Le documentaire commence il y a 12 000 ans, alors que la Terre et plus particulièrement l’Europe, vit une période glaciaire, illustrée par des images de rennes, de bœufs musqués et d’harfangs. Le réchauffement qui survient provoque le développement de la forêt et le cycle des saisons. On assiste alors, après un court commentaire en voix off, à une succession de belles images d’animaux, tournées à des époques différentes, sans ordre chronologique. La forme prend le dessus sur le fond et la succession d’images (1h37) devient vite ennuyeuse (oisillons nourris à la becquée, envol d’oisillons, brame du cerf, vol d’un lucane cerf-volant, etc.) car cela ressemble plus à un inventaire à la Prévert. Les réalisateurs ont renoncé à faire un vrai documentaire, instructif et pédagogique où les animaux sont identifiés et localisés (le film a été tourné en France, en Pologne, en Roumanie, en Norvège, aux Pays-Bas et en Ecosse) grâce à des sous-titres et avec un commentaire expliquant leur comportement (alimentaire ou sexuel par exemple) ainsi que leur adaptation au milieu. Il y a même de la mise en scène (superflue) avec des poursuites (sangliers ou chevaux par des loups). Seul le tournage force l’admiration avec de longs travellings latéraux, vraisemblablement avec des drones qui suivent les animaux en mouvement et évitent les obstacles. La mort est soigneusement occultée et les scènes nocturnes rares (chouettes, hérissons, hiboux et écureuils) alors que c’est la nuit que les animaux sortent. On est bien loin de « La griffe et la dent » (1976) de François Bel et Gérard Vienne ou des docufictions sur l’Homme de Jacques Malaterre [« L’odyssée de l’espèce » (2003) ou « Homo sapiens » (2005)]. Il y a un semblant de fil conducteur avec l’évocation d’événements historiques tels que le pavage des routes par les Romains, la chasse à courre, l’abattage des arbres pour la construction des navires, la guerre de 1914-1918. Cela se termine par un prêchi-prêcha bien-pensant sur le réchauffement de la planète. .