique à l'adresse suivante :

C'est presque un film érotique. Il est déconseillé aux mineurs. Et le budget n'est pas élevé. Bref, ils aurait pu prévenir que ce film contenait des scènes érotique. Je me suis senti mal à l'aise dans le cinéma.

Un trip visuel à la enter the void la folie d'un quentin tarantino. Des films aussi créatif que ca je suis preneur. Mais petit bémol on en ressort un peu abruti tellement ca va à mille à l'heure