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    Le Dos Rouge
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    Dandure
    Dandure

    152 abonnés 203 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 avril 2015
    Attention cet avis contient des spoilers tels que : spoiler: toi aussi cherche le motif pictural qui habille le film


    Le dos rouge ou l'ébauche d'un chef d'œuvre qui n'existera pas.
    Les faiblesses de cette œuvre filmique (est-ce une fiction, un documentaire, un essai?) font toute sa force: de nombreuses thématiques sont alignées plutôt que fusionnées, esquissées plutôt que dépeintes. Le choix est assumé. L'achèvement a une saveur trop définitive. Mieux vaut rester volatile. Le réalisateur effleure à peine la couche maigre. Il dessine son fil forcement rouge en autant de pointillés de la vie de son sujet: ici l'interprétation d'une toile, là une "bourgeoise party", une séance de travail ou une interview. Et on alterne le tout au montage. Mais de cet ensemble ne jaillit pas l'évidence. Ses perspectives sont souterraines et indistinctes. Le chef d'œuvre aurait été de filmer par petites touches impressionnistes, juxtaposition de scènes et superposition des thèmes, jusqu'à l'émergence sèche de cette figure du monstre tant convoitée.

    Le monstre comme le rappelle un personnage du film vient notamment du latin monstranum. Il est celui qui est montré pour sa particularité, son anormalité, prodigieuse ou difforme. Ici c'est Vincent Bonello qui est montré et pour cause : une tâche s’étale sur son dos à mesure qu'il s'égare dans l'éther de sa volonté de création. Est-ce lui le monstre ? Peut-on généraliser aux aristocrates de la culture ? Ces gens privilégiés qui ont le temps de se perdre et de se trouver dans l’art ? Aussi excessifs dans le fantasque que dans le tragique, ils vivent de et dans leurs fragilités. Est-ce là la monstruosité ?

    C’est à toutes ces questions à peine posées et à tant d’autres que le film ne répond pas par peur de s’enfermer. Reste une poésie libre qui a le charme de ses virtualités et exhale un doux parfum d’étrangeté ou de légèreté.

    Moralité : C'est plus beau d'aimer l'Autre pour ses défauts.
    poet75
    poet75

    257 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 avril 2015
    Les premières scènes de ce film laissent présager le pire: on se demande, inquiet, si l'on va assister, pendant les deux heures et quelques qu'il dure, à des discussions interminables et très "intellos" sur l'Art (avec un grand A)! Mais tout s'arrange très vite et, pour peu qu'on s'abandonne au récit et qu'on se laisse griser par les personnages, on ne peut qu'être séduit.
    Difficile d'en donner une idée précise. Disons que le personnage joué par Bertrand Bonello part à la recherche de la figure du monstre dans la peinture. Il lui faut trouver une oeuvre qui sera le pivot du film qu'il projette de tourner. Pour ce faire, il trouve en une jeune femme (Célia Bhy) le guide dont il a besoin. Le plus souvent accompagné ou, à défaut, inspiré par elle, il va de musée en musée et d'oeuvre en oeuvre. Des peintures, mais aussi des sculptures, retiennent son attention: oeuvres de Francis Bacon, Le Caravage, Gustave Moreau, Balthus, statue d'hermaphrodite, etc. On passe du charme du musée Gustave Moreau à l'excentricité du Centre Beaubourg. On se passionne, on s'interroge, on scrute... Qu'est-ce que la monstruosité?
    Mais en rester là risquerait de laisser croire que ce film n'est en somme guère plus qu'un habile documentaire sur la peinture. Le réalisateur, Antoine Barraud, a construit un film savant peut-être, très bien écrit sans aucun doute, mais surtout regorgeant de surprises et d'inventivité. Si ce film séduit, c'est parce qu'il multiplie les échappées poétiques, les petites touches inattendues, les étrangetés... Impossible d'énumérer toutes les bonnes idées qui l'égrènent: cela va d'un même personnage qui est joué par deux actrices différentes à un fantôme surgissant de la nuit pour murmurer des paroles à l'oreille d'un homme endormi, en passant par une jeune femme qui se met parler en chantant, sans oublier, bien sûr, le dos rouge qui donne son titre au film. Que signifie donc cette tache rouge apparue dans le dos de Bertrand Bonello et qui s'agrandit au fil du temps? N'est-elle pas le signe que la monstruosité n'est pas seulement une pensée d'artiste, mais une des réalités présentes dans le coeur de l'homme?
    Habité par une multitude de correspondances, à la manière baudelairienne, qui font s'adjoindre et se parler le charnel et le spirituel, voilà un film inépuisable, si imprégné de poésie qu'on pourra le voir et le revoir de nombreuses fois en étant sûr d'y trouver toujours du nouveau! 8/10
    Daniel C.
    Daniel C.

    133 abonnés 715 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 27 avril 2015
    Voilà un film éprouvant pour moi, irritant parfois à la manière de ce dos rouge, dont l'étendue croît au fur et à mesure que l'artiste avance dans sa possession du sujet. La voix et le regard ont été défini comme objets pulsionnels par Jacques Lacan. Ici, ils sont surexploités dans la confrontation à l'art pictural. C'est vrai que l'on prend rarement le temps de s'attarder devant un tableau. Ici le regard s'accompagne d'un discours partagé à deux : un homme écoute une femme lui dire ce qu'elle voit ou bien encore elle lui raconte ce qu'il cherche à comprendre, à décrypter dans l'univers de la tératologie. L'hypothèse de la monstruosité du double parcoure le film. Esthétiquement, c'est très réussi, que ce soit visuellement (enfin à part quand des images de flou ponctuent le récit) ou musicalement. La cohérence n'est pas toujours au rendez-vous, on oscille entre fantasme et création, entre dialogues réels ou imaginaires. L'insaisissable féminin, qui échappe, disparaît parfois est aussi une constante, qui s'allie parfois à l'interchangeabilité. Je trouve que l'artiste vit le luxe d'avoir le temps de chercher son sujet et peut-être que le fait que d'avoir à "gagner sa vie" (drôle d'expression) ne semble ne pas être une contrainte pour lui, me révolte. S'agirait-il de réminiscences marxistes, où la dignité du prolétariat était encore une valeur. La culture concernait aussi les prolétaires, là où aujourd'hui l'objet de consommation domine le monde. Bon, reconnaissons néanmoins qu'Antoine Barraud prend le temps de regarder longuement un tableau, de nous montrer le regard de celui qui contemple et qui observe celle qui porte son regard sur la toile. Ca, c'est au contraire nous montrer que l'art demande du temps pour être apprécié, qu'il ne se consomme pas justement. Voilà, que l'épiderme inscrive sur la part du corps inaccessible au regard, à savoir le dos, une trace insolite, nous conduit à l'hypothèse psychosomatique d'un inconscient qui se donne à voir faute d'être entendu. Le médecin consulté à ce titre bazarde cette hypothèse en revendiquant sa joie de rencontrer un vrai malade. C'est rare que la jouissance du praticien soit ainsi aussi clairement nommée.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 27 avril 2015
    Vu au MK2 Beaubourg hier. Je ne connaissais pas ce réalisateur, mais la très bonne presse et l'affiche intrigante m'ont donné envie d'y aller.
    Et au final, quelle surprise ! : Il y avait longtemps que je n'avais pas été aussi troublé, charmé, dérangé, envouté, captivé au cinéma.
    Le Dos rouge est une expérience cinématographique de toute beauté. C'est constamment drôle, original, détonnant. Le réalisateur ose s'aventurer sur des terres guère explorées dans le cinéma français et mixer des influences diverses et variées : en premier lieu le cinéma de genre à la David Cronenberg ou Dario Argento : la tâche rouge se propageant dans le dos de Bonello, l'approche organique, la fascination pour le "monstre", le chaos sensoriel à l'oeuvre etc.
    On reconnait également l'influence de Léos Carax par le goût du risque, la liberté et le côté "instinctif" de la démarche artistique. On pense aussi à plusieurs reprises au cinéma hitchcockien : Le Dos rouge peut être vu comme un thriller manipulateur, où l'on aime à se perdre, et où le vertige nait de la figure du double (comme dans Vertigo).
    Enfin, on rit énormément. Le réalisateur ne se prend pas au sérieux, et certains scènes sont absolument irrésistibles. Le film tend alors vers le registre de la comédie "spirituelle" à la Woody Allen, avec une Jeanne Balibar au sommet de son excentricité et de son charme "snob". On savoure alors chacune de ses répliques, chacune des ses intonations ! Quelle plaisir de retrouver LA Jeanne Balibar qu'on aime, celle de ses débuts, de "Comment je me suis disputé (ma vie sexuelle)", de "J'ai horreur de l'amour", de "Va savoir !", du "Plaisir de chanter" ! Quelle jubilation de voir Balibar qui "balibarise", Balibar au carré, Balibar en liberté !!! Merci donc Antoine Barraud, pour ce film constamment étonnant et audacieux, et pour nous avoir permis de retrouver la GRANDE BALIBAR !
    tilhacgregory
    tilhacgregory

    2 abonnés 10 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 27 avril 2015
    Miroir brisé que tend Antoine Barraud à Bertrand Bonello, Le Dos rouge est aussi une réflexion ludique et captivante sur le processus créatif, la peinture, la figure du double et celle du monstre. Au milieu d'un casting exceptionnel, trônent Bertrand Bonello, grandiose en cinéaste en quête d’un écho pictural au trouble qui le dévore, et Jeanne Balibar, irrésistible de drôlerie en historienne de l'art !
    Clitandre
    Clitandre

    2 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 23 avril 2015
    J'espérais beaucoup de ce film (bonnes critiques, on annonçait un regard décalé sur l'art..). Je me suis ennuyée à mourir et me suis demandé quasiment tout le long pourquoi je ne partais pas en courant.
    Discours creux, spécialistes pédants, soirées vaines et décadentes.. ce dos rouge a de quoi dégoûter à tout jamais de la culture !
    Si vous aimez l'art, allez plutôt voir "La Sapienza", un vrai bonheur de cinéma, avec une réelle esthétique, des dialogues superbes et de l'humour...
    cylon86
    cylon86

    2 281 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 22 avril 2015
    Préparant son nouveau film, un réalisateur est fortement intéressé par la monstruosité dans la peinture. Guidé dans ses recherches par une femme étrange qui semble changer d'apparence (elle est d'abord Jeanne Balibar avant d'être Géraldine Pailhas), le cinéaste découvre également une mystérieuse tache rouge qui s'élargit dans son dos... Film brassant des tas de thèmes passionnants (l'art, le double, les fantasmes, la difformité), ''Le dos rouge'' s'égare un peu dans la multitude de ses thèmes et ne nous épargne pas ses longueurs. Il faut cependant reconnaître au film son ambition et sa volonté de nous troubler au travers d'idées de scènes et de propos qui ne manqueront pas de faire mouche. Malheureusement, il nous aurait fallu un peu plus de cohérence et une bonne trentaine de minutes en moins pour que le tout puisse être complètement fascinant. Reste Bertrand Bonello dans le rôle principal, le réalisateur de ''Saint Laurent'' se montrant ici diablement charismatique.
    Bulles de Culture
    Bulles de Culture

    124 abonnés 634 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 20 avril 2015
    C’est dans le beau Paris - celui des musées (Louvre, Musée de l’Orangerie, Centre Pompidou), des parcs et des grandes avenues - que l’on suit avec délectation Bertrand Bonello, cinéaste en quête absolue du tableau de maître qui inspirera sa prochain œuvre. Comme lui, le spectateur avance à l’aveuglette et arpente les allées des plus beaux musées de la capitale, découvrant ou redécouvrant les œuvres de Chassériau, Caravage, Moreau et Miró.

    Pour autant, c’est loin de tout académisme ou de volonté explicative qu’Antoine Barraud filme ses œuvres. Grâce à l’alternance des points de vue - plans larges, gros plans sur un détail de l’œuvre -, Antoine Barraud morcèle les œuvres, créant ainsi chez le spectateur une curiosité croissante à mesure des pérégrinations de son acteur principal.

    Antoine Barraud utilise avec brio le médium de la peinture comme matérialisation de la quête d’un cinéaste en proie à son propre monstre, monstre lui-même matérialisé par une tâche rouge invasive et poussant dans son dos à mesure que le film avance.

    Pour accompagner le personnage de Bertrand Bonello dans cette quête, les figures de femmes au grain de folie délectable constituent un élément important du film. On y croise notamment une Jeanne Balibar, historienne de l’art non conventionnelle, à la verve acide et jouissivement drôle, et une Géraldine Pailhas en double passionnée.

    L’autre belle surprise du film est peut être le personnage de Barbara, joué par Joana Preiss, la discrète compagne, libre et amoureuse de Bertrand.

    Loin de tout contrôler, Antoine Barraud laisse le champ libre à l'interprétation, à l’exemple du travail fait avec ces acteurs : "j’essaye de tirer un fil existant et en même temps d’aller vers quelque chose auxquels on ne s’attend pas".

    Antoine Barraud appartient à cette famille d’auteurs qui expérimente et questionne. On lui reconnaitra une sensibilité proche du cinéma de João Pedro Rodrigues.
    À suivre...
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 18 avril 2015
    Une œuvre étrange (voire légèrement barrée), ultra référencée (à la limite, parfois, du "name dropping", pour le profane), qui devait être à l'origine un documentaire sur le cinéaste Bertrand Bonello, pour s'en éloigner au fur et à mesure des trois ans qu'a duré le tournage, jusqu'à devenir une fiction.
    Où on a un peu l'impression que tous les personnages sont soit plus ou moins dépressifs, soit sous Tranxene. Mais n'est-ce pas le propre de l'artiste d'être torturé ? Surtout lorsque le sujet porte sur la recherche de la monstruosité dans l'art.
    Nous sommes ici face à une réflexion sur (...)
    La suite ici :
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 26 février 2015
    Filmer l'art en train de se faire n'est pas chose facile.
    "Le Dos Rouge" réussit pleinement le pari d'être cultivé sans être ennuyé, érudit sans snobisme.
    Des pointes d'humour inattendues viennent émailler un récit étonnant, une réflexion profonde et inspirée sur la place de l'art dans la vie.
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