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cyclo86
14 abonnés
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4,5
Publiée le 9 avril 2014
Vraiment formidable. Vu en avant-première au festival d'Auch en octobre, ça reste un souvenir extraordinaire. Le film est parfaitement maîtrisé et excellemment joué.
Courrez voir ce film, c'est un délice. Merveilleusement filmé. Lorsque les crimes d'honneur auront disparu et que les hommes kurdes auront compris que les femmes n'ont pas besoin de tuteurs ou de protecteurs mais seulement de respect et d'amour ...
Après la chute Saddam Hussein en 2003 et la fin de la tenaille Irakienne sur le virtuel Kurdistan s’étalant sur 4 pays, celui-ci s’encourage à organiser un Etat discipliné et sécurisé, même si l’hégémonie Turque, soutenue par les chefs montagnards autochtones, prédomine sur la majorité du territoire. La romance pénètre le journalisme avec l’arrivée dans un village rural, moyenâgeux, isolé, en bordure de la frontière irako-turque, du nouveau « shérif », avec son pouvoir légal, et de la nouvelle institutrice, représentant le lettrisme et l’ouverture au monde. Ancien résistant contre le régime irakien, il préfère ce sort à l’étouffement traditionaliste de sa famille, tandis qu’elle fuit le sexisme marital et le tribalisme carcéral de la sienne. Convertir corruption et obscurantisme ancestraux en une amorce d’évolution vers un monde de droit les amènent à soutenir la résistance, et contrer le puissant seigneur local. Diffamations, découragements face à un univers subordonné aux règles claniques, intimidations, puis violences et guerre ouverte mènent ce western franco-germano-kurde en un mélange d’aventures humaines clairement engagées et à une prise de conscience politico-sociale. La finesse maitrisée de la culture par Hiner Saleem, le poids des dangers, enjeux et conséquences indigènes, se marient étonnamment avec la jubilation d’un traditionnel bon spectacle modèle far-West. L’analogie se confirme par ses drames et bouleversements constituant la construction embryonnaire, maladroite et brutale d’un pays qui n’existe pas encore, d’un village qui cherche son identité et même des psychologies des protagonistes.
"My Sweet Pepper Land" de Hiner Saleem est un film exotique et rafraîchissant. L'action se déroule au Kurdistan, cette région de l'Iraq devenue indépendante de fait depuis 2003 et la chute de Saddam Hussein. Ancien combattant pour l'indépendance, Baran est entré dans la police. Il incarne les aspirations et les contradictions de ce jeune État qui peine à faire respecter la loi sur son territoire. Nommé dans une petite ville reculée, à quelques encablures de la frontière turque, il doit affronter Aziz Aga, le potentat local qui s'appuie sur la tradition pour faire régner la terreur. Il croise le chemin de l'institutrice du village, la belle Govend qui, elle aussi, combat par son travail le patriarcat qui voudrait la cloîtrer et la marier.
Ce film inclassable mélange plusieurs genres : le western au premier chef façon "Les sept mercenaires" ou "Il était une fois dans l'ouest" ("il était une fois dans l'est" titre joliment Libération), le film noir dans le dernier quart d'heure, la comédie romantique avec l'idylle qui se noue entre les deux héros et la comédie loufoque façon Kusturica. Rajoutez-y la beauté à couper le souffle de Golshifteh Faharani (l'actrice de Syngue Sabour) et le son envoutant du hang, vous obtiendrez l'une des plus réussies surprises cinématographiques du moi.
My sweet pepper land.....Un film kurde. Je n’en ai pas vu beaucoup. A part si l’on considère ceux de Yilmaz Guney, mais à l’époque on disait «turc». Qu’importe. Dans le désert cinématographique ambiant, ce film fut une bénédiction. En fait, c’est un western. L’histoire d’une fille qui veut absolument continuer à enseigner dans le pire endroit du pays, territoire sur lequel règne un genre de seigneur mafieux contrebandier de la pire espèce. C’est aussi l’histoire d’un homme, un flic, qui ne supporte plus l’instabilité constitutionnelle de son pays d’une part, ni sa mère qui cherche absolument à le marier d’autre part, et qui finalement décide d’aller faire régner l’ordre dans...le pire endroit du kurdistan. Bien sur une histoire d’amour se noue entre la maitresse d’école et le «shérif». Je n’en dirai pas plus. Le film est somptueux. La mise en scène va à l’essentiel, sans chichi, ça m’a presque fait penser par moments à du John Ford (si si j’assume la comparaison). Les comédiens sont formidables, Golshiftey Farahani que l’on avait vu dans Pierre se Patience est exceptionnelle, et le tout fait LE film que l’on n’attendait plus par ces temps de disette. La scène d’ouverture pourrait à elle seule être un court métrage, concentré d’humour noir, exemple incroyable de ce qui se passe régulièrement entre la police, la justice, et la religion dans un pays tel que le Kurdistan. Je recommande vivement.
Si le scénario n'a en soit rien d'originale (en tout cas pas pour moi avec tout ce que j'ai lu et vu sur le sujet), le film est d'une très belle beauté. Une qualité de réalisation qui nous fait voyager malgré le sujet "lourd" qui nous est présenté. Une beauté des paysages, une propreté des plans et des cadres et une beauté des personnages voilà ce qui fait l'une des forces de ce film. Il faut savoir qu'Hiner Saleem est un réfugié politique en Europe qui pour autant n'a jamais cessé de défendre et dénoncer la politique et la culture conservatrice de son pays natale. C'est le premier que je vois de ce réalisateur, mais il a suscité mon intérêt pour sa filmographie (quand j'en aurai le temps). La particularité de "My sweet pepper land" c'est également sont faible casting composé de deux acteurs : Golshifteh Farahani et Korkmaz Arslan. Les autres personnages sont interpréter par des non professionnels (Natifs du village, du pays, amis,...) ce qui donne davantage de réalisme pour les faits dénoncer. On voyage, on s'émouvoit, on s’indigne, on se révolte, bref autant d'émotion qui nous montre que le film est réussi. Le scénario dénonce essentiellement la place de la femme dans cette culture et cette politique, un pays en reconstruction qui se confronte entre modernité et tradition. En bref c'est à voir, et c'est surement un des meilleurs films sortie en avril et qui est malheureusement passé totalement inaperçus au milieu de ses grosses production américaine. Alors n'hésitez pas, foncez ;)
Ce drame Kurdes dispose d'un scénario remarquablement bien écrit, emprunt de clins d'oeil aux westerns, mettant en scène la corruption et la soumission, ainsi que de superbes paysages et est interprété par d'excellents comédiens. Une belle réussite !
Pays sans état, le Kurdistan s’étend entre Turquie, Iran et Irak, « son triangle des Bermudes ». C’est dans un village de montagne, proche de l’Irak, que Baran est envoyé comme chef de Police après avoir vaillamment combattu contre Saddam Hussein. Il va tenter de mettre fin aux trafics en tous genres, couverts par le caïd local. C’est dans ce même village que la belle Govend débarque comme institutrice, fuyant ainsi le mariage arrangé par sa famille.
On devine forcément ce qui va se passer entre le justicier et l’insoumise. Mais l’essentiel est ailleurs. Justice et liberté, c’est évidemment ce qui manque le plus dans une région prisonnière de sa propre violence. La première scène montrant une tentative de pendaison dérisoire et bâclée donne le ton du film : on peut rire du pire ! Y compris de l’obscurantisme familial qui étouffe la moindre velléité émancipatrice.
Hiner Saleem n’arrête pas de s’affranchir des stéréotypes. Parce que l’humour est son arme. Et qu’on peut voir son film comme « un hommage direct au western », dont il adopte certains codes. Et qu’à défaut adoucir tous les mœurs, cette distance lui permet de se moquer de l’absurdité du monde. Une absurdité qui contraste avec l’empathie des personnages, notamment Golshifteh Farahani, vue dans « Le Passé », et la majesté des paysages de montagne, puisque tout le film est tourné en décors naturels.
Ce western kurde tragi-comique bénéficie d'une interprétation impeccable et de très beaux paysages. Le tout est un peu prévisible mais le message est fort et sonne juste.
Une bien belle réussite que ce doux piment..... Une sorte de 'Il était une fois dans l'Ouest" qui aurait pu s'appeler "Il était une fois au Kurdistan". La première scène est superbe d'absurdité où l'on voit un général proclamer avec ravissement qu'il est fier que pour la première fois la peine de mort puisse s'appliquer au Kurdistan et tout çà grâce au juge, au médecin, au mollah et à la police...... une scène d’anthologie..... Golshifteh Farahani est parfaite dans son rôle de femme essayant d'échapper au poids des traditions mais Korkmaz Arslan m'a le plus étonné par sa présence et son charisme, il campe un incorruptible au milieu des mafieux d'une convaincante réalité..... Un humour féroce traverse ce film pour dénoncer la tradition, la religion et ses représentants et promouvoir un peu de féminisme. Un village isolé du monde où se concentre tous les problèmes d'un pays.... quelques moments un peu bâclés m'empêche de mettre cinq étoiles mais vraiment my strong pepper land est une réussite.....
Une modeste petite perle baroque bien joué qui nous initie dans le nouvel état kurde d' Irak aux apprentissages de la démocratie et des droits de la femme ...plus que de l'homme . A recommander !
Dans les belles montagnes kurdes, la frontière est mince entre comédie grinçante, drame politique et western (ou devrais-je dire "Eastern" pour reprendre les mots du réalisateur). Le film s'ouvre sur une scène de condamnation à mort d'une absurde cruauté. Il y a d'ailleurs une phrase qui nous met dans l'ambiance "C'est la première condamnation à mort dans notre nouvelle démocratie et je veux que les choses soient bien faites".
Le héros, Baran, a tout du cowboy solitaire avec son chapeau, son revolver à la ceinture et son cheval. Pour lutter contre le crime, il a un second, Reber, sorte de shérif adjoint , et bien entendu la touche féminine en la personne de Govend, têtue et idéaliste comme lui. Un schéma à la fois rassurant et promettant l'aventure. Le réalisateur s'en écarte ensuite, mettant en scène un pays peu représenté au cinéma et parsemant le drame de touches d'humour et de grâce.
Dans un décor figé dans le temps, Baran et Govend se débattent pour vivre selon leurs choix. Le contraste est permanent entre tradition et modernité, usages anciens et lois nouvelles.
L'interprétation est fine et juste, Golshifteh Faharani en tête, lumineuse, magnétique, divine. Elle forme avec Korkmaz Arslan, un couple très attachant.
La fin,un peu convenue, montre tout l'espoir que le réalisateur a dans la jeunesse de son pays.
En Bref : un film qui parfois trébuche mais nous envoûte inévitablement. Dans la bande annonce, délectez-vous de la scène de la salle de classe, très touchante.
De l’art ou du cochon, allez savoir ce que Hiner Saleem a voulu nous raconter dans ce western afghan qui ne dit pas trop son nom , et n’impose aucune direction précise ( grand écart entre Kusturica et Tarentino ) en jouant des codes du far-west pour s’en amuser ou grossir le trait d’une dramaturgie bien réelle. L’affiche est plutôt agréable, conduite par la belle Golshifteh Farahani qui sans forcer son talent donne une certaine crédibilité à son personnage. Pour en savoir plus
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18 103 critiques
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2,5
Publiée le 7 novembre 2020
My Sweet Pepper Land est un western spaghetti classique situé dans un coin reculé du Kurdistan irakien. Des héros fidèle, une demoiselle en détresse, un groupe de voyous sans foi ni loi à envoyer et comme tournure intéressante un groupe de combattants de la liberté féministes bien armés qui n'aiment personne. C'est une histoire culturellement intéressante, entachée de plusieurs épisodes gratuits de cruauté envers les animaux qui sont passés pour un divertissement qui ont en quelque sorte détruit le film pour moi. Le point culminant était le rôle principal féminin de Golshifteh Farhani jouant un tambour pan mélodieux kurde. Avec les autres musiques cela a fait une bande-son bien meilleure que la moyenne. Bien que classée comme une comédie (elle a ses moments) au Festival international du film de Palm Springs 2014 elle ne l'est pas du tous...
sourires et larmes au programme de ce très beau western Kurde, des paysages magnifique viennent jalonner l'âpreté des paysans régies par un caïd trafiquant, les us et coutumes kurdes sont déroutantes et difficile à admettre pour nous Européens !