1 heure 30 de pub pour Center Parks, c'est long !
De la jolie photo, oh oui ! Mais sans magie, ou à de trop rares exceptions (les écureuils volants qui surgissent par surprise), très policée (pas de sang, jamais, les loups dépècent un sanglier et restent immaculés), et abusant de bébés mignons (renardeaux, louveteaux, oursons, lynxceau, hérissonneaux ... et j'en passe).
Titre alibi identification impossible discours bobo-écolo-béat-débile = le film naturaliste de trop !
1/ Pourquoi avoir appelé ce film "Les saisons" ? Il est censé se dérouler sur les 10000 dernières années (environ), soit 40000 saisons (environ). L'alternance est forcée et artificielle : âge de glace, puis 15 minutes de printemps/été, puis 30 secondes d'orages, puis 2 minutes de neige, puis 30 minutes de printemps, puis nuit étoilée, puis 5 minutes d'automne ... Il n'y a aucune saisonnalité chronologique , alors pourquoi en imposer une aux forceps !? Le titre ne résume en rien le film, et ce n'est que le premier des paradoxes...
2/ Dans ce genre de docu-film sans réelle histoire, un fil rouge est indispensable. Un élément pour accrocher le spectateur et ne pas le perdre. Et là ce qui nous est proposé, c'est une source mollement jaillissante d'entre des pierres immuables. Non pas que la perspective d'être une fontaine me laisse de marbre, mais dieu qu'il est dur de s'identifier à des pierres ! En plus, n'étant pas éthologue émérite, j'aurai bien aimé connaitre le nom de certains animaux que je n'ai pu identifier. Et j'ai beau googleliser "oiseau qui nage en rivière avec la tête sous l'eau et se sèche sur la rive en faisant des squats", je n'ai toujours pas ma réponse. Si les sous-titrages, même discrets, heurtent les convictions cinésthétiques des réalisateurs, une simple page web mentionnée au générique aurait suffit. Mais non. Quel intérêt de nommer le beau, puisque l'homme, le vilain, le détruit inexorablement !?
3/ Ce qui m'amène au dernier, gros, reproche : la morale ! Oui, car comprenez bien que tout a basculé depuis que nous avons cessé d'être des chasseurs cueilleurs nomades. L'équation est simpliste et débilisante : sédentarité agriculture effrénée progrès = destruction des forêts. Bon ... Finalement c'est un film globalement cohérent. Un contenu décousu, à la morale inconsistante, résumé par un titre hors-sujet. Si on sortait faire une ballade hors de nos murs plutôt ? Des murs de briques, comme des murs mentaux ...