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    Phoenix
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    3,7
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    133 critiques spectateurs

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    alain-92
    alain-92

    305 abonnés 1 078 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 février 2015
    Terrible jeu de manipulation dans le Berlin d'après guerre.

    Dès le début du film un duo de femmes au cœur de l'intrigue qui s'installe avec intérêt.
    Magnifiquement incarnées par la merveilleuse Nina Hoss et Nina Kunzendorf, que je découvre dans ce film.

    "Les morts m'attirent plus que les vivants" déclarera l'une des protagonistes pendant que l'autre ira jusqu'au bout de sa recherche. De femme martyrisée, marquée à tout jamais par les horreurs vécues dans les camps, elle arrivera à recouvrer une allure, et un physique qui confondra celui qui cherche à s'emparer de sa fortune.

    Certes, j'ai eu du mal à comprendre qu'un homme ne reconnaisse en rien celle qui fut sa femme. Qu'à aucun moment, ce manipulateur aveuglé par le gain n'ait eu aucun doute malgré des indices probants. Tels, son écriture parfaitement identique à ce qu'elle était auparavant, le son de sa voix, la forme de ses mains, l'odeur de son souffle.

    La réalisation très démonstrative plombe l'ensemble et devient très lourde.

    En dépit de ces quelques bémols je suis resté scotché de bout en bout grâce à la magnifique interprétation de Nina Hoss, son allure, sa délicatesse, son regard, sa douleur. Sa revanche, enfin, et un retour à la vie, toutefois incertain, devant celui qui comprend qu'il a définitivement tout perdu.

    La dernière image est poignante avec la musique de Kurt Weill et la belle silhouette de Nina Hoss qui s'éloigne.

    Douloureux réveil après des années de martyre et un espoir anéanti.
    Zoé B.
    Zoé B.

    441 abonnés 118 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 février 2015
    Du beau roman de Hubert Montheillet, auteur prolifique (quelque part entre Boileau-Narcejac et Patricia Highsmith) et d’une incroyable longévité (87 ans bientôt et toujours en activité !), Christian Petzold n’a retenu qu’une partie de l’intrigue. A la différence de "Return from the Ashes" l’adaptation de J. Lee Thompson en 1965, qui sur un script de Julius E. Epstein, l’oscarisé scénariste de Casablanca, en exploitait tous les ressorts dramatiques, y compris le vénéneux triangle amoureux mère/fille/beau-père, très James M. Cain ("Mildred Pierce"). Petzold, lui, n’a gardé que l’argument principal : Une femme rentre, défigurée, du camp de concentration où on l’avait laissée pour morte. Un chirurgien s’emploie à lui redonner son visage d’avant. L’opération est une réussite. Enfin presque : Nelly ne se ressemble pas assez pour que son mari la reconnaisse, mais suffisamment pour qu’il lui propose de se faire passer pour sa femme disparue. Car Nelly est riche, très riche, l’ultime héritière d’une famille décimée par la guerre et les camps. Avec une grande économie de moyens, et sa manière très lente, ce sens toujours aussi juste du plan qui dure, Petzold évoque, sans sacrifier à la reconstitution, l’Allemagne de l’après guerre, la présence humiliante de l’occupant américain, l’impossible retour des juifs rescapés et surtout Berlin dévasté, comme une métaphore de cette femme en ruine. Nina Hoss, inoubliable "Barbara" et complice habituelle du réalisateur, est absolument méconnaissable dans ce nouveau personnage. Le film est entièrement construit sur le point de vue de Nelly, sa douleur, ses hésitations et sa quête déchirante d’amour, son amour d’avant. La performance de Nina Hoss vous cloue le cœur, elle vous emmène au delà du vraisemblable : Comment Johnny, le mari peut-il ne pas reconnaître sa femme ? Et comment Nelly peut-elle ne pas voir sa trahison ?... Mais on finit par s’en foutre, captivés par la mue qui se déroule sous nos yeux, la renaissance d’une revenante, cette femme qui répétait sans cesse "- Je n’existe pas". D’abord fantôme, corps décharné, nerveux, elle va reconstruire peu à peu sa féminité, d’abord sous l’œil de Johnny, pygmalion obstiné, puis réellement malgré lui, jusqu’à imposer dans la dernière scène l’évidence de sa sensualité retrouvée. Une fin bouleversante et encore ouverte.
    tuco-ramirez
    tuco-ramirez

    111 abonnés 1 577 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 25 février 2015
    1945, Berlin, Nelly, survivante de l’holocauste retourne chez elle sous une nouvelle identité en espérant retrouver son mari. Espoir qui l’a aidé à tenir durant sa détention à Auschwitz.
    Petzold reforme de couple de son majestueux précédent film, « Barbara ». Retrouver ce trio qui m’avait tant enchanté deux auparavant constituait déjà une promesse en soit. Surtout qu’après s’être attaqué à un des grands traumas germaniques du XXème siècle avec « Barbara » et la partition tragique du pays, Petzold traite ici du nazisme et de son retour de bâton. Mais le film ne tient pas sa promesse car son scénario ne tient sérieusement pas la route. Les dérapages scénaristiques incontrôlés conduisant à la sortie de route démarre dès la genèse de l’histoire et ne font que s’empiler jusqu’au terme d’un mélodrame improbable et pesant :
    - une reconstruction de visage parfaite et ce à partir de photos flous de la victime, quand on connaît ce que sont les « gueules cassées » ;
    -Johnny, t’es aveugle ou quoi ? Tout le monde la reconnaît très vite (les tenanciers collabos de l’hôtel par exemple), mais pas son propre mari qui ne voie qu’une légère ressemblance. Pire encore, une fois maquillée et habillée comme sa femme, il ne la reconnaît toujours pas ;
    -Johnny, t’es sourd ou quoi ? Il ne reconnait la voix de sa femme que dans les derniers instants lorsqu’elle chante avec tout le talent qui faisait d’elle une chanteuse connue et reconnue… éloquent…
    -Johnny, en fait est un déficient intellectuel profond certainement. Sa femme l’interpelle dès la première scène par son véritable prénom qu’il n’utilise pas, il se retourne, croise son regard et s’arrête là sans faire le rapprochement… Waoww et c’est pas fini, sa femme lui glisse à l’oreille le titre de leur morceau fétiche dans la scène finale ; comment peut-elle le connaître ?
    -Johnny demande aussi à Nelly d’imiter l’écriture de sa femme à partir d’une petite liste de course, elle y arrive rapidement. Bon pourquoi pas, la fille est peut être une faussaire. Mais juste après sous la dictée, elle rédige une lettre copiée collée de l’originale… et pour couronner la séquence, elle imite la signature au premier regard…
    -Et puis il y a aussi tout le discours sur le retour des camps. Trop drôle. Elle simule son retour des camps pour rendre le change à l’entourage ; habillée en parisienne, pas amaigrie. Petzold n’a pas regardé de documentaires sur la libération des camps !!! Johnny lui dit aussi qu’elle n’a rien à craindre, personne ne va l’interroger sur les camps. Elle invente en direct à ce moment là une histoire hyper crédible ; normale, elle l’a vécu, et lui toujours pareil, il trouve çà logique. Et pour finir, la grande scène du tatouage. Johnny à quelques jours de son simulacre de retour, il souhaite qu’elle fasse un tatouage pour rendre l’histoire crédible. Il ne sait pas si elle fait ou non ce tatouage, mais par contre dans le final, lorsqu’il voie le tatouage sur le bras, il se rend compte qu’il s’agit de sa femme.
    En clair, on prend le spectateur pour un simple d’esprit à l’image de Johnny ; l’hypothèse du jeu de dupe réciproque ne tient pas. L’autre hypothèse d’un film parlant de la reconstruction personnelle ; une sorte de phénix renaissant de ses cendres au travers de cette histoire. Hypothèse crétine, on ne peut que la ressentir encore plus brisée au terme du film ; j’avais même peur d’entendre un coup de revolver au loin juste avant le mot fin.
    Reste que ce film possède tout de même quelques atouts mais qui ne permettent tellement pas de passer outre la fantaisie scénaristique. Un des intérêts majeurs réside en fait dans la relation entre Nelly et Lene, car elle pose une question très intéressante qui aurait mérité d’être creusée : peut-on revenir vivre sur les lieux de son rapt au milieu des collaborateurs actifs ou passifs lorsque l’on a été victime de l’Holocauste ? Et puis, il y a aussi l’interprétation toute en nuance de Nina Hoss qui tenait déjà bien la barque dans le rôle de « Barbara ».
    Là où Almodovar ou Tourneur choisissait l’angle du fantastique et du thriller pour exploiter leur sujet ; l’absence de cohérence participait au récit ; ancrer dans la réalité, les mêmes incohérences condamnent le film.
    Jmartine
    Jmartine

    149 abonnés 650 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 janvier 2015
    Le hasard du calendrier fait que Phoenix sort au moment du soixante dixième anniversaire de la libération des camps. Mais des camps et de leurs horreurs il en est peu question dans le film. On est dans le retour à la normalité, dans la reconstruction. Nelly, ancienne chanteuse a été déportée comme juive…dans des circonstances qui peuvent laisser penser à une trahison…laissée pour morte elle est rapatriée mais dans quel état. Elle est recueillie dans un Berlin en ruines par son amie Lene, juive elle aussi mais qui avait fui l’Allemagne…Elle apprend que sa famille a disparu et qu’elle se retrouve seule héritière d’une fortune conséquente…Au chirurgien plastique qui se propose de reconstruire son visage, elle demande de se rapprocher de son ancien visage…Lene souhaite qu’elles poursuivent toutes les deux leur reconstruction en Israël…mais Nelly veut retrouver son mari, musicien et part à sa recherche dans Berlin occupé. Son mari Johnny ne la reconnait pas mais une vague ressemblance avec son ex-femme, le conduit à préparer une machination pour capter l’héritage…On n’en dira pas plus…dans le huis clos de son pauvre appartement, Johnny va jouer au pygmalion et transformer Nelly en sosie d’elle-même, qu’il croit morte… C’est une histoire folle, glaçante mais combien poignante…L’interprétation de Nina Hoss, personnage moteur du film est brillante…passant d’un corps défiguré à une sensualité retrouvée interprétant au final le magnifique Speak Low de Kurt Weill….Ronald Zehrfeld, rôle ingrat s’il en est, maitrise tout aussi brillamment son rôle de traitre et de lâche….C’est un film superbe même si le scénario nous demande de croire à un double déni , d’accepter que Johnny met du temps à reconnaître Nelly, et Nelly à croire en la trahison de Johnny…
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 4 février 2015
    Phoenix ou quand Nelly rencontre Johnny. L'idée initiale de Phoenix est originale (tirée par ailleurs d'un roman français : Le Retour des cendres de Hubert Monteilhet) mais elle s'embourbe rapidement dans des incohérences scénaristiques irréversibles : après avoir survécu un an dans un camp de concentration, Nelly une rescapée juive au visage défiguré revient à Berlin en automne 1945. Une amie lui apprend que son mari non juif Johnny est la cause de sa déportation, qu'il l'a dénoncée et a demandé le divorce, ce qu'elle refuse de croire et part à sa recherche une fois son visage reconstruit. Elle le retrouve rapidement mais celui-ci, se faisant appeler Johannes et la croyant morte ne la reconnait pas, au contraire il lui proposera ultérieurement de se faire passer pour sa femme afin de se partager son héritage car tout le reste de sa famille a été décimé. Aveuglément amoureuse, elle joue le jeu à s'entraîner à ressembler à elle-même et essaye par la même occasion de séduire à nouveau son (ex) mari. Celui-ci passera plusieurs mois avec elle pour échafauder son plan afin de la faire passer pour sa femme auprès de ses derniers proches survivants et toucher l'héritage... 1ère incohérence : si on peut imaginer que ce dernier puisse ne pas reconnaître le visage reconstruit mais très ressemblant de son (ex) femme, il est totalement inconcevable que la première fois qu'elle le revoit et l'appelle par son diminutif connu uniquement de ses proches (Johnny), il se retourne mais ne s'attarde pas une seule seconde sur elle. Imaginez un peu : quelqu'un ressemblant à votre femme disparue depuis un an vous appelle par votre surnom de l'époque et cela ne vous interpelle pas ? 2ème incohérence : si le visage peut changer à cause d'une blessure, la voix quant-à-elle reste la même. Notre cher Johnny passe plusieurs mois avec sa femme qu'il a trahie il y a à peine un an sans reconnaître un seul instant le timbre de sa voix ? Incroyable ! 3ème incohérence : l'écriture. Le sympathique Johnny demande à Nelly de s'exercer à imiter l'écriture son ex-femme, ce qu'elle fait à la perfection dès le début. Une fois de plus cela ne met pas la puce à l'oreille à Johnny... Et que dire des multiples perches que lui tend Nelly et autres détails incohérents ! Conclusion : sauf à penser que Johnny est déficient intellectuel sévèrement atteint, le film ne tient pas du tout la route.
    QuelquesFilms.fr
    QuelquesFilms.fr

    220 abonnés 1 596 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 1 octobre 2014
    Juin 1945. La chanteuse Nelly Lenz, survivante miraculée d'un camp de concentration, est conduite par une amie dans un hôpital berlinois. Défigurée, elle va y subir une opération de reconstruction faciale, puis se mettre à la recherche de son mari Johnny, dont on lui dit pourtant qu'il l'a trahie. Nelly retrouve Johnny qui, la croyant morte, ne la reconnaît pas, mais lui trouve assez de ressemblance avec sa femme pour lui demander de jouer son rôle, afin qu'il puisse toucher l'héritage familial... L'idée de départ est originale ; le potentiel tragique est énorme, fondé sur les thèmes de la déportation des juifs, de l'amour et de la trahison, de la quête (ou plutôt de la reconquête) d'une identité, tout cela sur fond d'investigation pour lever quelques zones d'ombres du passé. Mais le scénario, malheureusement, ne tient pas debout. Il ne tient pas debout car il est peu vraisemblable que le mari ne reconnaisse pas sa femme, même si celle-ci a subi l'épreuve d'un camp de concentration et une intervention de chirurgie esthétique qui l'ont changée à jamais, physiquement et moralement. Lors de leurs "retrouvailles", Nelly appelle son mari par son petit nom, Johnny, alors qu'il se fait désormais appeler Johannes. Et puis il y a sa voix, ses mains, son écriture, sa familiarité avec quelques lieux de leur passé commun, et aussi un baiser échangé... Bref, difficile de croire que le Johnny en question n'ait pas au moins un doute, à un moment donné, sur l'identité de celle qu'il a face à lui. Difficile de croire aussi au jeu auquel se prête l'héroïne, à sa crédulité amoureuse en dépit des desseins de son mari. Difficile, donc, de se laisser prendre par la mécanique narrative. Malgré l'application de la réalisation, malgré l'investissement des acteurs principaux, rien n'y fait, ça fonctionne mal... jusqu'à la scène finale qui clôt bien tard ce jeu de dupes poussif et laisse un peu perplexe quant au rôle joué par les anciens amis du couple dans la stratégie du mari (de mèche ou pas ?).
     Kurosawa
    Kurosawa

    512 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 9 février 2015
    Christian Petzold met en scène une très belle histoire de façon plutôt convaincante. Finement écrit et impeccablement joué (Nina Hoss magnifique), le film parvient aussi à dire beaucoup par de simples regards ou par des plans brefs et précis. Pourtant, il est étrange que cette histoire d'amour impossible ne parvienne jamais à émouvoir. Petzold reste trop accrocher à son récit et instaure une distance qui étouffe quelque peu l'attachement du spectateur pour l’héroïne. Finalement, "Phoenix" comporte très peu de défauts techniques mais ne parvient pas à trouver une force émotionnelle qui l'aurait élevé à des hauteurs transcendantes.
    Ramm-MeinLieberKritiker-Stein
    Ramm-MeinLieberKritiker-Stein

    118 abonnés 543 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 décembre 2014
    "Phoenix" est d'abord l'apprentissage d'une femme à se reconstruire. Mais, muni de comédiens doués et d'un arc narratif singulier, ce film à la beauté sans limite, empile scènes chocs et surprises grâce à une mise en scène remplie de talent. En plus, ce qui est bien avec Petzold, c'est qu'il entoure les décors qu'il utilise d'une aura de mystère charnelle, et nous laisse baigner dans un tempérament intimiste et artistique puissant, pour former une sorte de discours sur la trahison et sur les méfaits de la guerre poignant et jamais exagéré. C'est pour ça que c'est un coup de poing intense et viscéral, qui nous vrille les tripes coup par coup, tel un hachoir automatique qui coupe, coupe, coupe... Et nous emballe pour nous conduire dans un chemin hasardeux et perdu... Pourquoi l'utiliser? Car c'est le meilleur pour nous rapprocher le plus de la grâce.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 28 janvier 2015
    Un drame presque hitchcockien sur fond d'Holocauste et d'amour trahi avec pour thème la reconstruction vertigineuse d'une femme rentrée des camps. Rien de léger donc, mais une troublante délicatesse dans le thème abordé sous un angle singulier et acerbe, sans frivolités, sans exagération, sans lamentation. Mise en scène tirée au cordeau, jeu d'acteur (et surtout d'actrice) proche de la perfection, montage impeccable, brillante réalisation, la scène finale au même titre que le reste du film est glaçante mais bercée d'une mélancolie toute aussi troublante. Un des plus beaux films qu'il m'ait été donné de voir.
    tixou0
    tixou0

    629 abonnés 1 969 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 4 février 2015
    Nelly Lenz (Nina Hoss, familière du cinéaste - 3e long métrage ensemble), chanteuse juive allemande (répertoire de musique légère), a été déportée fin 1944, à la suite d'une dénonciation, alors que cachée dans une auberge. Très sérieusement blessée à la libération des camps, elle est prise en charge par Lene, qui travaille à l'Agence juive. Les deux femmes doivent gagner la Palestine (encore sous mandat britannique - la création d'Israël est à venir). Cependant Nelly cherche son mari aryen, Johannes dit Johnny (Ronald Zehrfeld - déjà le partenaire de Nina Hoss dans le "Barbara" de Petzold). Pianiste (il l'accompagnait), il pourrait avoir trouvé du travail dans l'un des clubs berlinois du secteur américain d'une capitale façon champ de ruines. C'est au "Phoenix", cabaret interlope, qu'elle le retrouve, mais en homme à tout faire. La BA de ce nouveau film de Christian Petzold était prometteuse - une rescapée de l'Holocauste, après une lourde chirurgie réparatrice de la face, entreprend de reconquérir son mari sous une autre identité. Celui-ci, certain que Nelly n'a pas survécu, trouve à l'inconnue un air de ressemblance suffisant pour tenter une escroquerie à l'héritage, ce qui impliquera de façonner sa complice à l'aune de ses souvenirs (allure, maquillage et teinture des cheveux, façon de s'habiller..). Mais le scénario n'a pas une once de crédibilité - de l'étonnante maestria du chirurgien qui reconstruit le visage de la "gueule cassée" (horrible blessure par balles) à partir de vagues photos, à l'étonnant aveuglement de Johnny (au sens propre, comme figuré), ne s'étonnant (par exemple) pas que la jeune femme écrive comme Nelly, signe comme elle.. après seulement un ou deux essais... La dimension psychologique surtout, essentielle, est hautement fantaisiste dans son traitement - sauf si l'on a voulu prétendre à un vrai/faux jeu de dupes, chez les DEUX protagonistes. Cette (éventuelle) ambition manquant alors en moyens - ellipses systématiques mises à part... Décevant.
    traversay1
    traversay1

    3 081 abonnés 4 620 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 février 2015
    Toute la question est d'y croire ou non. La femme de retour des camps de Phoenix, défigurée, retrouve un mari qui ne la reconnait pas. Dans le Berlin dévasté de l'immédiat après-guerre se noue une relation ambigüe dans un couple qui fait doublement semblant. Ou pas ? Christian Petzold, sans nul doute le meilleur cinéaste allemand actuel, renvoie son pays à des démons loin d'être encore apaisés. Si le postulat de départ ne convaincra pas les incrédules, le cinéaste n'en signe pas moins un film étonnant, la reconstruction et la renaissance d'une femme qui va se frotter au danger de la vérité, au jeu du mensonge et des illusions. Le film est précis tout en laissant planer de nombreuses zones d'ombre, dans un lieu et une époque où, après la survie, est venu le moment du retour à une certaine normalité, celui ou il faut faire avec ou souvent sans. Visage défait, démarche hésitante, sourire absent, Nina Hoss se révèle encore plus stupéfiante que dans Barbara. Comme une héritière de la grande Jeanne Moreau, elle nous terrasse dans une dernière scène sublime.
    officiel76
    officiel76

    38 abonnés 411 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 10 février 2015
    Film hautement improbable, à commencer par la chirurgie esthétique de 1945 qui fait plus de miracle que celle d'aujourd'hui, au scénario tout à fait improbable (un pianiste qui devient homme à tout faire, un homme qui ne reconnait pas sa femme malgré un nombre de détails tout à fait ahurissants pour le mettre sur la voie) on pourrait à la rigueur accepter autant d'invraisemblances si c'était passionnant...mais alors là...c'est soporifique comme jamais, tout est raconté d'un ton absolument atone...pour les amateurs du genre...j'ai trouvé ça inodore incolore et sans saveur, soit l'inverse de la critique visiblement qui ne tarit pas d'éloges...
    Pauline_R
    Pauline_R

    172 abonnés 398 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 février 2015
    Un beau film au scénario qui, à première vue, peut sembler invraisemblable mais devient crédible grâce à un traitement fin et d'une grande pudeur. Les vingt premières minutes ne sont pas simples à suivre mais le film prend toute son ampleur et son intérêt dès la rencontre entre les deux personnages principaux, superbement interprétés. Il y a alors un vrai suspense et une psychologie des personnages qui devient passionnante à suivre.
    jmjbest2
    jmjbest2

    14 abonnés 90 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 janvier 2015
    Je comprends la critique 2* ci-dessus, bien entendu il faut admettre cette invraisemblance que le mari n'y voie pas sa femme , ou en tous cas ne donne même pas -jusqu'au bout- l'impression d'un doute. J'ai aussi ces interrogations sur le rôle des "amis" (je dirais stipendiés par le mari) et de l'amie de Nelly qui aurait donc elle aussi trahi en ayant une liaison autrefois, avec Johnny (mon épouse l'a compris, moi pas..)
    Tout ceci n'efface en rien la qualité du film et de l'interprétation Paetzold est vraiment un grand, ne mégotons pas nos étoiles quand on voit l'avalanche de comédies (?) ratées françaises en ce début d'année , et qui remplissent les salles -nous dit-on-
    Sildenafil
    Sildenafil

    63 abonnés 1 028 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 28 janvier 2016
    Tout un contexte historique (post-libération des camps nazis) qui, plutôt que de servir le film, participe davantage à ces incohérences - petites mais nombreuses - (la chirurgie esthétique excessivement réussie, le fait que le mari ne reconnaisse pas sa femme malgré les nombreux indices, les réactions des personnages, etc.) en plus d'être un justificatif d'un surdramatisation superfétatoire.
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