Zaneta : les secrets du tournage

Avec ce film, Petr Vaclav poursuit son étude de la population Rom puisque c'était déjà le sujet de sa première oeuvre cinématographique Marian où il racontait le parcours typique d'un jeune garçon appartenant à cette communauté qui passait toute son enfance entre les centres de rétention et de correction.

Le réalisateur a reconnu qu'il vouait une véritable fascination et nourrissait une profonde affection envers ce peuple Rom depuis son enfance où il a "été attiré par ces hommes et femmes que l’on appelait tziganes, que l’on méprisait, dont on avait peur. Dans cette grisaille communiste où je grandissais, ils représentaient un excellent élément perturbateur. Ils étaient la vie. Dans ce pays qui nous interdisait de voyager et où tout le monde vivait à la même enseigne, ils étaient la seule altérité. Ils représentaient une forme d’exotisme à portée de main."

Pour donner une certaine authenticité à son long métrage, le metteur en scène a souhaité que ses personnages soient interprétés par des acteurs non professionnels. Il s'est alors lancé dans un vaste casting sauvage qui s'est étalé sur près de sept mois, au cours desquels il a pu rencontrer plusieurs milliers de personnes en se rendant dans des discothèques, des associations et même en faisant du porte à porte. D'ailleurs, en écoutant ces gens lui racontant leur vie, Petr Vaclav a pu apporter des modifications à son scénario afin de l'ancrer encore davantage dans leur réalité.

Bien qu'il traite de faits réels et emprunte certains codes du cinéma documentaire, il s'agit bien d'un film de fiction comme Petr Vaclav en témoigne : "J’ai essayé d’être fidèle à la réalité. Dans les dialogues et dans les attitudes. Dans les costumes et dans les décors. J’ai voulu montrer la problématique des Roms en évitant cette double mauvaise foi qui caractérise les approches dominantes du sujet : d’un côté, les racistes ne voient que ce qui est négatif. De l’autre côté, les militants refusent souvent de critiquer un certain nombre de réalités et d’attitudes qu’il faudrait absolument combattre. Mon film aime les Roms sans aveuglement partisan."