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    Le Pont des Espions
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    656 critiques spectateurs

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    David B.
    David B.

    39 abonnés 558 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 janvier 2016
    Ce film qui revient sur des faits historiques est très maitrisé dans sa photographie, sa réalisation, son jeu d'acteur. L'avocat chargé des négociations, interprêté par un Tom Hanks toujours talentueux, a semble-t-il jouer un rôle déterminant dans l'échange du pont des espions. L'humour est aussi présent, la crainte que les espions aient parlé nous rappelle également qu'une guerre sourde se jouait entre les deux grandes puissances de l'époque, sur fond de construction du mur de Berlin et avant la crise des missiles à Cuba. Leur douleur de détenus est moins bien retranscrite et là où le bas blesse, c'est qu'on nous sert, une fois de plus, la version américaine glorifiée face aux méchants, cyniques, et sans coeur russes : la vérité historique est sûrement entre les deux.
    cinesylvain
    cinesylvain

    27 abonnés 215 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 17 janvier 2016
    Passionnant à suivre du début à la fin, réalisation sans faille, reconstitution précise, image soignée, belle musique discrète, et interprétation de grande qualité: que dire de plus, sinon qu'une fois de plus, l'un voire le plus grand réalisateur actuel a encore réussi à nous immerger avec son talent habituel dans une histoire, inspirée de faits réels durant la guerre froide entre les 2 supers puissances de l'époque. Donc du cinéma de grande qualité, populaire car accessible à tous, et surtout qui permet de ne pas oublier cette période, un peu occulte malgré tout, de notre histoire contemporaine, et pas si éloignée de nous que ça...
    jaggg
    jaggg

    19 abonnés 197 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 8 décembre 2015
    Qui d’autre que le très patriotique Tom Hanks aurait pu camper le banal avocat James Donovan, désigné volontaire pour assurer la défense d’un espion soviétique, puis décidé de mener à bien un échange de prisonniers entre l’Est et l’Ouest, à Berlin, en pleine guerre froide ? Personnalité calme, carrée, très carrée même, tenace, une fois qu’il a planté, mine de rien, les crocs dans votre mollet, il ne lâche plus le morceau. C’est le preux chevalier solitaire qui se bat contre tous, les russes, les autorités est-allemandes, et même ses propres concitoyens qui voudraient bien le lyncher. Encore qu’il ne se prenne jamais pour un héros, juste pour un homme qui veut obtenir la justice pour tous, fidèle à ses idéaux et surtout à la constitution de son pays, bref, «l’homme debout ».

    Témoin de la construction du mur de Berlin, ainsi que d’une tentative d’escalade qui se solde par la mort des malheureux candidats à l’évasion, on comprend ce que signifie pour Donovan, rentré au pays, de voir des gamins de banlieue s’amusant à grimper librement par-dessus les grillages des jardins.

    On aime bien Tom Hanks (dirigé d’une main de velours par Spielberg), le côté humain de son personnage, l’excellent, fin et sobre Mark Rylance (l’espion) parlant peu mais crevant l’écran, les traits d’humour (la patte des frères Coen au scénario, si si, je vous assure) qui émaillent cette histoire qui n’a rien d’humoristique, le crash spectaculaire de l’U-2 américain abattu par les russes, la relation qui s’établit entre l’avocat et son client espion : 2 hommes d’honneur qui se comprennent. On aime un poil moins la réalisation trop classique, la couleur bleu-grisâtre un peu trop présente mais qui dépeint l’atmosphère hivernale (oui il fait froid, surtout quand c’est mal chauffé) de l’Allemagne et glaciale des pourparlers, la comparaison un peu lourdingue entre le traitement de l’espion russe dans une prison américaine et celui du pilote américain chez les russes, et un film un peu trop long.

    Ça reste captivant, même si l’issue ne fait pas trop de doute. Sans être le blockbuster de l’année ni la meilleure cuvée Spielberg, ce film reste de facture honorable, classique, soigné, élégant et se laisse suivre avec plaisir. On ne saurait être déçu par la combinaison de ces 2 très grands de Hollywood.
    rogerwaters
    rogerwaters

    127 abonnés 1 089 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 7 décembre 2015
    Nouvelle plongée de Spielberg dans les affres de l’Histoire, avec, comme à son habitude, un personnage qui va lutter seul contre tous afin de sauver le plus de monde possible de la catastrophe. Une thématique déjà abordée dans La Liste de Schindler et qui se retrouve ici dans un film moins brillant car plus académique dans sa réalisation. Ce qui intéresse désormais le cinéaste, c’est de décrire les rouages d’un système qui broie les individus, que ce soit du côté soviétique ou du côté américain. Certes, on peut sourire doucement lorsque le cinéaste oppose un système américain qui ne pratique pas la torture comparé à celui des Soviétiques (ce qui est faux bien entendu), mais il ne masque en rien la psychose qui s’est emparée de la population américaine dans les années 50-60. Il n’hésite pas à montrer un système démocratique qui oublie ses propres principes au nom de la lutte contre le communisme. Et il nuance le tout en donnant le beau rôle à Mark Rylance qui incarne un espion soviétique fort sympathique et pour qui on éprouve une réelle affection. D’ailleurs, c’est cette amitié qui se tisse peu à peu entre deux hommes d’honneur qui est le point fort du long-métrage. Le point de vue humaniste de Spielberg est franchement revigorant et permet de ridiculiser l’hypocrisie des tractations diplomatiques entre deux puissances qui cherchent à éviter un conflit à tout prix, au risque de se contredire constamment. On pourra évidemment regretter les trois dernières minutes, plus pontifiantes et mélodramatiques qui tendent à faire du personnage de Tom Hanks un héros ordinaire, mais reconnu de tous. On n’avait pas besoin de cela pour comprendre (mais c’est le péché mignon de tous les films de Spielberg). On pouvait craindre bien pire au vu du sujet.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 9 février 2016
    Ah la guerre froide ! Il n'y a pas à dire, c'est toujours dans les meilleures périodes historiques qu'ont fais de bons films. J'ai jamais été un grand fan de Tom Hanks (adulé aux EU apparemment) mais je dois lui tirer mon chapeau. Il s'en tire plus qu'admirablement en avocat déterminé dans un conflit que le dépasse. Je trouve ça intéressant d'avoir insisté sur le regard que lui porte l'Amérique pendant qu'il se démène comme un chien pour finir cette histoire. Le reste du casting est plus un fardeau pour l'acteur principal qu'autre chose mais passons. La reconstitution historique est juste et bien réalisée. Je crois par contre que la bande-son est inexistante ou inintéressante(au choix) car c'est de loin la photographie et la réalisation qui en jette dans ce film. Très bon cru qui m'a permit de redécouvrir T. Hanks !
    Fabien S.
    Fabien S.

    458 abonnés 4 150 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 décembre 2015
    L'une des meilleures réalisations du grand Steven Spielberg. Tom Hanks joue à merveille son rôle d'avocat. Le film nous plonge à l'époque de la guerre froide. Le contexte historique est omniprésent. Un très beau plaidoyer envers une réconciliation éventuelle entre les américains et les russes.
    Raphaël O
    Raphaël O

    121 abonnés 1 567 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 11 mai 2016
    Steven Spielberg s'inspire d'une histoire vraie et signe un drame historique sombre et passionnant situé en pleine Guerre Froide, brillamment reconstitué, au suspense et à la mise en scène orchestrés d'une main de maître, et servi par un excellent casting. Un chef-d'oeuvre.
    skell93
    skell93

    15 abonnés 308 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 janvier 2016
    Le pont des espions est un film prenant qui se déroule à l'époque de la guerre froide : l'histoire est inspirée de la réalité mais elle est très bien transcrite à l'écran, le film a un peu de mal à démarrer certes une fois qu'on rentre dedans, on ne voit pas les 2h passées. Spielberg ne se permet pas de juger ou d'afficher un côté supérieur, il exprime une fresque historique de l'époque et ses enjeux, ce qui est très habile. La photographie est vraiment belle, on se retrouve rapidement dans l'ambiance de la guerre froide, la musique est adapté à l'environnement du film. Côté prestations, Tom Hanks toujours au sommet, il est brillant dans son rôle d'avocat américain, je tiens à souligner la prestation formidable de Mark Rylance, il est excellent, une véritable découverte pour ma part. Le seul reproche qu'on peut faire à ce film est son côté un peu prévisible mais doit on s'en plaindre lorsqu'il s'agit d'une vraie histoire ? Bref, le pont des espions est un film historique captivant, à voir pour les fans du genre et pour ceux qui veulent découvrir un côté de la guerre froide.
    Damien R.
    Damien R.

    15 abonnés 41 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 16 janvier 2016
    Film passionnant, posté par un Grand Tom Hanks.
    Histoire parfois légèrement fouillis lors des négociations.
    ogerardin
    ogerardin

    13 abonnés 176 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 22 janvier 2016
    Spielberg et Hanks, le cocktail est encore une fois de plus réussi. Tom Hanks touché par la grâce est résolument excellent dans tous ces rôles . Mark Rylance tient parfaitement son rôle. Cette reconstitution et ambiance années 50 est très bien faite.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 16 janvier 2016
    Le pont des espions est l'un des films de l'année 2015 il est réussi, l'interprétation de Tom Hanks est vraiment intéressante. Le scénario et l'histoire met bien en relief la propagande américaines et les violations des droits . On a vraiment l'impression d'y être dans cette réalité de la guerre froide entre L'URSS et les américains. C'est un films instructif sur le point historique qui met bien en lumière le décalage qu'il y a entre une société de droit et ce que pense le peuple et qui pour finir prouve que c'est la même chose autant en URSS qu'aux usa
    maximemaxf
    maximemaxf

    325 abonnés 260 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 8 décembre 2015
    Décembre commence, et pour bien démarrer ce mois-ci : Le pont des espions, ou The Bridge of Spies. Niveau attente de fin d’année, deux films ce mois-ci vont forcément faire parler d’eux : Star Wars, épisode VII Le réveil de la force de J.J Abrams, et Le Pont des espions de Steven Spielberg dont le nom ne pourrait être inconnu qu’à un ermite vivant hors technologie moderne et sans le moindre contact physique avec autrui, ce qui est déjà très peu envisageable.

    Quant on vous demande de citer un réalisateur qui a apporté quelque chose de nouveau au septième art, un élan novateur à Hollywood, Spielberg est très probablement l’un des premiers qui nous vient en tête. La liste de sa filmographie est longue, et autant dire que quand on a atteint la barre des 29 long-métrages et d’avoir eu son histoire auprès de la critique et du public, on peut se vanter d’avoir une carrière très remplie. La Liste de Schindler, Jurassic Park, la saga Indiana Jones (dont le 4), Hook, E.T l’extra-terrestre, vous avez surement entendu parler d’au moins 1 de ses films, au moins un seul parmi tous. Vous avez aussi pû entendre parler de ses films parfois plus mitigées auprès du public quand certains ne le descendent pas avec violence comme A.I Intelligence artificielle, Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal, Le monde perdu : Jurassic Park ou encore La guerre des mondes.

    En ce qui me concerne, le seul film de Spielberg que je pense pouvoir qualifier de mauvais serait 1941 qui est plus un plaisir coupable qu’autre chose tant l’humour peut paraître très lourdingue auprès d’énormément de monde et la parodie grossière, mais j’y ais trouvé mon compte.

    Pour le reste, je retiens beaucoup de coup de cœur, que ça soit pour le divertissement familial, le film d’auteur plus sérieux voire des films plus sombre, notamment La Liste de Schindler et autant dire que lorsqu’on va voir un Spielberg au cinéma, la déception n’a pas sa place. D’autant plus que c’était mon tout premier film du réalisateur en salle et qu’il va prochainement collaborer avec Disney pour un film live. C’était également le dernier film d’espionnage de cette année après ce qu’on a eu précédemment (Kingsman, Code U.N.C.L.E, Mission Impossible : Rogue Nation et Spectre), une conclusion qui se devait de finir sur une bonne note surtout après la déception de Spectre. J’avais déjà aucune inquiétude pour sa future collaboration avec Disney avant ma séance, et c’est pas après que je vais en avoir : Spielberg ne rajeunit pas mais ne perd toujours pas la main au fil des années, du haut de ses 68 ans il arrive encore à briller, pas sans fausses notes mais ce qui devait être réussi l’est d’après moi.

    Dés les premières minutes Steven Spielberg installe sa mise en image avec ce que l’on retrouve dans la grande majorité de ses œuvres : l’utilisation des travellings vive et très actifs, parfois pour une scène entière, un éclairage très puissant comme si la lumière du seigneur était présente, ça se ressent également dans sa photographie, certains plans très symbolique dans ce qu’ils expriment ainsi que certains gimmicks présent dans ses travellings habituels comme le mouvement de caméra qui révèle un environnement derrière un élément du décor. Cela dit, en plus des éléments habituels de sa réalisation, Spielberg rend le contexte social de la guerre froide très réaliste et authentique par le choix de n’utiliser aucune musique pendant la première demi-heure du film. L’ambiance en devient plus froide (comme la période) et crédible qu’il ne l’est déjà et l’utilisation minimaliste de la musique rend le récit beaucoup plus prenant et attractif.

    Sans oublier que sa mise en image fait ressortir tout ce qui caractérise la guerre froide : à Brooklyn comme en Allemagne, à l’est comme à l’ouest. Je retiendrais en particulier spoiler: le premier passage en Allemagne sur la construction du mur séparant la partie est de la partie ouest. Il suffit de voir la scène ou l’on suit Doug Forrester entre les deux murs pour montrer à quel point cet événement était un tournant tragique pour de nombreuses familles, le travelling ou Spielberg relève la caméra au moment ou Doug passe de l’autre côté du mur pour montrer à quel point sa construction était un événement majeur sur cette guerre froide en est un bon exemple.


    De même pour la représentation de la mentalité américaine sur la question des espions soviétique et de la justice américaine à leur égard, tout le monde a peur spoiler: au point de considérer comme un traître quiconque défend les espions russes ou les présumés espions. Même un agent de l’ordre s’en prend ouvertement à James Donovan alors qu’on a tenté d’abattre sa famille pour avoir défendu Rudolf Abel, au point de parler de son service militaire à Omaha Beach ou Donovan aurait aussi servi d’après ses dies (tiens tiens ? Un clin d’œil à l’introduction du Soldat Ryan ? Hum hum).


    Malheureusement, le choix de réduire la musique à une utilisation minimum fait que le travail de Thomas Newman devient très tertiaire comparé au reste. En soit, la musique est correcte mais décevante, car Thomas Newman a comme qualité d’apporter, très souvent, une ambiance particulière sur chaque film pour lesquels il bosse musicalement parlant, notamment avec des œuvres tel que Les sentiers de la perdition, American Beauty ou encore La Ligne Verte. Seulement là, il a tendance à élever le son de manière exagéré et sa musique est trop peu présente sur deux heures vingt pour qu’on en retienne grand-chose comparé au reste, mais au moins le minimum syndical est présent.

    Cependant, la première chose que l’on retiendra dans ce film, c’est la cinquième collaboration entre Steven Spielberg et l’acteur Tom Hanks, tout simplement à mes yeux l’un des meilleurs acteurs de ces dernières années. Et ce n’est pas sa quatrième collaboration avec Spielberg qui prouvera le contraire, Hanks est un as pour rendre crédible chaque personnage qu’il interprète, il n’exagère jamais trop sur son caractère et fait preuve d’énormément de justesse dans son interprétation. Et c’est aussi un maître pour jouer des personnages accumulant des problèmes. Pour ce qui est de James Donovan, même si l’écriture du personnage est une réussite, je lui reproche néanmoins d’être un peu trop perfectionné. Comprenez bien que j’ai aucun mal à ce que le personnage central soit présenté comme un modèle, surtout quand il s’agit de montrer un avocat, également père de famille, motivé par son travail et intègre spoiler: qui fait fis des différences de nationalités même en temps de guerre froide (son duo avec Mark Rylance est d’ailleurs délicieux) et on le voit se confronter à la difficulté,
    mais du coup le fait qu’il ne semble pas faire de réel erreur dans ses choix, ça le rend admirable et c’est l’idée qu’on veut s’en faire mais au final il n’a pas d'énorme progression. Malgré tout, le fait de le voir présenter ses opinions juridiques et en privée avec sa famille le rend profondément sympathique et ça rattrape ce détail.

    Surtout quand il le place, j’y viens, avec le fameux espion soviétique, Rudolf Abel, jouée sobrement par Mark Rylance ou l’on sent que les frères Coen, scénaristes du film, ont ajouté leur touche d’humour dans les dialogues entre les deux hommes, le runing gag principal, dosé comme il faut sans être exagérément exploité, consistant à ce dialogue de deux phrases :

    spoiler: - Vous n’avez pas l’air inquiet. - Pourquoi, je devrais l’être ?


    Et surtout, chaque dialogue et conversation qu’ont Abel et Donovan font mouche, on n’a jamais un parti pris uniquement pour l’un ou l’autre, Spielberg s’intéresse autant à l’espion et l’avocat qu’aux hommes qu’il y a derrière. Le traitement est tout autre pour le reste des personnages. En général chacun a un temps d’apparition à l’écran suffisant pour qu’on s’en souvienne, néanmoins j’aurais aimé qu’on s’attarde un peu plus sur certains d’entre eux, notamment les deux prisonniers américain, Francis Gary Powers et Doug Forrester. C’est quand même con puisque l’histoire se base principalement sur l'échange et qu'ils en sont le centre, spoiler: en plus des intérêts communs que doivent trouver les deux camps pour l’échange,
    Magnussen et Austin Stowell remplissent bien leur part de travail en plus alors c’est un peu dommage de ne pas prendre un peu plus de temps pour les connaître plus.

    Eve Hawson était bonne pour le temps d’apparition qui lui était donné, elle n’apporte rien de nouveau mais elle fait ce qu’elle doit faire. Amy Ryan également livrait une performance honnête. Le casting était en général bien dirigé, mais la palme revenait surtout à Tom Hanks et Mark Rylance, le premier parce que je le vois bien nominé à l’Oscar en 2016, et l’autre pour toute la sympathie qu’il m’inspire.

    Il me reste à parler du script, le scénario écrit par le duo à film noir et à comédie, Ethan et Joel Coen qui offraient, pour la première fois, leur service de scénaristes à Steven Spielberg. Et autant le dire de suite, tout ce qui fait la force de ce script ce sont les dialogues et son contexte historique, de la même manière que pour Lincoln qui était une biopic très politique sur ce qu’il racontait. Ainsi que l’état d’esprit de l’époque qui est reconstruit sur la guerre froide.

    Certains diront, les mauvais langues en tout cas, que ce n’est qu’un énième film classique bourrée de patriotisme. En fait le seul élément pour lequel je pourrais donner raison à cet argument (plus cliché qu’autre chose maintenant), spoiler: ce serait pour un plan que Spielberg réutilise : celle ou il montre des allemand franchir le mur avant avec un mouvement de caméra à la première personne correspondant à ce que vois James Donovan en passant, avant qu’en fin de film Spielberg fasse un parallèle avec des enfants gravissant un grillage sans problème comme pour dénoncer la différence de situation entre les USA et l’Allemagne, ça à la limite je pourrais comprendre.


    Pour le reste, petite question, peut-on crier au patriotisme quand on voit que spoiler: le peuple américain exige la peine de mort d’un espion soviétique, qu’un agent du FBI espionne James Donovan pour ensuite l’inviter à prendre un verre afin d’avoir des renseignements et que la famille de Donovan se fait attaquer de nuit parce que Donovan a défendu impartialement Abel, on ne peut pas crier au patriotisme américain.
    Ce film dénonce non seulement la méfiance et la paranoïa ainsi que la haine qui en découle, dans les cas les plus extrêmes, entre les deux camps en raison de la course à l’armement nucléaire et des méthodes qu’emploient les deux camps pour s’emparer des secrets de l’autre. Il n’y a qu’à voir spoiler: les méthodes et les instructions fourni au groupe d’espion américain ou se trouve Francis Gary Powers, on va même jusqu’à leur donner de quoi se tuer pour ne pas avoir à révéler quoique ce soit aux soviétiques en cas de capture.


    En plus de cela, un élément qui fait plaisir à voir : le rythme de ce film prend son temps, à aucun moment on a l’impression que ça va trop vite, trop lentement ou qu’on ait l’impression que c’est inégalement réparti entre tel ou tel partie. Cela se voit dans les longs dialogues que partagent les protagonistes, spoiler: que ça soit Donovan avec Abel ou on suit une certaine sympathie/amitié se tisser entre eux, Vogel et l’avocat américain, les moments que James passe avec sa famille ou encore la première virée en Allemagne entre les murs avec l’étudiant américain.


    Et enfin, ça dialogue beaucoup mais quasiment jamais de manière superficiel, j’aime voir des gens débattre, dans un film, avec leurs avis et des idées construites qui ne sortent pas de nulle part. Que ça soit spoiler: pour James cherchant à protéger Abel en proposant au juge de le garder comme prisonnier pour un échange futur au cas ou cela aurait une réciprocité (évidemment, on connait la suite), la crainte qu’éprouve la famille de James à l’idée qu’il défende un ennemi de la nation, la recherche d’un intérêt commun que tente d’impliquer James Donovan par les négociations pour échanger Abel avec les 2 prisonniers américains et les réponses qui en découlent,
    ce film est dialogueur, pas sans raison et ça se révèle trop passionnant pour ne pas s'y intéresser. Sans oublier certaines touches d’humour qui viennent alléger le ton grâce au duo Donovan/Abel ou même Donovan à de nombreuses reprises. Enfin, bien évidemment, difficile de ne pas parler de la scène du pont à Berlin Est, spoiler: au point de considérer comme un traître quiconque défend les espions russes ou les présumés espions. Même un agent de l’ordre s’en prend ouvertement à James Donovan alors qu’on a tenté d’abattre sa famille pour avoir défendu Rudolf Abel, au point de parler de son service militaire à Omaha Beach ou Donovan aurait aussi servi d’après ses dies (tiens tiens ? Un clin d’œil à l’introduction du Soldat Ryan ? Hum hum). 0


    En gros, et même si c’est cliché d’acclamer Spielberg parce que je suis ni le premier et surement pas le dernier, je serais sincère : j’ais adoré Le Pont des espions, bien qu’il reste assez conventionnel avec ce qu’il propose comme concept de départ et qu’il n’égalise pas, selon moi bien sur, I.A Intelligence artificielle, Lincoln, La Liste de Schindler ou encore La guerre des mondes. Il surpasse déjà Minority Report, Le Terminal ou Il faut sauver le soldat Ryan, pourtant tous très bon. Ça ne prend pas son public pour un abruti, et quoi de mieux pour mettre en confiance sachant qu’il va collaborer avec le studio aux grandes oreilles pour son retour au divertissement familial l’année prochaine avec Le Bon gros Géant. Allez voir Le Pont des Espions, c’est tout ce que je peux rajouter de plus.
    Flaw 70
    Flaw 70

    253 abonnés 422 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 8 décembre 2015
    Ces derniers années Steven Spielberg s'est laissé aller à un académisme bien pensant et parfois assez lourd comme pour ses récents Lincoln et War Horse tandis qu'il n'arrivait plus du côté divertissement à recréer l'étincelle de ses meilleurs films comme avec le dernier Indiana Jones assez raté et un Tintin réussi mais classique. Cela fait bien 10 bonnes années que nous n'avons pas eu un grand Spielberg, le denier en date étant le flamboyant Munich. Alors le voir revenir cette année pour mettre en scène un scénario des Frères Coen, ça a quelque chose d'assez exaltant et pleins de belles promesses. Surtout que cette association de grands cinéastes et sans conteste une des plus belle chose que l'on ai vu cette année sur nos écrans. Le scénario relate en grande partie des faits réels même si certains aspects de cette histoire semble étouffée au profit de plus de facilité d'accès pour le spectateur. Car ici on est plongé dans l'Histoire avec un grand H et le but est de faire un récit universel pour interroger à travers cette guerre froide, les rouages de notre monde actuel. La qualité d'écriture est exceptionnelle, jamais on ne s'y perd, tout est d'une clarté absolue et tout s'enchaîne avec fluidité étant capable d'apporter de la tension, du suspense avec quelques rebondissements bien pensé, quelques touches d'humours bien sentis et une pointe d'humanisme touchante qui pousse admirablement à la réflexion. La caractérisation des personnages, les dialogues et les situations sont d'une justesse infinie, nous présentant des hommes devant faire face à des événements qui les dépassent pour pas qu'une situation déjà délicate prenne des proportions démesurées. On est donc devant du grand cinéma qui est capable de divertir et d'être très accessible mais qui se montre aussi intelligent et réfléchi. De plus il se permet aussi de belles audaces comme sa longue séquence d'introduction sans dialogues qui n'est habité que par les sons de la ville ou encore de ne pas avoir traduit certains passages en allemand pour nous laisser aussi perdu que le personnage principal. Après le récit cède parfois a quelques facilités pour favoriser l'identification aux personnages et certaines scènes sont peut être en trop surtout celle qui implique le jeune pilote qui ne servent pas à grand chose à part renforcer des enjeux qui étaient pourtant déjà très clair, manquant donc un peu de subtilité. Le casting est absolument parfait, chaque acteurs offrent des prestations justes et impliquées même si on retiendra surtout le duo formé par Tom Hanks et Mark Rylance qui se révèle très attachant. Les deux acteurs sont impériaux, Mark Rylance offre une performance assez monolithique mais qui par l'intensité de son regard et son humour pince-sans-rire arrive à témoigner d'une humanité profonde et admirable. Censé représenter l'ennemi, il obtient dès le début notre sympathie perdant de mettre en lumière un autre élément à saluer du film, son absence de manichéisme. Pas de patriotisme putassier ici mais un humanisme humble représenté à merveille par un Tom Hanks encore un fois parfait, toute en retenue et en grâce. La mise en scène de Steven Spielberg est minutieuse et sophistiqué arrivant à être impressionnante sans pour autant trop en faire. Elle a plus un but de storytelling ce qui empêche tout esbroufe et accompagne très bien l'intrigue, se révélant admirable par son soucis du détail et le dynamisme de son montage qui empêche toute longueurs faisant un rendu fluide et rythmé. Néanmoins on notera une séquence de crash aérien assez bluffante de réalisme et totalement impressionnante qui rappelle le maître qu'est Spielberg quand il s'agit de faire du grand spectacle. La technique est d'ailleurs tout aussi impressionnante avec un superbe travail sur les jeux de lumières permis par une photographie élégante et particulièrement belle. Dommage cependant que la musique de Thomas Newman manque un peu de force et que certains effets de mise en scène soit trop appuyés notamment quand Spielberg s'intéresse à la façon dont est perçu l'avocat et qu'il offre parfois un rendu pompeux, la dernière séquence étant d'ailleurs à cause de ça, assez ratée. En conclusion Bridge of Spies est un excellent film et assurément un des meilleurs de l'année. Spielberg revient en très grande forme et signe son meilleur film depuis 10 ans, son association avec les Frère Coen étant une pure réussite. Même si certaines facilités sur l'écriture et la mise en scène ne permettent pas au film d'attendre le statut de chef d'oeuvre, elles n'entachent que très peu son immense qualité. Car on est face à du cinéma riche et fédérateur capable d'être dans ce qui se fait de mieux en matière de divertissement mais aussi d'offrir des pistes de réflexions intelligentes qui ne cèdent pas au manichéisme ni au patriotisme préférant s'intéressé à l'humain dans toute son universalité. On est donc devant une belle leçon de cinéma à tout les niveaux, et il serait vraiment dommage de s'en priver.
    Nyns
    Nyns

    189 abonnés 749 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 7 décembre 2015
    Je m'attendais à ne pas accrocher du début à la fin, mais Spielberg dans un sursaut de génie parvient, malgré un académisme omniprésent, à rendre son récit captivant. La guerre froide continue de passionner le 7ème art au fil des ans, ici on s'intéresse d'avantage à la paranoïa collective apporté par l'espionnage qui a lieu à l'Ouest comme à l'Est. Le côté le plus étrange du film est que le personnage de Tom Hanks devient une véritable figure d'héroïsme humaniste alors qu'à la base il n'est quand même qu'un avocat spécialisé dans les compagnies d'assurance (pas grand chose d'humaniste là dedans), est-ce le flegme sympathique de son espion russe qui lui a donné raison ? On ne sait pas, mais le personnage du Russe est bien plus attachant que celui de l'Américain en tous cas (exprès évidemment, nous ne sommes plus en guerre froide, il ne faut froisser personne). L'histoire devient réellement prenante du moment ou l'on se retrouve à Berlin, car quelle ville mieux que la capitale allemande a symbolisée cette divison du monde dans la seconde moitié du XXème siècle ? Spielberg souligne un fait qui peut-être amusant, l'idée qu'une 3ème guerre mondiale a toujours été implanté dans l'esprit d'une certaine partie de la population même au lendemain de la seconde. Le film en lui même est un enchaînement de dialogues, de négociations en fait, afin d'arriver à un consensus qui puisse arranger les deux parties. La reconstitution historique est très bien faite, mais en parlant du réalisateur cela ne pouvait pas être autrement, c'est peut être plus le côté sentimentalisme du Pont des espions qui non seulement manque d'originalité mais surtout de réalisme à certains moments. Enfin parfois drôle, parfois déconcertant vu la notion "inspiré de faits réels" qui impose une sorte de respect, il y a malgré cela le côté Tom Hanks symbolisant "le bien" qui est loin d'être une prise de risque à mon sens. Sans être le sujet qui passionera des semaines entières, on retiendra surtout que même avec un thème sérieux et complexe on peut toujours faire un bon divertissement très traditionaliste quand on s'appelle Steven Spielberg.
    vincenzobino
    vincenzobino

    95 abonnés 390 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 3 décembre 2015
    Presque 3 années sans un opus Spielbergien, cela faisait beaucoup. Et fort bon retour.
    Guerre froide: ces deux mots représentent le fil rouge du film ou comment un avocat non spécialiste du pénal va-t'il, sur un coup de tête, être appelé a jouer un rôle assez stratégique en défendant un espion agissant pour la Russie et participer a l'un des plus célèbres échanges de prisonniers du conflit est-ouest, en terre hostile qui plus est.
    Tout ce que Spielberg et Hanks ont entrepris devant la caméra du premier s'est transformé en or: qu'il fût capitaine chargé de ramener un soldat allié ayant perdu ses frères, policier traquant un escroc ou apatride bloqué dans un aéroport, le second a su se magnifier a chaque fois. Et cet opus ne fait pas exception.
    Mais mention spéciale particulière a son partenaire Mark Rylance, splendide dans le rôle de l'espion incriminé, aux reconstitutions de Berlin-Est d'après 1961 et avant 1989 (le film fut du reste tourné en grande partie sur place ainsi qu'à Potsdam) et aux prises de sons très bonnes sans oublier la partition de Newmann (qui remplace Williams mais garde le style du compositeur attitré de Spielberg) et la dernière séquence évocatrice de ce qu'un mur ou un grillage peut générer comme obstacle a la vie normale, sorte d'hommage aux Berlinois ayant vécu ces 28 ans de séparation.
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