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    Phoenix
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    NewBoorn
    NewBoorn

    54 abonnés 576 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 26 février 2015
    Véritable coup de cœur pour ma part, "Phoenix" ne joue pas une fausse note. Un concentré magistral de classe, de délicatesse, et de sensibilité. Frissons garantis pour le final, gravé dans la mémoire d'un spectateur.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 11 février 2015
    L'histoire est intéressante, le film est correct mais le scénario un peu plat ne laisse pas place à l'émotion.
    Cécile D.
    Cécile D.

    26 abonnés 26 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 9 février 2015
    Un bon scénario, quelques lenteurs mais toujours en haleine... Jusqu'à la "fin" du film et après, puisque nous n'avons pas les réponses à nos questions.
    LBDC
    LBDC

    85 abonnés 297 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 janvier 2015
    (...) Comme souvent au cinéma, la première séquence comporte déjà les thèmes qui seront traités dans le film.
    Celle-ci observe donc deux femmes passant un poste de contrôle en Allemagne. Les soldats américains, agressifs et humiliants, leur intiment de décliner leur identité. Les deux femmes se révéleront être juives, et l'une d'entre elles, fraîchement libérée d'un camp de concentration.

    Cette introduction pose une ambiance très lourde de fin de guerre, tout en la contrastant avec un échange intime dans lequel sourde une violence psychologique assez troublante. Un rapport de domination / soumission s'installe, mélange de plusieurs autres confrontations, déjà ambiguës. Homme VS Femme, force physique VS émotion-sentiments, complexe d'infériorité masculin VS charisme féminin...
    Passionnant, troublant et stimulant. Cela dit, là ou PHOENIX me paraît encore plus pertinent, c'est sur le terrain de l'évocation, de la métaphore. Ainsi, peut-on observer dès ce prologue, une parabole intelligente et subtile de la reconstruction de l'Allemagne, à la fois moralement, physiquement, et économiquement.
    L'ensemble de ces choses seront, par la suite développées et recoupées. PHOENIX annonce ainsi, un excellent programme (...

    L'intégralité de notre critique de PHOENIX, sur Le Blog du Cinéma
    Anne M.
    Anne M.

    62 abonnés 626 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 2 février 2015
    Je trouve que l’histoire est difficile à croire, à moins de la comprendre comme une métaphore.

    Métaphore de la double cécité du mari comme de la femme face à son conjoint, sa conjointe et à la réalité de leurs sentiments respectifs (ou absence de sentiments).

    Métaphore sur la reconstruction d’une identité et d’un visage suite à la Shoah, avec la médiation de l’autre pour apprendre à devenir soi-même.

    Le film distille du suspense et donne une image de l’Allemagne au lendemain de la défaite de 1945, avec deux très bons acteurs. Nina Hoss a une grande maîtrise des silences.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 010 abonnés 4 091 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 avril 2021
    Christian Petzold est incontestablement le chef de file de ce que l’on nomme désormais « la Nouvelle vague Allemande ». Passé par l’Académie allemande du film et de la télévision de Berlin, Petzold réalise son premier long métrage en 2000 avec « Contrôle d’identité ». Depuis, ses films régulièrement sélectionnés aux festivals de Berlin et de Venise, reçoivent un accueil favorable de la critique. « Phoenix » sorti sur les écrans en 2015 est inspiré d’un roman policier d’Hubert Montheilet paru en 1961 (« Le retour des cendres »). Via le suspense psychologique, Petzold s’intéresse à l’histoire traumatisante de son pays liée au génocide du peuple juif. A l’automne 1945, Nelly Lenz (Nina Hoss) rescapée d’un camp de la mort, rentre à Berlin où l’attend une amie (Nina Kunzendorf) qui outre lui apprendre que spoiler: toute sa famille est morte en déportation, se chargera de sa réinsertion. Devenue très riche par le biais tragique d’un héritage groupé, Nina est aussi défigurée. Une opération chirurgicale s’impose qui ne lui rendra pas complétement son apparence d’origine. Ayant tout perdu, la jeune femme désire plus que tout retrouver son mari non-juif, arrêté juste avant elle mais libéré presque aussitôt. Elle le retrouve au « Phoenix » (nom choisi à dessein par Petzold), une boîte de nuit où il office comme pianiste. S’il ne reconnaît pas sa femme, Johannes (Ronald Zehrfeld) semble frappé par sa ressemblance de la jeune femme avec celle qu’il croit morte en déportation. Il lui propose un étrange et malsain marché. Elle jouera le rôle de sa femme et l’aidera ainsi à récupérer sa part d’héritage
    . Nelly accepte. A partir de ce canevas certes séduisant mais tout de même très peu crédible, le réalisateur tente de jouer la carte du suspense un peu à la manière d’Hitchcock dans « Sueurs froides » (1958) tout en faisant s’interroger le spectateur sur l’attitude de ceux qui ayant tout perdu, cherchent à toute force et parfois au prix du déni à se replacer dans une situation antérieure qui bien sûr ne peut jamais être retrouvée. Pari ambitieux que Petzold réussit à moitié, cherchant par la froideur de sa mise en scène à teinter son intrigue d’un réalisme lui aussi très difficile à atteindre du fait de l’incohérence initiale citée plus haut. Seul un déni réciproque ou une perversité insondable de l’ex-époux peuvent permettre de coller les morceaux. En ne choisissant pas assez clairement une direction, Christian Petzold laisse son spectateur en suspend puis finalement sur sa faim. Reste donc un film un peu froid dont on attend beaucoup une fois la trame posée et qui ne tient pas ses promesses. Dommage.
    norman06
    norman06

    300 abonnés 1 602 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 31 janvier 2015
    Beau drame, classique, sobre, et interprété à la perfection par Nina Hoss. Entre "Vertigo" et "Le mariage de Maria Braun", le film ne manque pas de références et s'avère être l'un des plus forts du cinéma allemand de ces dernières années.
    ninilechat
    ninilechat

    68 abonnés 564 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 5 février 2015
    Dès les premières images du film (très impressionnantes d'ailleurs), on sent que ça va être du lourd, du sérieux, du dense. Christian Petzold nous avait séduits avec le très intéressant Barbara. Aujourd'hui, il s'attaque à un sujet difficile: le retour des camps de concentration, et on ne peut pas dire qu'il transforme complètement l'essai, plombé par un scénario d'un mélo abracadabrantesque. Il aurait sans doute fallu un peu plus de perversité, un peu plus d'ambiguïté pour manipuler un thème aussi lourd.

    Nelly est prise en charge par son amie Lene (Nina Kunzerdorf), qui a survécu en se réfugiant en Suisse et se charge maintenant des recherches pour les familles. Au final, le plus souvent, un alignement de morts. Lene est équilibrée, en apparence, elle est forte, elle est persuadée que l'on doit retrouver tous les biens volés, faire payer les voleurs et qu'avec cet argent, les rares survivants pourront se reconstruire une nouvelle vie en Israel. Elle prépare déjà son départ, et celui de Nelly -pour le moment celle ci est hospitalisée dans une clinique où l'on refait son visage, dont la moitié des os ont été brisés. C'est une des solutions pour survivre: le départ vers une nouvelle vie.

    Mais ce n'est pas le choix de Nelly. Nelly veut que le chirurgien esthétique lui refasse exactement son visage d'avant, retrouver son mari, son Johnny, et repartir comme avant. Il était pianiste, elle était chanteuse, juive et de famille fortunée. Ils avaient des amis. Elle veut que tout recommence. Elle est dans la complète négation. Négation ou nouveau départ, quelle était la meilleure solution pour revivre?

    Après la cicatrisation, elle ne se reconnait pas. Mais elle part rechercher Johnny (Ronald Zehrfeld, très bien) dans Berlin en ruines, Berlin ras de terre, où se croisent soldats américains, filles et trafiquants en tous genres, Berlin où la vie se concentre dans des bars à soldats. Elle n'a pas de mal à le retrouver au cabaret Phoenix -vous voyez le jeu de mots entre le nom du cabaret et la jeune femme qui veut renaître de ses cendres.... où il sert et fait le ménage. Johnny, qui s'est empressé de divorcer dès l'arrestation de son épouse, voit tout de suite le parti qu'il pourrait tirer de cette jeune femme qui lui rappelle vaguement la sienne, qu'il pourrait faire passer pour la sienne, inespérée survivante, afin ainsi de récupérer la fortune de la famille qu'ils se partageraient.

    Voilà donc le point de départ du film, très hitchcockien. Faux semblants, jeux de miroir.... Et c'est là où le bât blesse: il aurait sans doute fallu un réalisateur plus pervers, plus sophistiqué, moins réaliste pour l'exploiter complètement. Quant à Nina Hoss, je la trouve aussi moins à l'aise avec son personnage que dans Barbara.

    Film à voir nonobstant car cette thématique de la re-vie à la sortie du monde concentrationnaire n'est pas si facile à traiter -et n'a pas été souvent traitée. Film intéressant, assurément, et puis on se prend au jeu de son côté "thriller", se demandant bien comment tout cela va se terminer!
    Kinopoivre
    Kinopoivre

    29 abonnés 200 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 31 janvier 2015
    De Christian Petzold, je n’avais vu que "Barbara", que j’avais apprécié, quoique avec quelques réticences. Ici, c’est presque pareil : le scénario est bon, mais il faut accepter un postulat que beaucoup de spectateurs rejettent, celui de ce mari qui ne reconnaît pas sa femme parce qu’elle a subi une opération de chirurgie esthétique. Mais c’est un détail...

    L’histoire se passe juste après la fin de la Deuxième guerre mondiale, et Nelly, libérée d’un camp de concentration mais plutôt amochée, a subi une intervention chirurgicale qui lui a modifié le visage. Si elle est quasiment certaine de récupérer au moins une partie de la fortune familiale confisquée par les nazis, elle se soucie également de retrouver son mari, Johannes, qu’elle aime mais dont elle est sans nouvelles. Elle le retrouve donc, et cet ancien pianiste est devenu homme à tout faire dans une boîte de nuit, le Phoenix – référence un peu lourde à cet oiseau mythique qui renaissait de ses cendres. Johannes, qui se fait appeler Johnny, ne la reconnaît pas, mais lui trouve une vague ressemblance avec sa femme qu’il croit morte en détention. Il la convainc de devenir sa complice et de se faire passer pour la supposée défunte, afin de récupérer la même fortune qu’il convoite aussi. Il va donc la transformer pour la faire ressembler à Nelly !

    Mais, dans la dernière partie, Nelly apprend qu’en son absence, il a divorcé d’elle, et que c’est pour cette raison qu’il lui faut une complice afin de la faire passer pour sa femme. Hélas, pour le voyou, il la reconnaît, et, confus, disparaît.

    J’ignore si beaucoup de critiques ont fait le rapprochement avec "Vertigo", où un homme s’efforçait de recréer une femme qu’il avait aimée et qu’il croyait morte, à partir d’une femme bien vivante dont il ignorait que c’était la même. Bien entendu les motifs étaient différents, et l’homme était parfaitement innocent. Or, déjà, le postulat était un peu difficile à accepter. Mais j’ai tendance à croire qu’Hitchcock s’en tirait mieux.

    Le film est austère, et les acteurs sont bons. Le scénario, curieusement, vient d’une histoire du grand romancier français Hubert Monteilhet, "Le retour des cendres". D’où son aspect un peu tordu.
    islander29
    islander29

    765 abonnés 2 275 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 25 février 2015
    Cette Nina Hoss sait choisir ses scénarios......On est ici dans un film dont je conseille de lire le synopsis, car il y règne une certaine étrangeté et nébulosité jusqu'à la fin.....Après la guerre, on se demande qui trompe qui, même si l'on sait que Nina Hoss est celle qui revient en son pays, transformée par la chirurgie esthétique.....C'est un film essentiellement de dialogues, de complots et de souvenirs, ceux des camps de concentration, ceux du retour au pays......Le film prévaut par sa lenteur il faut le dire et beaucoup de sobriété dans les décors (la petite ville) et les situations, non dénués ceci dit d'esthétisme......beaucoup d'ambiguïtés aussi dans les dialogues; certaines émotions et chez les deux personnages principaux où l'on se demande qui pense quoi ....Et pourtant on reste accroché de bout en bout à cette femme, à son mystère et à une relative pesanteur des sentiments de tous les personnages.......Quant au film il a une fulgurance finale qui donne réponse aux questions du spectateur......pas indispensable mais à voir je pense ......
    Septième Sens
    Septième Sens

    76 abonnés 762 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 février 2015
    On ne change pas une équipe qui gagne. Le tandem Hoss / Zehrfeld avait déjà brillé par leur prestation ambivalente dans Barbara. Il réitère dans Phoenix : drame plus violent et foudroyant que son aîné. Nina est rescapée des camps et revient chez elle, défigurée par un soldat nazi. Mais à son retour, elle se rend compte que son mari l’a trahie et qu’il ne la reconnait pas.

    Petzold réitère les thèmes qu’il avait déjà traités, notamment dans Barbara. Puisque le rythme de sa narration est très lent, le tempo du film doit se situer ailleurs. C’est pourquoi toute son œuvre se bâtit sur ses personnages et leur ambigüité. Leurs motivations ne sont jamais palpables, mais toujours écrites avec une plume fine, qui vous fera douter jusqu’aux derniers instants. Leur relation, pleine de singularité, monte en intensité tandis que cette romance inavouée se lit un peu plus dans chacune des scènes.

    Le thème musical, revenant sans cesse, est la clé de toute l’énigme. Plein d’intelligence et de subtilité, ce récit captive par ses non-dits, ensorcèle par un charme envenimé. Dans un univers à nouveau anxiogène, propice aux trahisons et aux faux-semblants, Nina Hoss est aussi splendide que fascinante. Sa capacité à camper un personnage troublé relève d’une performance de très haute tenue. Pas besoin de cris ni de pleurs pour montrer l’exaltation des sentiments. Les émotions les plus profondes se situent en nous, et l’interprète allemande le traduit à la perfection.

    La question d’identité, primordiale après la Seconde Guerre Mondiale, est énoncée avec une justesse rarement perçue à l’écran. Nelly, femme blessée et délaissée, donnerait tout pour que son mari la reconnaisse. Il semble qu’il n’y ait qu’autrui qui puisse approuver et valider notre identité. Sans lui, nous ne sommes personne. Sans lui, nous n’existons pas.
    David B.
    David B.

    39 abonnés 558 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 4 avril 2016
    Long, lent, une fin décevante après un suspense savamment entretenu. Reste l'émotion qui entoure le retour d'une femme parmi les siens après plusieurs années dans les camps, un retour amer où plus rien ne sera comme avant...
    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    583 abonnés 2 755 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 juin 2019
    Phoenix, c’est l’oiseau mythologique qui, une fois mort, renaît de ses cendres, c’est une jeune rescapée des camps de concentration qui, lentement, revient à la vie à partir des cendres de son passé et des êtres qu’elle a perdus. Phoenix, c’est ici un cabaret miteux à la limite de la maison close qui projette dans les ruelles alentours et sur les murs qui les ornent ses néons rouge-sang. Par ce jeu de contrastes se voit incarnée toute l’horreur de la reconstruction identitaire dans une Allemagne profondément fracturée. Derrière les faux-semblants d’un couple qui prend progressivement conscience de sa distance s’active le périlleux rétablissement d’un État rongé par la violence endémique et perforé de ruines. Il n’y aura que la musique pour réunir dans la douleur Nelly et Johnny avant que le rouge ne disparaisse dans l’horizon incertain de sa vie nouvelle. Car c’est le chant qui, subitement, bouleverse la polarité humain-fantôme : si Nelly campe le rôle de spectre au point de n’être reconnue de son amant qu’in extremis, sa prestation musicale fige le pianiste qu’un passé lâche et mortifère rattrape sans plus tarder, la raccorde à l’existence qui se trace devant elle. Par sa grande violence contenue, Phoenix fait preuve de beaucoup de justesse et évite les poncifs du genre. Pourtant, il manque à cette femme endeuillée d’elle-même une errance que la caméra saisit trop peu, comme aveuglée par le dépouillement en règle, et semble se priver d’un vertige qui non seulement aurait traduit par l’image le flottement intérieur de l’héroïne, mais aurait permis au spectateur d’être profondément bouleversé. Reste une œuvre importante qui se confronte avec subtilité à une zone de l’Histoire souvent maintenue dans l’ombre.
    overlook2
    overlook2

    19 abonnés 163 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 24 septembre 2016
    Le propos est passionnant, dommage que l’exécution soit aussi forcée. Trop corseté et démonstratif, le film ne dépasse pas l’illustration de son programme (mauvaise conscience et renaissance d’une Allemagne traumatisée par le nazisme).
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 3 février 2015
    Le film qui s'arrête au moment où tout devrait commencer. J'ai éprouvé une sérieuse frustration en voyant le rideau se baisser après la scène qui laissait présager d'une suite palpitante. C'est mon plus gros reproche au film. Parce que sinon, quelle actrice que cette Nina Hoss que je ne connaissais pas ! Ses pas hésitants, son sac à main pendant au bout du bras, son air de petit oiseau brisé, ses angoisses vibrant à chaque seconde, la douleur parcourant un pauvre petit corps épuisé, son regard fuyant... Je vivais avec elle la sortie des camps, je revivais avec elle la sortie de l'hôpital après une opération, je lisais dans son regard ce que j'ai vu d'ex-prisonniers au dos voûté qui évitent de regarder les gens de face, j'avais mal avec elle, j'avais peur avec elle... Pour le reste, ce film est plein de choses intéressantes. Il y a cette invraisemblance que tous les critiques ont noté. Mais après tout, et si ce qu'on trouve invraisemblable était tout simplement une preuve de non-amour total d'un homme pour une femme. Nelly chante une chanson de Kurt Weill, le même Kurt Weill qui a écrit Surabaya Johnny dans l'Opéra de Quat'sous. Et que raconte cette chanson ? Je t'aimais tant Johnny, et toi tu ne pensais qu'à l'argent... Tandis que se déroulait le film, je pensais à cette chanson, et maintenant que je l'ai traduite, il me semble évident que l'histoire de Nelly est celle-là, dans un autre décor. Elle l'a aimé follement, était sa chose, et lui en macho impassible, ne se souciait que de ce qu'elle pouvait rapporter. Simplement, là Johnny n'est pas présenté comme un maquereau, mais comme un homme placide et légèrement ambigu, pas très fin, mais doux. C'est au fond cette placidité, cette douceur qui ne collent pas vraiment dans le scénario. L'acteur n'a pas réussi à se dégager de son charme très humain, peut-être, alors qu'il aurait dû jouer le mâle autoritaire un peu brut de décoffrage. Surtout qu'il ne semble éprouver aucun remord pour sa trahison, ce qui collerait parfaitement s'il était présenté comme une grande brute, mais là, cloche un peu avec sa sensibilité. Tandis qu'elle, fragile revenante de l'enfer, et ex-amoureuse transie de la vie d'avant, est tout à fait dans le rôle. Pour preuve, cette scène que je trouve très intéressante, du premier Johnny qu'elle découvre. Parce qu'il porte ce prénom, parce qu'il est autoritaire, elle obéit. Un autre détail intéressant : dans la scène finale, la voix de l'héroïne commence en toute modestie, puis il y a une mue, un passage, un pont traversé, une force renouvelée et la voix, redevenue puissante, s'envole et emplit la pièce. J'ai été impressionnée par la mutation de Nelly en Nelly, au point que je n'arrivais plus à la reconnaître, à me demander si c'était la même actrice. Pour conclure, je dirais : plein de belles choses, d'émotions fortes, et quelques dysfonctionnements. Et maintenant Monsieur le Réalisateur, pourrons-nous avoir la suite de l'histoire ?
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