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    Mommy
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    John Henry
    John Henry

    106 abonnés 708 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 7 octobre 2014
    C'est impossible de parler de Mommy sans en réduire l'impact. Les émotions débordent le cadre des mots, les sensations vaporeuses ne se laissent pas attraper en quelques voyelles ou en quelques consonnes, Mommy est un film qui dépasse le cadre de l'explication posée, il y a ce qu'on peut en dire, il y a ce qu'on peut en écrire, il y a les résumés qu'on peut en faire ou les avis qu'on peut en donner mais rien, jamais rien, ne permettra de rendre la nuance, la richesse, la profondeur, la beauté, la violence, l'humanité, les sentiments, tout se mélange, explose, devient poussière et se dissipe entre les mots, toute l'essence du film se faufile entre ce qu'on en dira et ce qu'on en a ressenti, jusqu'à ce que les larmes vous pétrifient, par surprise, sur Céline Dion ou sur le choix entre une tarte ou un crumble.

    Toute tentative de rationalisation est vaine parce qu'elle est vouée à l'échec. Tout explication posée et argumentée ne sera qu'une trahison de tout ce que vous avez pleuré, ri. Mommy est de cette race, rare, de cette race dont les mots ne suffisent pas. Vivez Mommy. Célébrez Mommy. Eprouvez Mommy, laissez les émotions s'envoler, laissez les flotter en vous, laissez-les s'insinuer, laissez leur une place, sans jamais chercher à les réduire, à les nommer ou à les classer, et puis regardez la lumière qui les traverse : c'est sombre, c'est lumineux, c'est infiniment triste, c'est prodigieusement drôle.
    alain-92
    alain-92

    320 abonnés 1 078 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 8 octobre 2014
    Quel film !

    Difficile d'en parler tant l'émotion reste prégnante plusieurs heures après la fin de la séance.

    Tout au long de ce dernier long-métrage Xavier Dolan multiplient les innovations et réserve de belles surprises. Tant au niveau du format de l'image, qu'à l'intelligence d'un montage sans faille. La photographie et les couleurs sont d'une infinie beauté et ne manqueront pas de marquer les esprits.

    Une bande son parfaite accompagne plusieurs scènes dont certaines resteront inoubliables. Entre autres celle, sur la musique de "Vivo per Lei" d'Andrea Bocelli. Une autre encore avec le "Wonderwall" d'Oasis. Xavier Dolan réussit à émouvoir sur une rengaine de Céline Dion. En ce qui me concerne le pari est fou, mais gagné.

    Des dialogues au cordeau pour ce Mommy et tant d'amour qui déchire le cœur, sans négliger des moments d'humour bienvenus.

    Ajouter à cette totale réussite, deux actrices au sommet de leur art. Anne Dorval tout simplement prodigieuse. Suzanne Clément remarquable.

    Et bien entendu le tout jeune et bluffant Antoine-Olivier Pilon.

    Ce film m'a bouleversé. Je reste impressionné par tant de perfections. La virtuosité de la mise en scène et l'audace du tout jeune Xavier Dolan, son "univers d'un monde qu'il voudrait plein d'espoir" le placent dans la cour des plus grands !

    Ce film est un choc profond, et restera pour longtemps dans ma mémoire.
    Loskof
    Loskof

    390 abonnés 688 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 octobre 2014
    Mommy... ça fait plus de 6 mois que l'on en entend parler, depuis sa diffusion remarquée à Cannes et son prix du Jury. Le tout alimenté par une promo assez impressionnante pour un film d'auteur. Avec toutes ces critiques dithyrambiques, il est logique d'avoir un peu peur en rentrant dans la salle, peur de ne pas voir le chef d’œuvre annoncé... Peur aussi que le film tiennent plus du côté arty des "Amours Imaginaires" que du côté personnel de "J'ai tué ma mère".
    Que dire si ce n'est que j'ai été comblé au delà de mes attentes?
    Déjà on peut saluer le courage d'un mec de 25 ans qui a décidé d'une part d'élargir son public tout en tournant le film avec un ratio d'image 1.1 ! C'est comme si le nouveau film de super-héros sortait en 2d (sic)... Et le mieux c'est que ça passe parfaitement, on n'est jamais gêné, bien on contraire, tant ce procédé permet de coller au personnage, de s'attarder sur chacun d'eux. C'est comme si on était au théâtre et que les projecteurs étaient braqués à tour de rôle sur chacun des personnages. En plus ce procédé rend encore plus fort les moments où le plan s'élargit (2 fois il me semble).
    Mais là où le film touche, c'est dans l'émotion qu'il dégage. Pas une fois le film ne sonne faux, pas une fois je ne me suis dit que c'était trop, ou pas assez, ou que Dolan voulait me tirer des larmes. L'émotion vient juste naturellement, par le jeu des acteurs qui atteint la grâce, par la réalisation qui les colle, par la beauté des situations et leur violence.
    Et c'est presque frustrant de voir un tel film car il atteint des moments tellement sublimes de beauté que l'on en redemande plus, que l'on aimerait que les 2h20 ne soit que ça. C'est évidemment impossible et ça renforce encore plus l'importance de ces moments, mais moi j'en veux encore plus. J'en veux tellement plus que les 2h20 sont passées toutes seules, que je me sentais tellement bien que j'aurai pu passer ma journée dans la salle. Ces moments de grâce culminent avec spoiler: la danse improvisée sur du Céline Dion (avec le cadrage qui recule progressivement, laissant les personnages entre eux, à partager leur bonheur, magnifique), les scènes ou Steve explose (le karaoké notamment), et lorsque l'on repasse à un format 16/9 pour la "ballade en voiture"
    . D'ailleurs, pour cette dernière scène, on atteint un tel débordement d'émotions que je voulais que le film se termine là (lorsque le plan se referme). La coordination de la musique, le décalage de ton avec le reste du film, tout cela est tellement beau qu'il fallait s'arrêter là. Surtout que le film n'arrivera plus dans les 15min restantes à être aussi beau.
    Le dernier point qui m'a vraiment marqué, même s'il y en a tellement d'autres dans le film, c'est la qualité d'écriture et d'interprétation des personnages. Chaque acteur se marie merveilleusement bien avec son personnage, de Anne Dorval en mère vulgaire mais aussi mère courage, qui essaye toujours de voir le bon côté de la vie et Antoine-Olivier Pilon qui inonde l'écran. Il est absolument parfait, il est incroyablement juste, on se demande presque s'il n'a pas la maladie lui aussi, et il est hyper touchant. C'est fou de voir à quel point Dolan arrive avec sa caméra à apporter de la tendresse envers ses personnages. Le personnage de Die n'est pas spécialement sympathique, celui de Steve non plus, mais le film est tellement bien filmé et écrit que je m'y suis retrouvé (alors que je n'ai rien à voir avec ces personnages), que j'avais envie de les aider, que je les plaignais, etc.
    Dolan a eu le bon goût aussi de livrer un film moins personnel. Attention, on sent qu'il y a mis du sien, mais c'est beaucoup moins centré sur ses préoccupations que ses précédentes réalisations. Là il a voulu parler des mères au sens large, rendre hommage aux femmes, mais aussi aux enfants malades (avec une grande tendresse comme à l'égard de Steve). Pour cela, il a fait un film plus universel, et c'est tant mieux, c'est moins égoïste, et pourtant c'est loin d'être un film facile (vouloir émouvoir et réussir à le faire avec une sujet pareil...).
    C'est pas sans défaut, mais c'est tellement beau !
    Dex et le cinéma
    Dex et le cinéma

    683 abonnés 186 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 novembre 2014
    Rarement les notions d'objectivité et de subjectivité se sont aussi bien cristallisées autour d'une œuvre.

    Parler de Mommy est, en ce qui me concerne, un travail complexe. Dire que je n'ai pas aimé le nouveau Dolan serait un mensonge ignoble, mais clamer que je l'ai adoré le serait également. Disons simplement que c'est un film qui ne m'a pas parlé. Je ne me suis pas senti proche de ces personnages pourtant magnifique de complexité. Simplement parce qu'ils leur manquent une âme. Une âme cinématographique, un concept inventé sur le moment pour écrire cette critique, est l'idée que la construction d'un personnage est tellement poussée, que celui-ci devient réel, ou du moins, qu'il semble l'être. Et lorsque j'observe ce spectacle plein de lyrisme qu'est Mommy, je ne retrouve pas cette touche de réalité, qui m'avait tant impressionné dans ses films précédents.

    Parce que Mommy est un poème. Un poème grandiose emplit de violence, et une réussite totale d'un point de vue cinématographique. La réalisation de Dolan est sublime, et tous ses partis pris artistiques servent son œuvre de manière époustouflante. Les acteur ne sont pas en reste et délivrent une performance réellement impressionnante, en totale adéquation avec le génie de ce jeune réalisateur. Vous le voyez bien, Mommy est objectivement un excellent film. Un magnifique poème sur l'amour conflictuel d'une mère et de son fils, mais là est mon problème. C'est un poème. Et les personnages d'un poème, n'arriveront jamais à me captiver, car ils finissent forcément par devenir de simples instruments, au service des mots de l'auteur.

    Votre poème reste tout de même grandiose Mr Dolan.
    benoitG80
    benoitG80

    3 424 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 12 octobre 2014
    "Mommy" est donc le deuxième film où Xavier Dolan aborde le thème passionnant des difficultés de relation mère/fils...
    Sans nul doute possible, les acteurs sont littéralement époustouflants en jouant merveilleusement leur rôle respectif, à commencer par la mère, Anne Dorval, extraordinaire de sincérité, lumineuse et donc terriblement dans la peau de son personnage, tandis que son fils, hyperactif et vraie bombe à retardement, interprété par Antoine-Olivier Pilon, crève l'écran par sa présence d'une violence inouïe et ce dans tous les sens du terme !
    Ce duo est de plus accompagné d'un troisième numéro, Suzanne Clément en l'occurrence la voisine bien plus en demi-mesure mais qui apporte aux deux autres un semblant d'équilibre malgre son traumatisme personnel qui lui cause un trouble du langage...
    Et donc c'est cette relation, cet apprentissage de la vie ensemble après avoir été exclu de son établissement, que le fils va découvrir avec sa mère... Les rapports avec elle vont être mêlés de la plus grande cruauté verbale et physique à une certaine forme de tendresse et d'amour indéniable !
    Avec ce thème fort et ces acteurs qui le sont autant, on s'attend donc à un film qui secoue, qui nous emporte, qui nous atteint au plus profond...
    Et finalement, malgré des scènes belles, dures et réussies, d'une intensité dramatique incroyable, ce film passe, à mon avis à côté du but, suite à un délayage "musico-esthético-poétique" qui fait trop souvent la part belle à des images, à des ambiances très tendance, très mode souvent, curieusement en grand décalage avec la dureté de cette histoire qui de ce fait, finit par souvent sonner faux ! Un comble...
    On pourrait peut-être penser que ce parti-pris esthétique est une bonne idée, mais personnellement trop d'effets tuent le film comme si à vouloir trop en faire, Xavier Dolan affaiblissait son intention, sa démonstration et donc au final sa réalisation !
    J'aurais davantage vu cette histoire sous un angle plus incisif, plus percutant sous l'œil d'un véritable microscope pour entrer de plein fouet dans la complexité de cette relation, plutôt que de la traiter à travers le prisme d'un kaléidoscope plein de trop belles couleurs et de jolies formes où la musique envahissante vient adoucir et ainsi fausser une vraie réalité, peut-être trop âpre, trop dérangeante pour nous la livrer telle quelle ?
    Pourquoi donc, faut-il toujours nous préserver et nous emballer avec un bel emballage, un cellophane brillant et clinquant, de plus en plus souvent des films qui avaient tout pour eux... ?
    Un film impressionnant dont certaines scènes restent littéralement bouleversantes et à fleur de peau, mais dont l'ensemble souffre d'une mise en forme esthétisante inutile en nuisant ainsi finalement à son propos.
    Ricco92
    Ricco92

    228 abonnés 2 154 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 8 octobre 2014
    Un drame intimiste extrêmement prenant. Xavier Dolan faire vivre ses personnages de bout en bout grâce à 3 extraordinaires acteurs et à des choix de mise en scène très justes et originaux (l'utilisation de l’extrêmement rare format 1:1 pendant la quasi-totalité du film offre une impression de claustrophobie parfaitement adaptée au sujet et le choix d'élargir l'écran pour quelques plans est très audacieux et significatif). Une fois que l'on s'est adapté à l'utilisation du joual (une forme de français originaire de Montréal), les rapports entre cet enfant difficile, cette mère aimante mais dépassée par les évènements et cette voisine bègue et généreuse nous passionne en évitant (chose très difficile vu le sujet) tout misérabilisme. A la fin de la séance, on est d'ailleurs surpris de voir qu'il s'est écoulé 2H15 alors que l'on pensait que le film avait à peine duré 1H30. Y a-t-il de meilleures preuves à la réussite d'un film ?
    Edgar L.
    Edgar L.

    195 abonnés 271 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 2 décembre 2014
    Le film était l'un des favoris lors du dernier Festival de Cannes et il avait sacrément tapé dans les yeux du jury qui lui avait attribué le Prix du Jury. Il faut dire que tout cela est loin d'être galvaudé pour un film intense qui vous frappera par toute sa splendeur. Le film nous plonge en 2015 en plein coeur du Canada francophone. Une loi vient d'être votée au Parlement permettant aux parents en difficulté financière, sociale ou morale, d'abandonner leur enfant au profit du système de santé.
    [...]
    Le drame qui nous est présenté est d'une intensité inouïe, on s'attache très rapidement à ces personnages que l'on sait pourtant certainement voués à un destin des plus tragiques. On en passe par toutes les émotions : indignation, rire, bonheur, tristesse. Vous en verrez de toutes les couleurs. [...]
    Voilà le cinéma comme je l'aime ! Un film époustouflant porté par un trio d'acteurs au sommet de leur art. Dolan atteint une maturité étonnante grâce à ce film aux thèmes choquants. Pas une seconde de répit pour ce film de 2h20 qui parvient à capter notre attention tout du long.
    Alex*56*
    Alex*56*

    282 abonnés 314 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 octobre 2014
    Comme toute promo insistante, et devant tant d'éloges, Xavier Dolan a fait débat, mais le talent fascine ou agace. Alors il a ses détracteurs et puis ceux qui crient au génie. Moi je suis juste content que le 7e art se renouvelle, et on ne peut pas dire que Dolan n'a pas de talent, au contraire ! C'est le premier film que je découvre parmi ses six long-métrages, et je n'ai pas été déçu.. Je voudrais d'abord parler du format dans lequel est tourné "Mommy", ce format carré (plus précisément un format carré 1:1) emprunté de la photographie, qui apporte un renouveau au cinéma et apporte vraiment un plus ! C'est comme une fenêtre intime dans laquelle on se plonge, tel un voyeur passionné par une histoire qui le dépasse, une histoire qui nous rappel le charme des Polaroids, des scènes de vie encadrées par des barres noires qui me faisaient penser à des rideaux de théâtre, car pour moi les protagonistes étaient aussi vivants que des comédiens jouant en live sur une scène de théâtre.

    Pour résumer toutes ces métaphores, le format carré 1:1 rend le film plus vivant, surtout qu'il y a pas mal de transition fondu en images et en son ! Excellente idée en tout cas. On ne dirait peut être pas comme ça, mais le film est drôle ! Finement drôle pour être précis, c'est de l'humour intime. Il y a une vraie connexion entre les personnages, et c'est ce qui amplifie les moments "humoristiques", c'est pas lourdingue et gratuit comme dans énormément de films, ça fait naturel, pas calculé, et je remercie Dolan pour ne pas nous avoir pris pour des cons. Les insultes en québécois (mi québécois, mi anglais) c'est quand même quelque chose ! Tabernacle (ou Tabarnak ?) ! La mise en scène ? Elle est excellente ! Encore une fois on pourra dire ce que l'on veut de Dolan, mais pas qu'il n'ai pas exceptionnellement doué pour le peu de films qu'il a réalisé. Je dis pour le peu de films pour ne pas dire "pour son âge" comme on entend partout, car je n'aime pas cette phrase "Il est brillant pour son âge", moi à cette phrase je réplique par une citation de Corneille qui est un peu mon mantra : "Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années".

    C'est une montée "d'adrénaline" crescendo que nous sert Dolan, la première partie est plus centrée sur l'humour et l'installation de cette nouvelle relation entre une mère seule et routinière, et son fils sorti d'un centre spécialisé. Une relation explosive et attendrissante !

    La deuxième partie inclue un autre personnage, en l'occurrence la voisine Kyla, qui viendra comme un troisième membre titiller le duo soudé. Une deuxième partie envoûtante d'ailleurs. Une histoire bouleversante, sur trois personnages magnifiques. Ces personnages sont sublimés dans des scènes d'une réalité criante, comme la scène du Karaoké, sans spoiler, j'en ai eu des frissons, un embouteillage de sentiments, on ressent des émotions différentes à chaque secondes, des gros plans, des effets sonores en bruits de fond et tant autres procédés de réalisations en sont à l'origine. C'est dure de détailler mon ressenti sans dévoiler trop d'informations, car cette scène est majeure pour moi.

    Une autre scène dans un autre style cette fois, un moment ou les 3 personnages ce lâchent sur une compil de musique, emporté par une danse enjouée de Steve. L'association de la musique et du plan d'ensemble se marient merveilleusement bien !

    Il y a de nombreuses autres scènes sur lesquelles on peut s'attarder.. Mais celles-ci je vous laisserait les découvrir !
    En parlant de musique la B.O est juste formidable, c'est rare de tilter sur la bo d'un film, ici Dolan nous envoi du Céline Dion, Lana Del Rey, Oasis etc. Et savoir caler une musique sur une scène ça parait simple comme ça, mais c'est un travail d'orfèvre que X.D a réalisé, le mariage des deux est soigné pour notre plus grand plaisir. Quoi de mieux pour finir que de parler des acteurs ? Le casting est parfait, je ne connaissais aucun des comédiens (bien qu'ayant déjà vu le jeune Antoine-Olivier Pilon dans un clip d'Indochine, "College boy", réalisé par Xavier Dola d'ailleurs), et je suis heureux de les connaître ! Celui qui m'a le plus bluffé c'est Antoine-Olivier Pilon dans le rôle de l'ado victime de TDAH, Woaah ! Anne Dorval est toute aussi bonne, et vu que je n'avais jamais entendu parlé d'elle j'ai regardé sa filmographie. Elle n'a pas une filmo énorme, et est plus connue pour ses rôles dans des mini-séries québécoises, donc normal qu'elle ne soit pas connue, surtout en France, mais pourquoi, vu son talent, ne lui a t-on pas proposée des rôles intéressants avant !? Même constat pour Suzanne Clément, excepté ses rôles dans les films de Dolan quoi. Juste un petit mot pour la toute fin du film ? La meilleure fin de l'année (j'ai pas vu tout les films de cette année 2014, mais quand même !), incontestablement.

    En bref, c'est un bijou. Pour une fois qu'une grosse promo est justifiée, il ne faut pas réfléchir. Dolan maîtrise son sujet, les acteurs (!), la B.O (!), la mise en scène (!), tout ça transcende l'histoire de nos trois protagonistes, des personnages plus humains que jamais.

    Mommy, où la petite fenêtre d'un film culte.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 087 abonnés 3 968 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 octobre 2014
    Pour être honnête j'attendais autant que je redoutais Mommy, parce que j'allais enfin savoir si j'aimais ce que faisais Dolan ou pas, parce que pour le moment, même si je n'ai toujours pas vu Laurence Anyways, je n'aime que les amours imaginaires et le reste ne me fait pas palpiter plus que ça... malgré de bonnes idées dans Tom à la ferme.
    Et Mommy est sans doute son meilleur film, son plus abouti, avec le plus d'idées et de bonnes idées... Non parce que tu peux le sentir là le gamin qui à 25 ans, c'est-à-dire mon âge qui se dit "ah ben tiens, mon film je vais le faire en 1:1 parce que ça m'éclate". Et franchement, je vais commencer parce qui fâche, mais à part les 10-15 dernières minutes le film est assez merveilleux, il aurait dû s'arrêter lorsque le gamin dit que le feu est vert (pour ceux qui ont vu le film)... On avait là la fin parfaite et il la laisse passer, du coup ben ouais, même si ce qu'il y a après n'est pas nul, même si le dernier plan est beau, laisser passer comme ça la fin parfaite je trouve ça triste et vraiment dommage, ça m'a sorti du film et je n'avais plus envie de l'aimer. On voit là que Dolan n'a pas su comment s'arrêter, le reste est superflus... Les cartons d'introduction disaient le reste... Du coup c'est redondant et pas très intéressant. (et les cartons d'intro je trouvais pas ça génial comme idée non plus).

    Mais sinon tout le reste est formidable. Le fait d'utiliser un format carré, un format de portrait où systématiquement il faut bouger la caméra qui bouge pour avoir la personne qui cause dans le champ, il se passe un truc. C'est un peu étouffant, mais ça ne fait que mieux ressortir cette envie de sortir du cadre... Parce qu'il y a des moments où justement le 1:1 ne suffit plus et là c'est grandiose. Le cadrage permet également d'avoir le point de vue de chacun, car chacun est isolé dans le cadre, et finalement on ne juge personne, ni le fils, ni la mère, ni l'avocat, ni les médecins, ni Kyla... C'est juste beau, tendre triste et drôle.

    De plus Dolan utilise toujours aussi bien la musique et le ralenti, j'aime ces quelques petits moments exubérant où ça sera surstylisé (sic), c'est bref, mais c'est beau. Et faut pas croire c'est un film vraiment émouvant, en tous cas c'était quelque chose à voir. Je pense que dans un salon ça ne rendra pas pareil, c'est un film à voir au cinéma (bon c'est une évidence une télé ne remplace pas un écran de cinéma, mais pour Mommy tout particulièrement à cause de ce ratio d'image si particulier).

    Et ça me fait plaisir de voir enfin Dolan sortir du film traitant de l'homosexualité, je pense que ça lui fait un bien fou de parler d'autre chose, enfin... Il se libère...

    On est passé du coup pas loin du chef d'oeuvre et son prix à Cannes ne fait pas tâche aux côtés de Godard (sans dire que Dolan est aussi talentueux... n'exagérerons rien). En tous cas Mommy est un film puissant, très bien interprété et je me suis même demandé si l'acteur n'avait pas la maladie dont souffre son personnage (d'où l’avantage de prendre un acteur peu ou pas connu... on y croit, alors que si tu prends Bale (ou Shia Labeouf) ben je sais que c'est pas vrai et du coup je sais que c'est du pipeau et ça me sort du film). Poignant.

    Je tiens également à dire que ce n'est pas redondant malgré la longue durée du film. Il n'y a pas un moment où tu te dis : "j'ai déjà vu ça", franchement c'est Rain Man, en mieux et sans le côté bienpensant moralisateur.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 8 novembre 2014
    Film bouleversant et grave qui traduit d'une manière efficace et touchante une danse collé-serré avec la folie et les pulsions. Le plus difficile a croire est le réalisateur, Xavier Nolan, n'ait que 25 ans. Autant de maturité et de profondeur à cet âge dénote incontestablement une forme de génie. Chapeau bas et un grand merci !
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 348 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 16 octobre 2014
    Bon… Bah on s’ennuie quand même pas mal dans ce film non ? Alors OK, j’entends bien les arguments de certains qui disent qu’il y a là de beaux personnages et des moments émouvants. Je ne les contredis pas parce que, sur ce point, je suis d’accord. Le personnage de Steve, incarné par un excellent Antoine-Olivier Pilon, irradie effectivement l’écran et ses deux partenaires féminines savent se mettre au diapason. Mais bon… Plus de 2h quoi… La durée en soit ne me dérange pas, mais à condition qu’on en fasse quelque-chose. On se retrouve quand même avec 40 minutes de situation initiale qui se limitent quand même, soit à de la répétition de ce qui a déjà été dit/montré, soit à de simples scènes extatiques caricaturant abusivement la trame émotionnelle du propos. En gros, on pourrait résumer la démarche de Dolan de la façon suivante. Dans l’intro, les spectateurs doivent se dire que Diane est une grosse plouc démissionnaire et que son fils est un sale gamin totalement timbré. Donc on va forcer les caricatures dans ce sens. Mais, dans les minutes qui suivent, il a été décidé que le spectateur devait diamétralement retourner sa position en se rendant compte comment Diane et Steve étaient finalement des gens trop sympas, trop complices, trop avenants avec les autres… Bref, on les avait mal jugés… Ils sont trop cool en fait. Ensuite, après ça, le film se limite, en gros, à la simple application de la démarche habituelle du cinéma bobo : les gens du peuple savent vivre et sont cool, quant aux bourgeois, ils devraient peut-être s’inspirer d’eux. Une fois ce postulat de bonheur posé, il ne reste plus qu’à faire s’abattre sur ces vilaines gens la fatalité de la vilaine société … Alors, je ne dis pas, il faut bien qu’un auteur ait une démarche et qu’il sache user d’artifices pour rendre cette démarche viable. Le problème, pour moi, c’est que non seulement cette démarche on l’a déjà vu mille fois dans le cinéma bobo français ou américain (non mais quand même ! Un peu d’originalité de temps en temps !) Mais en plus, les artifices utilisés sont rigides, maladroits, et surtout ils entrainent des ruptures de logique et de rythme qui moi m’ont sorti du film toutes les cinq minutes. Non, désolé, qu’un gamin qu’on dit atteint de TDAH – et qui se sait atteint de TDAH ! – soit aussi spontané, avenant, décontracté avec un voisin qu’il n’a pas vu depuis des années, dès le premier contact, au sortir du mitard, ça ne colle pas ! Certes, Dolan opère cette rupture pour obliger le spectateur à renouveler son regard, mais la rupture est tellement faite au burin que l’appréciation qu’on se fait du personnage de Steve ne peut se faire qu’en occultant en permanence des scènes à droite et à gauche… Et c’est dommage, car ce personnage est véritablement la clef de voute du film. Le pire, c’est que j’aurais voulu aimer ce film parce que j’appréciais au fond la part de fantasme honnête que Dolan a mis dans ce personnage. Mais, je suis désolé, je trouve vraiment que ses artifices sont trop mal maitrisés, trop répétitifs et trop pauvres. Toutes les cinq minutes, l’ami Dolan appuie sur la touche « Play » de son baladeur des années 1990 et il met l’image en slow motion pour faire « moment émotion ». Une fois OK, tout le temps c’est lourd parce que pas très inventif. Et qu’est-ce que c’est ce que monde qu’il dit d’un futur proche et où personne ne connait ou diffuse de chansons autres que celles de la fin du XXe siècle ?!! Alors non. Pour ma part, ce film est vraiment impossible à voir. J’aimerais ne retenir que les petites bribes sympas où Dolan fait preuve de sincérité et d’émotion, mais jamais je n’ai réussi à occulter tout le reste : répétitions ; faute de rythme, effets narratifs mal maitrisés ; ultra-prévisibilité d’une démarche déjà appliquée mille fois ; définition des personnages au burin ; imagerie bobo-gay-friendly tirée jusque dans la caricature ; bande-originale presque limitée à la simple compil’ issue de l’adolescence de l’auteur ; scènes de sentimentalisme bon marché et surappuyé… Pitié… Moi je veux bien que Dolan soit un gentil garçon et qu’on le félicite d’essayer de singer les grands. Mais qu’on le fasse pour tout le monde alors, pas seulement pour les gens qu’on apprécie parce qu’ils ont la chance de correspondre à un archétype qu’on adore adorer dans le milieu… Je trouve ça non seulement trompeur pour les gens qui aiment aller régulièrement au cinéma parce qu’on leur vend quelque-chose qu’ils auront déjà vu plein de fois mais en mieux ; mais c’est aussi trompeur pour celui qui n’a pas le temps d’aller régulièrement au cinéma et qui va penser que c’est là le film à voir. Alors peut-être que dans le second cas, « Mommy » pourra encore plaire, faute de comparer à mieux, mais dans les deux cas par contre, c’est amener les gens à prendre de leur temps pour voir un film au dépend d’un autre qui aurait été certainement mieux apprécié… C’est triste ça…
    Benjamin A
    Benjamin A

    715 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 octobre 2014
    Expulsé d'un centre de rééducation, Steve, atteint de la maladie de TDHA (trouble du déficit de l'attention avec hyperactivité), retourne vivre chez sa mère Diane qui est veuve. Peu à peu ils vont rencontrer leur voisine qui va s'immiscer dans leur vie et essayer d'y apporter de l'équilibre.

    L'un des films sensations du dernier festival de Cannes, "Mommy" nous emmène dans la banlieue canadienne pour suivre ces retrouvailles entre une mère un peu brailleuse, vulgaire, caractérielle mais aimante et un fils marqué par la mort de son père et régulièrement excessif (dans l'hyperactivité, la violence...) peu à peu rejoint par une voisine timide qui va apporter quelques choses de nouveau à ce duo.

    Finalement, le film m'a très agréablement surpris sur plusieurs points. Partant d'un sujet compliqué, il le traite sans pathos, ni mièvrerie mais au contraire en finesse, oscillant entre humours, tendresse, émotion et cruelle réalité. Bénéficiant d'une excellente qualité d'écriture, que ce soit dans les dialogues ou les personnages, Il braque sa caméra au plus près des personnages et étudie leur personnalité, relation et évolution, le tout de manière à rendre le récit simple, vrai et beau. Il aborde plusieurs thèmes allant de la relation mère-fils et de la difficulté de se détacher ou de se rapprocher de son enfant lorsque celui-ci est malade, mais aussi l'insertion dans la société, la façon d'être vu ou encore vivre dans la misère. C'est aussi par les simples petits moments de bonheur que Dolan rend son film particulièrement touchant.

    Et puis, le gamin de 25 ans montre quand même un grand talent derrière la caméra. En plus de faire ressortir toute l'émotion de ses personnages et de les rendre passionnant, tout comme les enjeux, il est techniquement doué et inventif. Chaque cadre est intelligemment pensé, il utilise un format d'image carré, lui permettant de vraiment se braquer sur un personnage en particulier. La photographie est particulièrement belle et son utilisation de la bande-son est excellente. Et puis, sa direction d'acteurs est excellente, tous inconnu ils donnent de la profondeur et de l'émotion à leur personnage, et on y croit.

    Bref, pour mon premier Dolan, c'est une très bonne surprise et l'un des meilleurs films que j'ai pu découvrir au cinéma cette année. Un film traité intelligemment dans lequel on passe par divers sentiments, c'est drôle, touchant, tendre ou encore cruel et la maîtrise de Dolan laisse présager un futur radieux.
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    .. Puis réussir à m'émouvoir sur du Céline Dion, fallait le faire !
    QuelquesFilms.fr
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    270 abonnés 1 644 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 10 octobre 2014
    À 25 ans, Xavier Dolan semble déjà tout connaître des ficelles dramatiques du cinéma. Passionné, malin, un rien manipulateur d'émotions, il a fait de son cinquième long-métrage un mélodrame fougueux, vibrant, intense. Homme-orchestre, il ne joue certes pas dans son film, cette fois-ci, mais son nom figure au générique pour la réalisation, le scénario, le montage, les costumes et même les sous-titres (français et anglais) ! On reconnaît bien volontiers son talent. Mais on peut aussi s'agacer de son côté "petit génie qui en fait trop". Il en fait trop notamment au début avec une entrée en matière exacerbée en termes d'hystérie, de vulgarité et de violence, où il surexploite un argot québécois très cru et débité façon mitraillette. Il en fait un peu trop aussi, comme d'habitude, en termes stylistiques. Ce n'est pas le roi de l'épure... Parfois, sa virtuosité tourne à l'emphase chichiteuse avec ralentis et autres afféteries. Parfois elle touche juste. Et là, ça peut devenir très inspiré et puissant. Sa plus belle inspiration tient certainement dans l'utilisation d'un format 1:1, très carré, très serré sur des personnages qui étouffent dans le cadre comme dans leur vie ; format qui s'élargit quand ces personnages respirent plus librement, quand ça va mieux pour eux dans la réalité ou en rêve. Xavier Dolan sait également utiliser quelques tubes populaires (de Céline Dion, Dido ou Andrea Bocelli), qui collent socialement aux personnages, pour soutenir ou booster son récit. Enfin, c'est un bon directeur d'acteurs ; il permet ici à son trio d'acteurs principaux de briller (mention spéciale aux actrices Anne Dorval et Suzanne Clément, formidables). Pour le reste, c'est-à-dire le fond de l'histoire, on marche plus ou moins selon sa sensibilité à ce type de mélodrame névrotique, qui accentue les thématiques de l'attachement oedipien, de l'autodestruction... On gardera en tout cas une image forte, à la fin : celle du personnage interprété par Anne Dorval, "Mommy", qui refuse de pleurer avec une rage aussi impressionnante qu'émouvante.
    Marvin Z
    Marvin Z

    102 abonnés 67 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 23 octobre 2014
    Regarder Mommy c'est comme regarder un épisode de "Tellement Vrai" qui durerait 2h20 et serait doté d'une réalisation magnifique embellie par un jeu d'acteurs indiscutable. Oui c'est beau, oui c'est bien joué, oui la musique est bien choisie, mais non ce n'est pas du grand cinéma. La première heure est intéressante, la demi-heure suivante un peu moins, la suivante encore moins, et les dernières 20 minutes sont insoutenables. Je me demande, comment, en une si longue durée, peut-on raconter une "histoire" si peu digne d'intérêt et qui aurait pu être racontée en moitié moins longtemps et devenir bien plus efficace. Xavier Dolan sait filmer ses personnages mais je ne suis pas convaincu par sa façon de raconter une histoire. Peut-être que l'accent québécois à fait perdre sa crédibilité au film, mais apparemment pas vu l'engouement autour de ce dernier. Je peux comprendre que l'on aime, j'ai moi-même apprécié, mais pas qu'il suscite autant d'intérêt. J'appelle ça de l'escroquerie. Tout comme le festival de la prétention de Cannes. 10/20
    vincentasc
    vincentasc

    34 abonnés 148 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 9 octobre 2014
    Moi aussi je voulais être ému comme les jurés du festival de Cannes, comme tous ces critiques de cinéma, comme tous ces spectateurs interviewés. Mais je me suis retrouvé devant un film d'une longueur sans limite, d'un vide abyssal à la mise en scène tape à l'œil, à l'hystérie constante, aux partis-pris ridicules (ah cet écran qui s'élargit et se rétrécit en fonction des espoirs, de l'optimisme ressentis des personnages ou du désespoir et de l'assombrissement de leur avenir) et répétitifs, aux gros plans étouffants. Et à la sortie du cinéma je n'étais visiblement pas le seul à penser la même chose.
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