Il FAUT, je dis bien il FAUT aller voir ce 1er film de Stéphanie Pillonca. Cette jeune réalisatrice, déjà grande réalisatrice de documentaires,signe là un 1er film qui, sans chercher à plaire à tout prix pour des raisons notamment commerciales, nous sort d'une forme d'enfermement et de repli sur soi, typique de notre époque, pour nous entraîner à vivre une qualité souvent oubliée dans nos sociétés, l'empathie. Ce tour de force est d'autant plus grand que cette histoire se déroule en 1800, en Bretagne, cad, loin des réalités d'aujourd'hui. Mais, la beauté de l’image, le texte fort et sobre, la justesse du jeu des acteurs, la puissance de la réalisation qui évoque avec une grande subtilité et finesse, la souffrance de la fillette, provoquent une émotion si forte qu'elle nous pousse à repenser ce que peut-être parfois notre perception de l'Autre et notre relation à lui.
Stéphanie Pillonca rend palpable, accessible, compréhensible, la profondeur de la souffrance de "Fleur de Tonnerre",et nous aide à percevoir comment des enfances brisées, la peur, la manipulation, écrivent certains destins de manière dramatique. Et, en comprenant, en touchant du doigts,, la réalité de cette souffrance, terrible, puissante, qui conduit "Fleur de Tonnerre" aux portes de la folie destructrice, on ne peut que réfléchir à la violence qui sévit parfois dans nos sociétés et au manque terrible de sens que cela suppose. OUI, j'ai aimé et plus encore ce film que j'ai eu la chance de voir en Avant Première.... et, parce qu'il fait partie de ces films qui font le buzz car le bouche à oreille, est plus fort que tout, je retournerai le voir, en famille et avec des amis.