Je suis de ceux qui veulent relever la note du film d’Hélène Zimmer : « A 14 ans ». Pour avoir été Assistant d’Education dans deux collèges différents entre 2007 et 2014, je peux confirmer que le film photocopie à merveille cette chronique de collégiens. Tout dans leurs comportements, dans leurs réflexions, dans leurs ruptures de ton, d’émotions, dans leurs langages est bien restitué. D’aucuns peuvent s’en étonner ou s’étonner de cette soi-disant triste jeunesse, il reste que le ton est juste. Juste, vrai et réel. Le langage est certes par moments ordurier mais il est souvent employé inconsciemment, sans que la plupart des collégiennes en mesurent le poids ou le sens. Et selon la situation, le langage ordurier peut être consciemment hostile ou consciemment inoffensif. La réalisatrice s’est attardée à des élèves de 3ème. C’est-à-dire la dernière année. C’est-à-dire l’année du premier examen, l’année de trop, celle où l’on sature, celle où l’on compte les jours, celle qui précède la grande école, synonyme de plus de liberté : le lycée ; l’année prochaine, les élèves ne seront pas obligés de faire acte de présence en permanence, pourront fumer à l’extérieur du lycée sans se cacher ; ils auront le sentiment d’être plus grands. La dernière année du collège, la plupart des élèves la considèrent comme une prison. Pour beaucoup d’entre eux, ils se connaissent depuis la 6ème si ce n’est pas avant. Au-delà de cette année ultime, les corps se transforment, les filles les plus hardies pensent être des jeunes femmes mais le langage et leurs comportements trahissent ce corps émancipé : en vérité, elles restent des gamines. A quoi bon s’attendre à une intrigue, à un fil rouge quelconque ? Là n’est pas le sujet d’Hélène Zimmer. Elle filme une chronique, le quotidien des 3ème d’un collège. En effet, ça peut paraître inutile, sans intérêt, mais j’avoue être tombé dans le piège de la curiosité et de l’intérêt. Et me suis aperçu, que ce soit en région PACA ou dans un collège des Yvelines, la grande majorité des comportements se ressemblent. Les élèves sont formatés ! D’où ces réflexions : triste jeunesse. Une jeunesse qui parle mal et à leurs semblables, et aux professeurs et à leurs parents. C’est sans doute le seul reproche que je ferais au film. Les principaux personnages semblaient avoir les mêmes profils : familles recomposées, parents divorcés. Il aurait été judicieux qu’un des personnages ait une vie parentale équilibrée. D’où aussi ces réflexions : « clichés ». Mais malheureusement, les clichés sont dans la vraie vie. Et Hélène Zimmer n’est pas tombée dans le cliché tant je le répète ce groupe de collégiens révèlent une vérité. Maintenant, quelle est la part d’improvisation ? Y a t-il eu improvisation ? Quelle est la part d’un dialogue écrit ? Toujours est-il que les jeunes acteurs se sont bien débrouillés, même si par instant, ça sonnait un peu faux dans leur interprétation. Un film à supporter. Avec mes encouragements !