Avis sur Le Cercle

Dans les années 50, Le Cercle, créé déjà 20 ans plus tôt, est un magazine destiné à la communauté homosexuelle de Zurich, et bien au-delà, là où ne règne pas la relative tolérance suisse. C'est aussi une sorte de club qui organise des soirées festives et amicales. Le film de Stefan Haupt mêle documentaire, avec témoignages des survivants de l'époque et images d'archives, et reconstitution plus précisément centrée sur un couple gay, le premier à se marier en Suisse; des années plus tard. L'amalgame entre ses différentes formes n'est pas complètement maîtrisé mais l'atmosphère tendue de ces années, la violence policière et le climat homophobe sont parfaitement rendus. A l'image de cet enseignant qui mène une double vie et ne fit son coming out familial qu'à l'âge de ... 70 ans. Le cercle n'est pas à proprement parler une oeuvre militante mais un éclairage lucide sur une période pas si éloignée de la notre dès lors que l'ostracisation et la condamnation de ceux qui sont prétendument "différents" sont loin d'avoir disparu.

Un très bon docu film qui m'a bouleversée sur des homosexuels opprimés dans l'Allemage ex-nazie de 1958. Cela ressemble trop à un documentaire et ça m'a déçu. Mais ça reste très émouvant.

Avec ce film le réalisateur suisse Stefan Haupt nous raconte une période de la vie pour les personnes homosexuelles dans la Suisse des années 50-60, mais au final elle résume bien la condition de ces personnes dans tous les pays européens d'avant la dépénalisation et les mouvements anti-discrimination. Il organise le film entre documentaire et fiction en racontant la rencontre et l'histoire d'amour de Ernst et Röbi dans le Zürich de cette fin des années 50. Le premier et professeur dans une école de filles et cache son homosexualité, le second est coiffeur le jour artiste transformiste la nuit et ne fait pas mystère de son orientation auprès de sa famille. Leur rencontre a lieu lors d'un des événements organisés par “Le Cercle” association suisse semi-légale qui publie le premier magasine au monde à destination des homosexuels. Le film retrace via cette histoire d'amour le zénith et la chute de cette publication qui pour édulcorée qu'elle ait été (censure policière oblige) a permis à beaucoup d'homosexuels de sortir de l'isolement que la société leur imposait. C'est aussi une vision étonnante de cette ville de Suisse alémanique qui après la guerre montrait une tolérance rare pour tout le monde et les gays en particuliers et dont le film retrace la lente dérive vers une position plus réactionnaire allant jusqu'à la persécution de ces derniers. Les allers-retours entre récit fictionnel et interviews des protagonistes offrent un film qui allie le côté informatif de tout documentaire au côté passionnant et empathie d'une fiction. Grâce à ce parti-pris on évite l'aridité du documentaire et le trop de pathos de la fiction. Ce long-métrage, hélas très confidentiel dans notre pays, mérite donc un coup d'œil tant il offre un bel équilibre entre l'informatif et le divertissement et montre donc une réalité heureusement éteinte dans bon nombre des pays d'Europe, mais encore le destin de nombreux homosexuels dans la majorité des pays du monde. Un film militant qui n'écrase pas sous son propos donc.

La forme récitative est un peu inédite : une mise en scène classique d’une fiction éclairée par le commentaire de ceux qui ont vécu cette histoire. Rien à voir avec le classique de la TV qui intercale interview et vidéos. C’est tellement bien fait, fluide et lumineux que l’on se laisse vite emporter par l’histoire de cette communauté homosexuelle suisse qui dans les années cinquante réussissait à vivre malgré l’homophobie régnante en Europe. Stefan Haupt a su retrouver, le ton, l’ambiance et les couleurs (primauté de l’ocre) de ces années malheureusement toujours présentes.
Pour en savoir plus

Rares sont les films, traitant de l'homosexualité, proposés par un pays pour concourir aux Oscars. La Suisse a pris le risque avec Le Cercle, organisation semi-clandestine homosexuelle à Zurich dans les années 50. Le film se découpe en deux parties qui s'entrecroisent, se mêlent, pour raconter l'histoire d'amour entre Ernest et Röbi, premier couple d'hommes à se marier en Suisse en 2003. Nous suivons donc leur rencontre grâce au Cercle avec une partie documentaire où les protagonistes se livrent. Mais aussi une partie fiction où l'on suit toujours nos protagonistes mais quand ils étaient jeunes. Au départ c'est un peu troublant, étrange, car ce procédé enlève, je trouve, de la tentation dramatique aux scènes de fictions et c'est dommage car toute la partie fiction est excellente tellement l'histoire est prenante avec cette répression qui survient subitement alors qu'ils pouvaient vivre librement leur sexualité à la fin des années 50. Peut-être que pour des raisons budgétaires cette solution fût choisie. C'est bien joué, troublant de réalisme, de dureté et d’honnêteté. Un film atypique qui mérite vraiment d'être mis en avant.

Un film qui traite d'une vraie histoire d'amour entre deux hommes qui ont vécu une époque dans laquelle il fallait cacher son homosexualité. "Le Cercle" est un film touchant, un peu lent à mon goût mais très intéressant.

"Le cercle" qui donne le titre au film, est le nom d'une revue homosexuelle Suisse qui essayait de fédérer toute une communauté vivant cachée ou honteusement malgré une loi ne condamnant pas l'amour pour le même sexe. Nous sommes dans les années 50, et être gay restait une honte ou tout du moins la possibilité d'une vindicte de la société ou de la famille. Dans ce cadre là, nous suivons le destin de Ernst, professeur de français pas encore titularisé et de Robi, jeune coiffeur rêvant d'une carrière de chanteur travesti. Ils vont s'aimer malgré leurs différences de milieu et les difficultés que représentaient à l'époque un amour que beaucoup considéraient contre nature.
Film éminemment sympathique, surtout par les temps qui courent, le discours tenu, évitant tout militantisme lourdingue, s'attarde plutôt à parler d'amour entre deux êtres. Le film a les bonnes couleurs orangers qui siéent si bien à toute reconstitution d'époque. L'histoire hésitant entre romance et rappel historique se suit avec intérêt et émotion.
Cependant, on reste un peu sur notre faim car le dispositif employé par le réalisateur, à savoir le genre docu/fiction si prisé en télévision, annihile certains effets souhaités, Le film est entrecoupé d'interviews des vrais protagonistes de l'histoire, C'est touchant de les voir, vieillis mais toujours passionnants, de les entendre se rappeler ce passé qui les a marqués. Selon le spectateur que l'on est, on s'attache soit au documentaire et du coup la fiction s'en trouve affadie soit le contraire mais les témoignages réels empêchent l'empathie avec les acteurs qui, bien que convaincants, n'arrivent au final pas à l'emporter totalement sur l'émotion. Ce va et vient entre réalité d'aujourd'hui et fiction d'hier, ne fonctionne pas toujours très bien, donnant au film un caractère un peu trop banal. Il permet toutefois de bien ancrer cette histoire dans une réalité historique, lui donnant un côté pédagogique toujours bon à prendre.
La fin sur le blog

« Je ne veux parler que de cinéma, pourquoi parler d’autre chose ? Avec le cinéma on parle de tout, on arrive à tout ». C’est à l’aide de ces mots justement choisis que Jean-Luc Godart à un jour défini un art qui ne pouvait s’apparenter à aucun autre : le septième et unique art. Nombre de réalisateurs lui ont donné raison et ont su, à leur manière, le rendre aussi indestructible qu’habilement incontournable. Cette année, c’est avec grâce, charme et élégance que le réalisateur suisse Stefan Haupt vient apporter sa modeste contribution à ce qui fait du cinéma un carrefour à part entière. Et il le fait d’une bien belle manière car au-delà de s’attaquer à une histoire méconnue du paysage zurichois des années 50, il réconcilie les amateurs de blockbusters quant au bien fondé de réalisations non élitistes mais utiles au plus grand nombre. Cela donne beaucoup de vertu au Cercle, un mélange docu-fiction qui ne tarde pas à rentrer en adéquation parfaite et capte de par son franc parler, son réalisme. Matthias Hungerbühler et Sven Schelker, les Ernst et Röbi d’une époque tourmentée et marquante, réalisent un véritable tour de force en interprétant avec autant d’exactitude un couple né pour s’aimer, né pour dépasser les conventions en s’affranchissant de tout idéal d’éthique. Le Cercle est plus qu’un film à découvrir : il est et restera un film utile dont l’écho se veut déjà universel.

Comme "Qu'il est étrange de s'appeler Federico" sorti l'an passé, "Le Cercle" est un docu/fiction. J'ai trouvé épatante la partie fiction, avec des acteurs convaincants, une reconstitution émouvante des soirées gays chics, quand la cravate était de rigueur, les toilettes très fréquentées et la vigilance/clandestinité de mise. La partie documentaire donne du poids à la répression, grâce aux détails évoqués. Reste que l'alternance des deux genres affaiblit l'ensemble. La partie fiction, légèrement plus développée, éventuellement menée comme un thriller, aurait pu prendre tout le film.

Rares sont les films qui m'ont autant submergé d'émotions. Der Kreis est une incroyable réussite, parfaitement dosé, mélangeant témoignages, reconstitution/fiction de l'époque et images d'archives. Incroyable et criant de vérité. Indispensable !

un film/docu très intéressant dans des années où homosexualité rimait avec clandestinité... finalement en sommes nous si loin... ils sont beaux ces deux hommes !

Il est proche, le temps de l'homophobie... Même actuel, malheureusement, mais le film-documentaire Le Cercle préfère nous raconter cette magnifique histoire d'amour entre deux jeunes hommes qui aujourd'hui sont un charmant couple marié (le premier de Suisse), narrant chacun les déboires de leur journal érotique destiné aux homosexuels. Les flashbacks incessants donnent parfois le tournis (on s'y perd un peu), mais l'intrigue tirée de l'expérience des deux papys adorables est bien menée, sans aucun ennui, et appuie bien sur l'hypocrisie des pays qui sont soit-disant sortis des idées anti-libertaires de la seconde guerre mondiale...mais répètent inlassablement les mêmes persécutions sur les mêmes groupes. Les pratiques des policiers que nous racontent les personnes-personnages sont effroyables et moyenâgeuses, il n'en fallait pas plus pour faire de Le Cercle un petit bijou de sincérité et d'engagement. Le seul défaut est peut-être, mis à part la chronologie parfois en bazar, les finitions manquantes pour l'international : tout n'est pas sous-titré ou légendé, ce qui agace si l'on suit assidument le film. Autrement, ce film-documentaire nous permet de découvrir l'histoire d'une revue méconnue, et un duo tout à fait charmant.

le cercle est un documentaire-fiction sur une page inconnue de l'histoire: la création de la première association gay dans le monde dans les années 1950.C'est une oeuvre utile,émouvante par moments et parsemé d'humour.

Un chef d’œuvre, une histoire vraie, un témoignage, ce film devrait être diffuser dans les établissements scolaires pour en finir avec l'homophobie à l'école, il est poignant et rempli d'espérance.