Vraiment ? Ça existe, en 2016, des films, comme ça ? Des productions osent mettre en chantier de tels projets ? Déjà que le premier était assez dur, mais au moins avait-il le mérite de garder une vague cohérence dans sa logique très burnée, où l'on se rend compte qu'à la réalisation, Antoine Fuqua limitait probablement un peu les dégâts. Mais là, je suis juste sans voix. On se croirait revenu aux pires heures des navets de la Cannon avec Chuck Norris, remplacé pour l'occasion par Gerard Butler. Que dire : « La Chute de Londres » est juste là d'abord pour faire tout exploser, puis proposer des fusillades non-stop, n'exploitant même pas correctement ces rues londoniennes désertées, pourtant, de loin, l'aspect le plus intéressant. Tout est tellement au rabais, ne cherchant pas un instant la crédibilité dans cette attaque terroriste géante, crachant sur la possibilité d'un vague contexte géopolitique pour nous offrir une bonne grosse opposition gentils ricains - salauds d'arabes (et je n'exagère même pas, au contraire!), adepte de la justice primaire et de la torture gratuite (ce sont des salopards, donc autant se comporter comme eux!) et des dialogues parfois d'un patriotisme proprement hallucinant, que même Sylvester Stallone aurait été gêné de prononcer à l'époque de « Rambo 2 ». Quelques grands noms au générique, dont plusieurs déjà de la partie dans le précédent volet, presque tous réduits à faire de la figuration (mention spéciale à Robert Forster et Jackie Earle Haley), ou ce
plan-séquence
assez bancal et faisant un peu « j'me la pète », mais nous sortant un peu de notre monotonie. Quelle tristesse. Que des projets aussi pathétiques puissent encore voir le jour me laisse sans voix. Et dire qu'ils en ont fait un troisième. Il y a parfois de quoi désespérer.