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    Mommy
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    dominique P.
    dominique P.

    786 abonnés 2 027 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 9 octobre 2014
    J'attendais ce film avec impatience et au final j'ai été très déçue. Les raisons sont les suivantes : le film est pénible à suivre en raison des sous titres, le cadrage carré est pénible aussi mais surtout le film dans son ensemble est stressant, vulgaire, dérangeant.
    Je n'ai pas accroché du tout à ce fils et cette maman complètement borderline tous les deux.
    C'est très dur d'avoir à visionner un film aussi pénible et en plus très long.
    anonyme
    Un visiteur
    1,5
    Publiée le 18 octobre 2014
    Je me suis encore fait avoir ! Vues les critiques tant pros que particuliers je me suis bêtement dit : "ça doit être un bon film" pas de chance pour moi je ne partage pas du tout ces avis. C'est un film chiant, long, vulgaire et désagréable. Certes une fois encore les acteurs sont excellents, mais que de longueurs !! Rajoutez à ça d'une part l'accent québécois (insupportable) et d'autre part une drôle d'idée du réalisateur qui consiste à n'utiliser qu'une petite moitié de l'écran pendant les trois quart du film... Et vous avez un film dont je me serais bien passé.
    Caine78
    Caine78

    6 024 abonnés 7 396 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 juin 2015
    Il y a sans doute quelques excès et longueurs, certaines scènes à moitié convaincantes... Mais bon, il y a aussi tellement de puissance, d'intensité, d'émotion brut qu'il est difficile de rester insensible à ce « Mommy » assez dévastateur à de nombreux égards. Que ce soit cette dimension à la fois très cruelle et presque délicate d'aborder cette explosive relation mère-fils, cette façon de filmer en définitive très précise et surtout cet hallucinant trio Anne Dorval - Antoine-Olivier Pilon - Suzanne Clément méritant tous les éloges et distinctions, l'œuvre fait souvent l'effet d'un uppercut, avec tout ce que cela implique d'éprouvant, mais aussi de fascinant, comme si ce sujet rebattu nous était raconté pour la première fois tant la vision du jeune québécois a quelque chose d'ébouriffant et même un peu dingue, le tout ponctué d'une bande-originale allant de Céline Dion à Oasis en passant par Lana Del Rey du plus bel effet... Bref, sans être exempte de tout reproche, voilà une œuvre avec beaucoup d'ambition et une personnalité folle, de celles dont on se souvient longtemps après être sorti de la salle : j'étais sévèrement brouillé avec Xavier Dolan après l'indigent « Les Amours imaginaires », voilà nos relations réchauffées au plus haut point. Un immanquable de 2014.
    pierre72
    pierre72

    126 abonnés 367 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 octobre 2014
    Vous pensez bien qu'en plus du déferlement médiatique enthousiaste qu'il y a autour ce film, moi, admirateur de la première heure de Xavier Dolan, je me suis rué dans la première salle le projetant. Et j' y ai vu tout ce que le jeune canadien sait si bien faire, ce mélange sans pareil et sans honte de kitsch assumé, de couleurs criardes, de mélo, de ralentis, de musiques populaires ou pas. J'y ai retrouvé un cinéma vivant, énergique, créatif jusqu'à tutoyer les limites du bon goût. J'y ai une nouvelle fois admiré une direction d'actrices surtout et d'acteur bluffante, admirablement servis par des dialogues forts, truculents et ménageant cette indispensable zone de non-dit, permettant au film de jouer sur une petite complexité ambiguë de haute tenue.
    Avec "Mommy" Xavier Dolan a concocté un film art et essai grand public. Un film qui peut plaire à tout le monde et donner l'impression que, pour une fois, on a vu un chef d'oeuvre mêlant histoire émouvante et forte et réalisation originale. On pourra ainsi s'insérer dans le courant hystérico/admiratif du moment en toute quiétude et bonne foi. Car, en effet, ce film est virtuose. Qui d'autre que Xavier Dolan peut réaliser une scène d'une justesse dramatique et d'une force émotionnelle imparable uniquement avec une chanson de Céline Dion ? Qui d'autre que lui peut nous imposer une image petit format presque carré (dit 1:1) qu'un des héros agrandira d'un geste, pour montrer le bonheur et la liberté, sans que cela fasse lourdingue ? Qui d'autre est capable de nous coller des ralentis à tout moment sans être lourd et ennuyeux, soulignant seulement par ce temps retenu les instants d'intense émotion ? Personne n'est capable de présenter un mélange aussi réussi de drame et de comédie avec juste ce qu'il faut de mauvais goût et de rentre-dedans.
    Alors, si l'on n'est pas un familier du réalisateur, son cinquième long métrage sera sans doute un choc visuel et émotionnel, et c'est tant mieux car mérité. C'est ici sûrement l'apogée de son style, ses effets ont été enfin digérés et lissés pour obtenir un résultat plus cohérents, plus populaire (dans un sens non péjoratif).
    Personnellement, et c'est le seul bémol que je ferai, j'ai trouvé que cette virtuosité si totale m'avait tenu à l'écart de l'émotion pourtant désirée par le réalisateur. C'est un trop bon film, mais trop est parfois l'ennemi de bien. Tout le temps accaparé qui par une performance d'acteur, qui par une scène ou un plan magnifiques, l'histoire passe un peu à la trappe.
    Mais, et c'est aussi l'autre réussite du film, il s'adresse aussi à la frange pointue du public, celle qui va y voir les courants sous-jacents qui charpentent le film.
    La fin sur le blog
    cylon86
    cylon86

    2 258 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 octobre 2014
    Acclamé par la critique, ce cinquième long-métrage de Xavier Dolan est forcément inévitable par les temps qui courent où tout le monde crie au génie. Si, à mes yeux, ce mot est trop fort pour qualifier le film et Dolan, "Mommy" n'en est pas moins un film bouleversant et se pose comme le meilleur film de son réalisateur à ce jour. En racontant l'histoire de cette mère seule qui doit s'occuper de son fils impulsif et violent, le réalisateur nous livre un film sensible, plein de justesse et d'émotion où il nous brosse le portrait d'une femme forte. Déclaration d'amour à la figure maternelle de manière générale, "Mommy" contient tout de même quelques longueurs mais qui se font rapidement oublier quand interviennent les moments de grâce dans lesquels l'émotion s'insinue. Écrit avec plus de subtilité qu'il n'est mis en scène, le film ne tombe jamais dans le cliché ou dans la facilité et tient la route de bout en bout grâce à une interprétation remarquable de la part de ses acteurs. Que ce soit Anne Dorval (pleine de charme et de sensibilité), Antoine-Olivier Pilon (à fleur de peau) ou Suzanne Clément (décidément magnifique), chaque acteur semble totalement en osmose avec le sujet du film et à eux trois ils nous livrent une composition bouleversante. C'est d'ailleurs bien à eux que le film doit sa réussite.
    willyzacc
    willyzacc

    72 abonnés 1 544 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 26 octobre 2014
    Après un petit temps d'adaptation au format 1/1 qui est vraiment magnifiquement utilisé par Dolan, on tombe sous le charme de ce trio DIE/Steve/Kyla, interprétés par des acteurs au top. Kyla qui est vraiment pour moi Le personnage principal du film tant la prestation de Suzanne Clément au bégaiement si charmant m'est restée en mémoire même longtemps après la vision du film. Une merveille, on passe du rire aux larmes et on ne voit pas les 2h20 passer et surtout, on se met à écouter honteusement Céline Dion "On ne change pas" (la séquence l'utilisant étant un des nombreux sommets du film). Génial.
    poet75
    poet75

    256 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 octobre 2014
    Dans une interview à Télérama, le jeune prodige du cinéma québecois Xavier Dolan affirmait être hypocondriaque, avoir "tout le temps peur de mourir ou de ne plus pouvoir [s']exprimer". Est-ce la raison pour laquelle il enchaîne les films à une cadence effrénée et qu'à 25 ans seulement il présentait au dernier festival de Cannes son cinquième opus filmique, "Mommy", à présent sur nos écrans? Quoi qu'il en soit, ce qui est sûr, c'est que la profusion de ses réalisations ne nuit en rien à leur qualité. "Mommy" est un film impressionnant de maîtrise et de virtuosité, qui méritait amplement le prix du jury qui lui fut accordé à Cannes.
    C'est aussi un film qui passionne par le sujet qu'il aborde, celui de la filiation, des rapports compliqués entre mère et fils. Dans un Canada légèrement anticipé, où l'on a promulgué une loi autorisant les parents à placer en institution leur enfant turbulent, Diane (Anne Dorval) doit récupérer son fils adolescent Steve (Antoine-Olivier Pilon), un garçon perturbé, hyperactif, capable de soudains accès de violence et usant sans complexe du dialecte local (le joual), un mélange de français et d'argot des plus truculents!
    Etrange "famille", d'autant plus étrange qu'intervient, assez rapidement, une énigmatique voisine, Kyla (Suzanne Clément), qui, délaissant quelque peu son mari et son enfant, s'attache à nos deux éclopés au point de s'incruster, comme on dit, dans leur vie. Son calme et sa présence apaisante la font non seulement accepter mais désirer. Ainsi se forme le curieux trio que Xavier Dolan fait évoluer dans des scènes contrastées, faisant alterner de grandes crises avec de grands bonheurs, des larmes et des joies, des angoisses et du bonheur (ou un semblant de bonheur).
    L'amour est là, bien présent, mais, comme on s'y attend quand on a affaire à des écorchés vifs, il s'exprime souvent de façon maladroite et non sans ambiguïté. Tout au long du film, on s'interroge, par exemple, au sujet de l'amour réel de Kyla pour Diana et son fils: comment peut-elle aimer à ce point ces deux-là alors que, dans le même temps, elle semble délaisser presque totalement sa propre famille?
    Xavier Dolan, en réalisateur malin et talentueux, donne des pistes mais se garde d'infliger des explications. Il enchaîne scènes fortes et scènes plus paisibles, le plus souvent avec bonheur, mais avec, de temps à autre, une scène un peu trop étirée, nous laissant nous débrouiller avec ses personnages truculents et énigmatiques. Il use d'un cadre étroit qui enserre les personnages, mais qui soudain s'élargit pour faire place aux scènes les plus heureuses du film. Il ose des scènes lyriques d'une grande beauté à la fois visuelle et sonore. Il impose des scènes violentes et des dialogues très verts... Son talent de metteur en scène est indéniable et il séduit, même quand il est quelque peu excessif! 8,5/10
    cinono1
    cinono1

    254 abonnés 1 985 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 14 septembre 2019
    En quelques films, Xavier Dolan a su imposer sa sensibilité, son caractère pour filmer les sentiments exarcerbés, la torpeur au sein de familles dysfonctionnelles. L'amour, la joie semble impuissant à empècher le mal-etre, les vicissitudes. Son histoire est ici un peu tiré par les cheveux sentant la volonté de vouloir émouvoir et de réaliser un grand film populaire... Mais Dolan sait réaliser de grandes scènes, et effectivement, il n'y a pas un mais trois personnages principaux, oui même la voisine dont on sait si peu sinon qu'elle aime à être en compagnie ce cette mère et de son fils, luttant avec leur forces, leurs volontés, leur espoirs ("loin du réconfort" pour reprendre une chanson de Bashung"), et leurs failles contre les difficultés de l'existence. La B.O est excellente.
    amateur_de_film.
    amateur_de_film.

    7 abonnés 83 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 22 juillet 2015
    Ce film est juste mauvais. Pourquoi? Parce que tout ce qui le compose est mauvais, je ne trouve pas grand chose d'autre à dire. Je vais expliquer brièvement mon avis.
    - Le film est ennuyeux, j'étais blasé et je m'ennuyais déjà terriblement après 30 minutes, j'espérais que quelque chose se passe, mais non, rien, rien pendant plus de 2 heures et dès qu'il se passe quelque chose, la mise en scène détruit cette action.
    - La mise en scène que je viens d'évoquer est tout simplement à chier. L'image qui change tout le temps de taille, la mise en place de méthodes pour rendre le film le plus ennuyeux possible...
    - Le film est vulgaire, c'était prévu mais ça devient vite insupportable.
    - Le film est incohérent, ils sont censés "tenter de joindre les deux bouts" mais il semble qu'il soit plutôt aisé ( la maison est grande et le fils a un casque à 300 € ).

    Seul le jeu des acteurs sauve ce film d'un 1/5 qu'il aurait mérité.
    Ewen Blake
    Ewen Blake

    134 abonnés 1 167 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 août 2015
    "Attention ce film contient des spoilers tel que :" spoiler: Le complexe d’œdipe ce n'est pas que Fighter ou Les Garçons et Guillaume, à table.
    Plus sérieusement Mommy est mon premier Dolan et le dépucelage est jouissif. Ce film prend aux tripes, on développe une rare empathie pour ses 3 acteurs, tellement vrai, tellement crédibles et attachants qu'il faudrait être un robot pour ne pas ressentir ce qu'ils vivent. Et quel bonheur que ces rôles soient des femmes ! Quel plaisir de voir des rôles féminins forts, creusés et cohérents. Enfin une alternatives aux femmes objets ou pleurnichardes caricaturales, modèles malheureux pour des spectatrices qui se fondront dans le moule des cruches qui leurs sont exposées. 2013 avait consacré Adèle et Emma, 2014 célèbre Diane et Kyla ! Rajoutez des scènes cultissimes (On ne change pas, le selfie, le skate, le coup de fil final...) et on obtient un concentré d'émotions, des sommets d'intensités jouissifs à coté desquels il serait dommage de passer. Le film n'est toutefois pas exempts d'imperfection. Même si elle permet l'extraordinaire "scène d’ouverture" de Steve sur Wonderwall, j'ai ressenti le concept de tourner en format 1:1 comme un sacrifice de l'esthétisme sur l'autel de l'innovation. Mommy contient toutefois de superbes plans, les couleurs dans la cuisine c’est juste wahouu mais j'ai aussi trouvé le film trop esthétisant, dans ses couleurs pastels et sa BO pop. Enfin, la fin est ratée. spoiler: Mommy aurait dû s'arrêter au feu dans la voiture. S'en serait suivi un écran noir lors duquel débute le speech final de Steve avant de s'achever sur un plan de deux secondes de Steve en camisole. Le reste était superflu.
    Il n'empêche, il faut voir Mommy.
    Alain D.
    Alain D.

    494 abonnés 3 206 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 mai 2020
    Écrit et mis en scène par Xavier Dolan ce Drame d'une intensité inouïe nous propose des scènes extraordinaires, des surprises, mais aussi quelques séquences d'une violence psychologique extrême.
    Même si l'on peut s'étonner du format portrait de l'image et regretter les dialogues canadiens parfois incompréhensibles et non sous-titrés, le réalisateur Canadien nous offre des compositions visuelles intéressantes, une photographie très esthétique, et une bande musicale hyper efficace soulignant de très belles séquences sans dialogues.
    Le film bénéficie de la présence de trois premiers rôles superbement interprétés par les actrices remarquables que sont Anne Dorval et Suzanne Clément ; les deux actrices fétiches du réalisateur Canadien débordent de sensibilité et de crédibilité. Coté masculin, Antoine-Olivier Pilon jeune acteur de 17 ans, se montre très prometteur. Cette réalisation mérite amplement les récompenses reçues : César du Meilleur film étranger en 2015, et Prix du Jury à Cannes 2014. 
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 27 octobre 2014
    Sérieusement, je n'arrive pas à comprendre qu'on puisse aimer ce film: c'est une séance de torture. Peut-être que ca permet aux spectateurs de se dire qu'ils ne sont pas si fous.
    On est en présence de 4 malades mentaux pendant 2h15, le tout avec l'accent canadien.
    On est dans du cinéma d'ambiance sans but. Aucun message n'est délivré par le film et on se sent mal après l'avoir vu qu'avant !
    Alice025
    Alice025

    1 516 abonnés 1 304 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 13 octobre 2014
    MAGNIFIQUE. Voila le mot qui résume le film. Mommy est une histoire terriblement émouvante, entre un fils violent et une mère qui se ménage autant qu'elle peut pour subvenir à leurs besoins, mais il règne un véritable lien d'amour entre ces deux personnes. C'est un mélange de dureté, de violence, de tristesse, de peine, mais aussi de compassion, de rire, de joie, d'amitié et d'espoir.
    Les cadrages sont magnifiques, puisque le film est visualisé en 4/3. L'écran s'élargit de rares fois, le temps d'une chanson, un moment de grande émotion. Ce sont ces petits détails qui accentuent la beauté de ce film.
    Les acteurs sont géniaux, que dire de plus ? C'est le premier film de Xavier Dolan que je vois, et je pense m'y intéresser de plus près, un jeune prodige qui a le mérite de se faire un vrai nom dans l'art du cinéma. Courrez-y et vivez Mommy.
    Allocritik
    Allocritik

    31 abonnés 32 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 14 octobre 2014
    Xavier Dolan a changé, il ne se filme plus le nombril comme dans ses précédents films (Les Amours Imaginaires, en tête de gondole). Il n'en reste pas moins prétentieux. Prenant le parti d'utiliser le format 1:1 (excepté lors de quelques scènes), il fusille son film dès la scène d'ouverture. En effet, ce format peut être utilisé pour donner au spectateur un sentiment de quasi claustrophobie s'opposant à un format 16:9 utilisé lors des scènes où le héros, Steve, se sent libre. Mais l'utilisation de ce "carré parfait" ne sert ici strictement à rien, le sentiment d'oppression n'étant jamais présent chez le spectateur. De plus, le format 1:1 nuit au film car il contraint Dolan à diriger ses scènes au milieu d'un périmètre restreint, laissant moins de place à l’environnement des personnages.

    Le réalisateur se plante sur tous ses choix: couleurs trop vives, musiques extradiégétiques omniprésentes, chaque plan dégouline de kitsch. Ceci ne serait pas dérangeant si l'on était en présence d'une série Z des années 80. Or il saute aux yeux que le cinéaste a voulu penser son film comme un chef d’œuvre, erreur qui lui a été fatale. Xavier Dolan est un bon réalisateur de clip. Son style, que l'on aime ou pas, convient à une durée de 3 minutes 30, pas à un film de deux heures et demie.

    A l'instar de Laurence Anyways, ou encore des Amours Imaginaires, Mommy est une succession de clips trop "hype" : Steve marche dans une boite de nuit filmé de dos comme une rockstar, Steve fait du skate dans la rue, les bras en croix, filmé de dos... De plus, l'utilisation d'effets stylistiques à outrance nuit au propos du film, la palme d'or aux ralentis inutiles, placés un peu partout dans le film. En effet, quel est l’intérêt de nous montrer le héros plonger sur le lit de sa nouvelle chambre, le tout dans un ralenti digne des blockbusters de Zack Snyder ? Il n'y en a aucun.

    Xavier Dolan semble rester enfermé dans les pages de magazines de mode et d'esthétisme qu'il affectionne. A trop rechercher une perfection esthétique, à trop vouloir faire de ses acteurs des gravures de mode, il les rend irréels. Et cette irréalité dessert un scénario qui se veut poignant de réalisme, moins dans le propos (qui traite vaguement d'une loi inexistante mentionnée avant l'ouverture du film) que dans la relation entre les personnages. On ne peut accorder de crédibilité à une relation entre des personnages auxquels on ne croit pas une seconde.

    Mais le plus gênant dans Mommy est la surenchère de pathos. Dolan semble vouloir émouvoir le spectateur. "Regardez comme je filme bien ! Regardez comme mes personnages sont tristes ! Ils ont une vie difficile ! Il faut pleurer maintenant ! Tiens regardez ce ralenti là ! Allez, pleurez ! Pleurez !". Cela fonctionne si le réalisateur considère que l'essence de la télé-réalité (le pathos à son paroxysme et l'absence de réflexion) doit se retrouver dans l'œuvre cinématographique. Or il faut accorder peu de crédit au spectateur pour employer les mêmes artifices.

    Dolan, c'est le Duchamp du septième art. Mommy, c'est 2h30 de vide sidéral. Les précédents films du cinéaste pouvaient faire réagir, positivement comme négativement, amener le spectateur à aduler ou détester le film et le réalisateur. Ici, il n'en est rien. On ressort de la salle sans aucun sentiment, mis à part celui d'avoir perdu son temps, et son argent.

    Une fois tous ces points négatifs mis de côté, que reste-t-il ? Les acteurs sont plutôt bons, mention spéciale à Anne Dorval, superbe. Et il reste une très belle scène. Une scène de rêve sur laquelle le film aurait du s'arrêter, avant de basculer dans un final (très) dispensable. Un final enchaînant clichés sur clichés dans un scénario qui ne convainc pas, semblant sorti du carnet d'écriture d'un adolescent encore un peu immature. spoiler: N'hésitez pas à suivre les actualités d'Allocritik sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter (liens sur le Blog) !
    Etienne V.
    Etienne V.

    30 abonnés 11 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 20 octobre 2014
    Une esthétisation systématique et lourde, manquant d’authenticité, que Dolan sur-utilise à chacun de ses films, mais qui présente ici néanmoins l’intérêt d’être en écho au fonctionnement maternel autour duquel « ça tourne !», provoquant alternativement et successivement l’attirance ou le rejet. Une vulgarité pudique, qui veut tout montrer, paradoxe de celle qui a comme des choses à se reprocher, incapable de garder le secret comme pour continuer à mieux le cacher. « Mais si, dis le moi, sinon je vais pas réussir à m’endormir ce soir ». Elle finie toujours par « lâcher le morceau », lui permettant ainsi de continuer à protéger l’essentiel.

    Une jolie histoire d’un trio marginal qu’on voudrait ne pas détester, qui s’aménage un espace ou il se passe (enfin!) des choses mais ou rien ne semble suffire … placements, déménagements… tout bouge mais rien ne change … fuites ou éloignements, retours en arrière ou déplacements ? Dolan me semble parvenir à nous faire toucher cette incertitude systématique, qui remet toujours tout en question, pour chacun des trois. Entrecroisement de parcours existentiels hors normes, en pleine reconstruction normative et narrative, c’est à dire en cours de guérison … entre déséquilibre stable et équilibre instable, manquant à chaque instant de faire basculer sa situation et celle de l’autre. Ils ne parviennent pas à positionner le curseur de leurs relations, de la même manière qu’elle ne sait pas aller à la banque autrement qu’en tailleur rose, récupérer un gros tas de petites coupures.

    Dolan ne semble pas mieux parvenir à positionner le curseur émotionnel, entrant en résonance avec ses personnages mais limitant également son oeuvre. Dommage qu’il ne sache pas lui-même changer de registre pour nous montrer la finesse de l’évolution de « Steve et son trouble », effectivement non réductible a une réponse chimique. A ce titre, les discours du social et du psychiatrique apparaissent grossiers, tout en dénonçant une certaine réalité quand même, et un certain vécu aussi. L’espérance est à trouver ailleurs spoiler: , et pourtant c'est par là que la mère en trouve momentanément
    !
    Peut être aurait-il pu utiliser le personnage de la voisine, mais dont la difficulté est justement de ne pas pouvoir dire, d’être là à la fois indispensable et simple faire-valoir dont on abuse voire qu’on agresse, présente dans les rêveries de la mère qui semble pour autant incapable de lui donner sa juste place dans la réalité. Mais c’est bien cette complexité du positionnement qui est racontée ici, et merci de le faire.

    Effectivement la bande son, les cadrages et les nombreux ralentis sont franchement gavants. Mais d’une part ça raconte plus notre difficulté à accepter qu’il faut trouver l’espérance en nous et ne pas l’attendre du film, qu’une faiblesse du film. D’autre part c’est une mise en abime entre le contenu et la forme de ce Mommy, et avec l’ensemble de l’oeuvre de Xavier Dolan. On peut espérer pour lui qu’il parvienne dans la suite de sa carrière à changer de registres, à dialoguer.
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