Avis : Le Pont des Espions - Page 4

Les derniers films de Spielberg m'avaient profondément déçu.

C'est donc sans beaucoup d'illusions, mais avec un peu d'espoir, que je suis allé voir Le pont des espions.

Pour commencer, le film assène une première vérité : Spielberg a besoin d'une grande histoire pour faire un bon film. Le scénario de Cheval de guerre était anémié, et le film affreux, celui du Pont des espions est complexe, et le film est intéressant.

Le deuxième point fort du film, qui lui donne finalement sa structure solide, c'est l'incroyable interprétation de Tom Hanks, qui prête ses traits de marmotte viellissante (mais déterminée) à un personnage d'anthologie. L'avocat James Donovan restera en effet comme un archétype quasiment parfait du héros américain : attaché au principe de la démocratie envers et contre tout, héroïque, subtil, intelligent, opiniâtre, visionnaire.

On suit les soubresauts inattendus de cette belle histoire avec un intérêt constant. La mise en scène du maître s'avère virtuose, s'appuyant à la fois sur des mouvements de caméra complexes et sur des champ/contrechamp d'un classicisme intemporel.

C'est la direction atristique (décors, lumière) qui me chagrine un peu : elle est très belle, presque trop. Par exemple, la pauvreté de Berlin Est est trop richement reconstituée pour être crédible, et les millions de dollars se voient tellement à l'écran que cela en devient parfois gênant.

Un très bon divertissement tout de même, qui s'appuie sur un sujet passionant (et d'actualité sous certains angles) et un casting de haut niveau.

Le Pont des Espions est définitivement un film sérieux qui marque d'ailleurs les retrouvailles de Spilberg avec Tom Hanks. En gros, le topo, c'est que pendant la Guerre Froide en 1957, un espion soviétique est repéré à New-York et doit être jugé devant un tribunal. Les américains, soucieux de leur image, souhaitent que le procès se fasse dans les règles de l'art, comme dans toute bonne démocratie qui se respecte, à savoir assurer les droits de la défense, le contradictoire et par conséquent, on cherche à fournir à notre espion soviétique un bon avocat. Cet avocat, c'est Tom Hanks alias James Donovan (qui s'occupe d'assurances à la base). Et d'ailleurs, tous les protagonistes de ce film ont vraiment existé, le scénario étant inspiré de faits réels. Mais le film n'est pas que à propos de ce procès, en effet, on entre ensuite dans une véritable histoire d'espions teintée de diplomatie souterraine et c'es en ça que ce film est génial, ses deux parties se complètent et sont toutes deux excellentes. Car parallèlement à ce procès, il se passe d'autres choses qui vont conduire tous nos personnages vers ce fameux pont des espions. Je n'en dis pas davantage de peur de vous gâcher l'histoire.

C'est là qu'on peut voir une minuscule faiblesse au scénario, des personnages qui vont s'avérer importants son introduit un peu comme un cheveux sur la soupe, c'est un peu dommage mais rien de bien grave.

Spielberg est un génie, on l'a souvent dit mais tout de même, je ne me lasse pas de le répéter. Ses mouvements de caméra, les différents plans choisis, le dynamisme des scènes, la photographie, la musique, la direction des acteurs. Tout est au top. Ainsi, lorsqu'il filme simplement Donovan en train de dormir, de retour de son périple, on le voit à travers les yeux de sa femme qui l'admire comme chacun de nous, simple spectateur. Et cette manière de filmer cette femme est vraiment formidable, l'archétype de la femme au foyer américaine des années 1950 devient un personnage d'une beauté et d'une profondeur insoupçonnées. Une simple toile devient un objet à la portée symbolique très puissante. Il ne faut pas minimiser la réalisation de Spielberg, il y a au moins 5 minutes à la fin du film où les plans s’enchaînent, sans aucun dialogue, seulement avec de la musique et c'est d'une splendeur, c'est si poétique. Ainsi, un plan du métro de New York où Donovan regarde des enfants jouer et traverser un grillage fait écho à un plan du métro de Berlin où le même Donovan voyait des allemands de l'Est se faire descendre en essayant de passer à l'Ouest. Ce même Donovan passe de zéro à héro selon la perspective dans ce même métro au cours du film et cela amène quelques interrogations sur l'état de l'opinion publique, sur la passion qui l'emporte sur la raison car selon le spectateur, Donovan est héros du début à la fin. Que ce soit sur des débats purement juridiques sur ce que doivent être les droits de la défense, accordés à chaque être humain, qu'il soit espion soviétique ou non, mais son héroïsme repose également dans son refus du pragmatisme et de la réal politik dans sa manière de mener les négociations.

Le choix de Tom Hanks pour ce rôle de l'avocat Donovan est excellent, quand Tom Hanks nous la joue avocat, on atteint en général des hauteurs stratosphériques (blague inside si vous avez vu le film), ainsi, il nous aura déjà laissé un souvenir impérissable dans le géant Philadelphia, film au combien symbolique sur la défense des droits civiques. Il est clairement au même niveau ici, plus de 20 ans après, et c'est un réel plaisir de le retrouver dans un tel rôle.

Non, Spielberg n'est pas naïf. Ce film n'est ni naïf, ni mièvre, ni manichéen. Il critique aussi bien l'URSS et le système communiste que l'hypocrisie américaine qui bafoue allègrement son droit selon son bon vouloir. Bien entendu, les interrogatoires à la russe sont un peu plus musclés que ceux des américains (enfin à cette époque) mais la CIA n'est pas exempte de tout reproche. Au final, les torts sont vraiment partagé. Mais dans ce film, rien ne peut atteindre le héros qui est un homme debout, quoi qu'il advienne, il ne transige pas sur ses principes, contrairement à ces deux puissances qui se font face.

Le Pont des Espions : Le retour du duo de choc au cinéma : derrière la caméra, on ne parle plus de sa renommé Steven Spielberg et devant la camera, un grand acteur : Tom Hanks. Et j’avais peur que le film soit long et lent car dommage (ou pas) que Spielberg face des films plus sérieux, moins grand divertissement, plus basé sur des faits réels… Mais, le coup de génie du réalisateur, c’est de nous transporté et nous captivé et ça je dis bravo. Car pourtant, le rythme est assez lent, il y a pas mal de dialogue et donc peu d’action, mais la magie, c’est que c’est jamais chiant, loin de la, et pourtant, on les sent passes les deux heurs passés. Mais les événements sont tellement fluides et les personnages intéressants que ça passe tout seul. Et oui, gros point fort du film, son personnage principal qui est très intéressant a suive et aussi attachant, avec ses petites mimiques… Mais ça, c’est grâce au charisme et a l’aisance de Tom Hanks, ça fait plaisir de la revoir au ciné et de voir qui est toujours autant, un grand acteur. Mais après, les personnages secondaires sont toujours aussi bien soignées, il faut le souligné. Et pour l’histoire, c’est un avocat renommé qui ce fait l’Amérique a dos pour défendre un espion Russe mais les négociations vont commence et il va jouer de son expérience pour faire au mieux, mais dans une période de guerre froid ou les tensions sont grandes, a va être dur… Donc voila, très bon portrait de cette période avec une bonne ambiance crédible et authentique. Et ça, c’est grâce a la réalisation qui est classique, soigné, précise, avec de l’idée dans les plans… ça c’est du cinéma et du Spielberg. Et pour finir, dommage que ce n’est pas John Williams aux musiques ^^ mais bon. Donc voila, un film solide et bien travaillé, captivant comme il le faut.

Film inspiré d'une histoire vraie, Le Pont des espions fait revivre l'atmosphère de la Guerre froide des années 50 et 60. Cela se traduit par une mise en scène très classique qui aurait pu sortir d'un film de cette époque. Classicisme ne veut pas dire sans talent car elle est signée Steven Spielberg, qui comme souvent est d'une grande efficacité ainsi que le prouve le début du film montrant la traque et l'arrestation de Rudolf Abel et qui se déroule de nombreuses minutes sans aucun dialogue. D'ailleurs, la mise en scène de Spielberg est tellement efficace que l'on ne se rend pas compte qu'il n'y a aucune musique pendant les vingt premières minutes. Ainsi, même si Le Pont des espions ne fait pas partie des œuvres les plus marquantes du cinéaste, le réalisateur arrive à signer un film sur l'espionnage en apparence simple (car basé essentiellement sur le jeu d'acteur) qui n'ennuie à aucun moment (malgré ses 2h20) et qui arrive à mélanger une histoire très sérieuse avec quelques notes d'humour qui font mouche (et qui nous rappelle que le scénario de Matt Charman a été réécrit par les frères Coen). Spielberg réussit donc un très bon divertissement et nous permet de nous rappeler ce qu'était la Guerre froide à la fin des années 50 et au début des années 60.

Le pont des espions est un film d'espionnage réalisé par Steven Spielberg. Ce film a été réalisé à l'ancienne; en témoignent la photographie très vintage et le sujet consacré à la guerre froide entre les Etats Unis et l'Union Soviétique. Tom Hanks y campe avec talent un avocat d'une entreprise d'assurance new yorkaise chargé de défendre Abel, un espion à la solde de l'Union Soviétique alors que nous sommes en plein Mac Carthysme. L'avocat est ensuite sollicité pour effectuer un échange en RDA entre le dénommé Abel condamné à la prison à vie et Powers, un pilote d'avion de reconnaissance dont l'appareil a été abattu par les soviétiques et qui est détenu par la RDA. Steven Spielberg réussit avec ce film à l'intrigue pas du tout actuelle à établir une photographie pertinente et pleine d'humanisme d'une époque où le monde était vraiment coupé en 2, 12 ans après la deuxième guerre mondiale dans une Allemagne qui se remettait difficilement de la deuxième guerre mondiale. On peut saluer la performance de Tom Hanks, d'Amy Ryan et de Mark Rylance.

Dans une année de cinéma qui aura vu un certain nombre de films creux, mornes et largement inaboutis, "Le Pont des Espions" arrive comme une bouffée d'air revigorante, jouant habilement sur deux tableaux : divertir tout en faisant réfléchir. Car en même temps que Spielberg récite à merveille son cinéma (sens du récit et du rythme, élégance noble du classicisme, direction d'acteurs époustouflante), le film se pose un certain nombre de questions politiques, aussi complexes que peut l'être l'histoire traitée. Faut-il condamner à mort l'espion russe ? Faire un échange est-il légitime ? Quelles doivent être les conditions de celui-ci ? Ces questions, aussi délicates que judicieusement posées, le film les dispose dans un cheminement d'une grande cohérence et réussit en plus à faire participer le spectateur, à faire en sorte que ce dernier réfléchisse en même temps que le personnage principal, ainsi la réflexion est à la fois concrète et ludique. Le spectateur accepte de jouer parce que le film l'y incite, grâce en partie à sa légèreté (la présence importante de l'humour) et aussi au retour au premier plan de Tom Hanks, qui nous rappelle qu'il est un acteur génial, impeccable dans son incarnation du paternalisme américain et dans sa figure d'alter ego du cinéaste (un bloc d'humanité qui fait face dans une période sombre) et en même temps malmené et esseulé. Il est d'ailleurs surprenant de voir comment Spielberg critique la justice et la politique américaine de l'époque en faisant du véritable et presque seul soutien du protagoniste l'espion russe, une complicité qui donne lieu à des scènes particulièrement émouvantes. "Le Pont des Espions" est un film remarquablement écrit et mis en scène avec une fluidité aérienne, lucide sur la noirceur de cette période et corrosif sur la paranoïa diffusée à l'intérieur des deux blocs.

Ça faisait un (petit) moment que Spielberg ne nous avait pas autant emballé par une œuvre aussi fascinante. Tout en suivant un chemin bordé par le conventionnalisme, le metteur en scène étincelle avec un film fort et malin, souvent génial, trouvant son « épique » à lui, ailleurs que dans le grand spectacle popcorn. Et Spielberg, avec l'aide d'un excellent scénario signé des frères Coen, de montrer qu’il a encore de nombreuses cordes à son arc. Le Pont des Espions est un effort précieux, un thriller à hauteur d’homme, doublé d’un film palpitant à l’esthétique magistrale et à l’interprétation remarquable et remarquée.

Critique complète sur Mondociné

Une tension palpable ressort de ce film qui nous tient en haleine tout du long. Le choix de l’événement est judicieux et la performance de Tom Hanks est comme d’habitude de haute volée.

En pleine guerre froide, un espion russe est arrêté aux USA. Un avocat d'affaire est chargé de le défendre, à l'encontre de l'opinion publique. C'est alors qu'un pilote américain est abattu en URSS, et qu'une négociation tendue va se mettre en place à Berlin-Est... "Bridge of Spies" est un mélange de drame et d'espionnage à l'ancienne. Tom Hanks, charismatique à souhait et très l'aise, incarne un avocat intègre et humaniste, qui se retrouve dans un bourbier mêlant espion russe, CIA, politique est-allemande et stratégie soviétique. Il est appuyé par des seconds rôles de qualité, dans une intrigue contenant quelques caricatures, mais globalement très bien construite,et intelligente. Le film aborde dans son premier acte le droit à la défense et à la justice pour tous, et les nuances entre trahison et devoir, même quand il s'agit d'espionnage. Dans un second temps, il dépeint de manière tristement réaliste l'atmosphère de Berlin-Est au moment de l'érection du Mur, et les magouilles des deux côtés du rideau de fer. Par ailleurs, l'histoire autour de la négociation est prenante, et menée en finesse. Le tout est portée par une réalisation soignée de Spielberg, qui joue sur des couleurs hivernales ou pluvieuses, des jeux de lumière saturée, des plans fluides et bien découpés, et des effets de montages pertinents. "Bridge of Spies" marque donc une réussite de plus dans la carrière du réalisateur.

Inspiré d'une histoire vraie, ce film nous projette à la fin des années 50, en pleine guerre froide Etats-Unis/Russie.
Un avocat d'affaires (James B. Donovan) va se retrouver impliqué au coeur de ce conflit d'espionnage historique : en Amérique tout d'abord pour défendre un espion russe face à la haine du communisme, puis à Berlin pendant la construction du mur.
Ce biopic, orchestré magistralement par Steven Spielberg, réussit à nous immerger totalement pendant plus de 2 heures dans l'atmosphère de l'époque et regorge d'innombrables qualités : un acteur principal brillant (Tom Hanks) et un sujet traité de façon précise, passionnante, instructive et rythmée.
C'est superbement filmé, avec une photographie très soignée, et malgré la gravité de l'histoire, une certaine dose d'humour a été intelligemment saupoudrée.
Un véritable TOP film à voir sans hésitation !

sur le sujet crucial de la guerre froide entre ces deux grands blocs de l'époque
Spielberg nous offre une reconstitution parfaite avec un très grand Tom Hanks.
chaque scène est un pur bonheur et nous offre quelques clins d'œil appropriés.
Berlin est sous la neige fait froid dans le dos et la construction de ce mur de la honte
nous donne un avant goût des dictatures.
passionnant de bout en bout.

Spielberg renoue ici avec les reconstitutions historiques d'envergure dont il s'est fait le spécialiste : ici, le dénouement heureux d'échange d'espions, dans un contexte de tension durant la guerre froide. Ce qu'il y a de savoureux reste l'incroyable et le remarquable concours d'un "simple" avocat d'assurance, qui à force de témérité et de courage, a su retourner à son avantage (et celui de ses "clients") une "partie de poker" pourtant loin d'être gagnée. Se dresse en outre, à travers le film, la difficulté diplomatique et géopolitique d'antan (ici, entre blocs naguère diamétralement opposées), dont la complexité des relations est toujours d'actualité (même si les parties prenantes et objectifs ont depuis quelque peu changé).

Certes moins haletant qu'un Argo, le Pont des Espions n'en demeure pas moins tout autant réussi, car pourvu d'autres qualités ; ainsi jeux d'acteurs, retranscriptions d'époque et intrigue ne manqueront pas de satisfaire les amateurs du genre.

"Le Pont des Espions" de Steven Spielberg - La chronique qui dort sous les ponts !

Après un "Lincoln" intéressant mais vite oublié, Spielberg nous revient en grande forme avec "Le Pont des Espions" et son ambiance de guerre froide.

Spielberg nous fait revivre cette période intense de guerre froide, entre la fin des années 50 et le début des années 60. La peur de la guerre atomique etait prégnante, la parano universelle et l'envie de lynchage permanent ; les tensions étaient exacerbées.

La capture d'un espion russe infiltré depuis des décennies en Amérique va donc déchaîner les passions, raviver, si besoin était, les peurs primales et plonger le pays dans une paranoïa aiguë.

C'est dans ce contexte que nous assistons à l'élévation du mur de Berlin qui va définitivement contribuer à faire sombrer l'Est et l'Ouest dans la déliquescence et où chaque acte aura un parfum de conséquence funeste.

Pour filmer cela, Spielberg va user d'une approche Old school au charme suranné. Il va poser sur son film une patine qui le rend intemporel.
La réalisation est magnifique, les plans superbes, Spielberg impose un rythme faussement nonchalant pour nous raconter cette histoire d'espions. L'histoire tournant entre l'échange d'un espion russe et celle d'un espion américain et surtout mettant en exergue toutes les tractations officielles et officieuses pour mener à bien le projet. C'est tordu comme dans un roman de John Le Carré auquel on pense forcément pour ce type d'histoires.

Spielberg a une telle maîtrise de son art que le spectateur ébahi reste la bouche ouverte, la langue pendante. Sans artifices, sans pyrotechnie. En finesse. La patte d'un grand réalisateur.

Tom Hanks, une fois de plus, délivre une prestation toute en retenue, en justesse et en émotions. C'est le phare de ce pont, celui qui va éclairer notre vision du film.

Quant à l'espion russe, sur qui le film démarre, interprété par est juste énorme. Son jeu sobre et intérieur force le respect. Impossible de ne pas vous signaler sa prestation. On ne croise pas tous les jours de tels acteurs.

L'addition de ces deux talents (Spielberg Hanks) procure des vagues émotionnelles intenses, nous narre une belle histoire et nous donne de belles leçons d'humanisme contre le cynisme ambiant des divers services secrets et des politiciens de tous bords. Au prix d'un ticket de cinéma, c'est donné !

Spielberg et ses acolytes scénaristes (rien de moins que les frères Cohen) se sont attelés à tresser des lettres de noblesses à ce métier plutôt mystérieux de négociateur de crises entre états mi-diplomate mi-espion. La guerre froide étant un terreau fertile, le récit tiré de faits réels montre à quel point l'Histoire dépend parfois de l'humeur et du talent de quelques hommes.

Réalisation haut de gamme, avec reconstitution soignée de la fin des années 50 et début de la décennie suivante, avec ambiance berlinoise de circonstance, la construction narrative ne prends aucun risque et se déroule très classiquement, sans génie particulier. La démonstration parfois trop didactique lasse le spectateur, l'ennui l'effleurant de temps à autre. Personnellement je m'attends toujours à plus de fantaisie de la part de Spielberg. Je suis à chaque fois étonné par son académisme assumé.

Heureusement que Tom Hanks est impeccable habité comme toujours par son personnage.

Ma phrase d'accroche sera simple et concise : Steven Spielberg et Tom Hanks acte 4. Soit un des plus grands réalisateurs de tous les temps face à un acteur capable de tout jouer à la perfection. Miam miam !!!

Comme je le disais c'est le 4ème long métrage ou maître Spielberg dirige Tom Hanks, après Saving private Ryan (j'aime pas les films de guerre mais celui la fut une claque), Catch me if you can (tellement génial) et le Terminal (beaucoup moins bon celui la), les revoilà dans un film d'espionnage en deux parties distinctes.

C'est l'histoire vraie de James Donovan, avocat pour des litiges entres compagnies d'assurances et leurs clients, qui se retrouve malgré lui propulsé défenseur de Rudolf Abel, un espion Russe sur le sol Américain. Mais sa mission ne va pas s'arrêter la et il devra aller lui même à Berlin négocier un échange improbable entre Abel et un soldat Américain capturé en Russie.

Comme je le soulignais le film se déroule en deux parties, la première est la défense et le jugement de Rudolf Abel ou tout le monde semble être contre Donovan, qui petit à petit se lie d'amitié avec cet homme accusé de toute part mais finalement très simple et pas du tout effrayé par le sort qu'on lui réserve. Et puis la seconde qui se passe à Berlin en pleine construction du fameux mur, ou il devra mener les négociations pour faire un échange entre Abel et Francis Gary Powers, un soldat capturé en plein URSS.

Cet échange à deux va même se transformer en échange à deux contre un, puisqu'un étudiant Américain (Frederic Pryor) est arrêté dans Berlin et James veut absolument le faire libérer et mène une double discussion entre les Russes et les Allemands.

Tom Hanks joue bien sûr James Donovan, enfin plutôt EST James Donovan. Je pourrai parler de Hanks pendant des heures tellement ses films ont bercé mon enfance, mon adolescence et maintenant ma vie d'adulte. Quand on voit son nom à l'affiche c'est jamais un navet et souvent un chef d'oeuvre. Impossible de lister les films que j'ai aimé de lui sinon je vais tous vous les mettre, mais aller je vais en citer cinq : Philadelphia, Forrest Gump, Nuits blanches à Seattle, La Ligne Verte et sans doute le film dans lequel je le préfère : Cast Away (Seul au monde). Mais c'est à noter que ces dernières années il est moins bon le Tom, et à part Captain Philips que je n'ai pas encore vu (oui je sais il faut que je le fasse) il n'est plus très inspiré, même dans le Da Vinci Code de Ron Howard je l'avais trouvé moins bon que d'habitude. Ici il est parfais encore une fois, je ne sais pas comment il se prépare ni comment il arrive à se mettre dans la peau de son personnage mais à chaque fois c'est juste dingue de vérité. A ses côtés, l'espion Russe Rudolf Abel est joué par Mark Rylance. Un acteur que l'on voit très peu puisqu'il a tourné qu'une dizaine de films en 20 ans. C'est du reste la première fois que je le vois et c'est une vraie révélation, il joue parfaitement bien Abel. Bon c'est un peu logique qu'il soit génial car il est né le même jour que moi ! Tout au long du film il est d'un calme abyssal, et pourtant il dégage un charisme de dingue en même temps. Il parle peu mais on voit tout de suite qu'il est présent. Le début du film se concentre sur lui, on le prends pour un simple peintre mais on comprends vite qu'il complote mais sans vraiment savoir pour quelles raisons. Et à la toute fin on sent vraiment l'amitié qui a finalement lié les deux hommes.

Amy Ryan (Gone baby gone, Birdman) joue la femme de James, elle est totalement méconnaissable, il a fallu le générique de fin pour que je vois que c'était elle, mais on ne la voit que dans la première partie du film évidement. Et ensuite il y a tout le contingent Américain, Russe et Allemands joués par notamment Scott Shepherd (Hoffman, qui va suivre James à la trace), Sebastian Koch (Vogel, avocat Allemand), Alan Alda (Watters) et Peter McRobbie (Dulles). Enfin le soldat capturé est joué par Austin Stowell. En fait dans les films de Spielberg il y a tellement d'acteurs et actrices qu'il me faudrait un article entier pour tous les nommer donc je vais m'arrêter la.

Le film est dirigé par peut être le plus grand réalisateur au monde, tout ça reste subjectif évidement, mais de mon point de vue c'est un des plus grands. Steven Spielberg. Un peu comme Tom Hanks tout à l'heure si je devais sortir ses films que j'ai aimé, je battrai le record de lignes dans une critique, donc difficilement je vais aussi me contenter de cinq qui m'ont vraiment marqués : ET, La liste de Schindler, Jurassic Park, Minority Report et la Guerre des Mondes. Alors j'en connais déjà qui vont hurler en ne trouvant pas les Indiana Jones, et bien je leur répond que je ne suis pas un grand fan de la saga. Et pour faire un parallèle avec Hanks, il a été moins bon ces dernières années avec un Indiana Jones totalement raté et un Lincoln qui ne m'a pas passionné. Mais un maître ne reste pas longtemps avec une toile ratée et sait parfaitement rebondir et nous tisser un film magnifique artistiquement.

Les autres forces de ce film sont le scénario et la photographie, ho et tant qu'on y est la musique aussi. Ce sont les célèbres Frères Coen qui ont écrit l'histoire, ceux la non plus pas besoin de les présenter, je ne suis pas leur plus grand fan j'avoue mais quand même je me dois de citer au moins Fargo ou encore The Big Lebowski qui parleront à tout le monde. Leur boulot est vraiment génial. De nos jours avec les gros blockbusters US qui sortent à foison (que j'adore pour la plupart, je ne boude pas mon plaisir) les scripts sont écrits sur des bouts de tickets de métro pour laisser place au spectacle et aux effets numériques. Mais ici le scénario est parfaitement écrit et même si il reste sans aucune surprise (j'en aurai au moins aimé une à la fin quand même histoire de vraiment terminer en apothéose) il est savamment dosé.

Le directeur de la photographie n'est autre que l'illustre Janusz Kaminski. Alors évidement je ne compte pas beaucoup de doigts levé dans l'assemblé pour savoir qui le connait. Déjà ce métier est terriblement sous exploité pour les non cinéphiles car on ne voit que les acteurs et le réalisateurs sur les affiches et dans la promo. Alors pour vous éclairer c'est le directeur photo de quasi tous les films de Spielberg, ça pose déjà la force du gars. Difficile d'expliquer son travail avec des mots car il faut le voir à l'écran mais sa gestion de la lumière est parfaite.

Et enfin la musique, c'est Thomas Newman qui compose une superbe partition. Alors pour ceux qui ne connaissent pas ce monsieur il est juste responsable des musiques de quelques petits films comme Les Evadés, La Ligne Verte, American Beauty, Wall-E ou encore Skyfall...bon je m'arrête la, vous voyez donc de qui je parle. Tantôt dominante et tantôt fébrile, sa composition est sublime et accompagne parfaitement les pérégrinations de James.

Donc voila, ce Bridge of Spies (tiens pour une fois le titre FR est bien traduit) est juste génial. Après un Lincoln assez pompeux je retrouve le vrai Steven la bas tout en haut. Un Tom Hanks encore formidable, un scénario bien écrit et côté artistique c'est aussi de haut vol. Simplement deux petits bémols, je j'ai déjà dit mais j'aurai aimé une surprise sur la fin, que ça ne se termine pas de cette façon, et les autres acteurs sont bien loin de la composition de Hanks. Malgré ça le film dure presque 2h20 et je n'ai pas vu le temps passer du tout. Un grand cru, vivement le prochain.