Au Nom De Ma Fille : les secrets du tournage

Vincent Garenq signe, avec Au nom de ma fille, à nouveau un film adapté d'une histoire vraie après Présumé coupable centré sur l'affaire d'Outreau et L'Enquête sur celle de Clearstream. Ce nouveau film relate le combat d'André Bamberski, un expert comptable ayant traqué pendant près de 30 ans le meurtrier de sa fille, résidant en Allemagne, pour permettre qu'il soit jugé en France. Cette affaire a été un véritable feuilleton judiciaire entre 1982 et 2014.

Daniel Auteuil retrouve la comédienne Marie-Josée Croze après la drame amoureux Je l'aimais réalisé par Zabou Breitman et où ils campaient chacun un personnage tombant follement amoureux l'un de l'autre.

Vincent Garenq a voulu faire un film centré sur André Bamberski parce qu'il avait à l'époque suivi son histoire et repéré son livre Pour que justice te soit rendue. Il a cependant attendu avant de le lire parce qu'après Présumé coupable, il pensait qu'il n'était pas raisonnable de refaire un film sur une vraie affaire judiciaire. Il changea finalement d'avis après avoir lu le livre qui lui donna immédiatement envie de faire le film.

C'est la persévérance du personnage d'André Bamberski qui a le plus séduit Vincent Garenq dans cette histoire comme il en témoigne :

"Pendant trente ans, il n’a jamais démordu, il s’est battu comme un forcené pour que la vérité soit faite et que justice soit rendue à sa fille. Au fil du temps, il est devenu un spécialiste du droit, il en savait souvent plus que ses avocats. Aucun obstacle ne l’a arrêté. Et il a finalement réussi à vaincre l’immobilisme des justices française et allemande ! C’est du pain béni pour un scénariste. Il y a une dimension héroïque, très cinématographique, mais c’est aussi une histoire de paternité, ce qui me touche infiniment, car j’ai deux enfants qui sont la plus belle chose qui me soit jamais arrivée dans ma vie. La paternité est un sujet qui me hante et qui est au coeur de tous mes films."

Pour être au plus proche de la vérité des gens dont il retranscrit le parcours, Vincent Garenq a commencé par les rencontrer. A ce moment, le cinéaste leur a expliqué qu'il cherchait à donner forme à un film authentique, fidèle à la réalité, mais que malgré tout, ils ne s’y retrouveront pas complètement ("Parce qu’adapter, c’est forcément trahir un peu"). Garenq leur a également fourni toutes les versions du scénario et les a tenus au courant de toutes les étapes du processus du film.

Les scènes marquantes du film, comme celle de l'autopsie, de l‘exhumation du corps de Kalinka ou du témoignage de la jeune fille violée par Krombach au procès en Allemagne étaient déjà évoquées dans le livre. Les scènes juridiques ont quant à elles été simplifiées compte tenu qu'elles s'étendaient sur 30 ans.

Comme il a cherché à mettre au centre du film la véracité de l’histoire et des personnages, Vincent Garenq et son équipe ont opté pour une esthétique sobre ayant pour but de faire oublier qu'on est au cinéma. Il a cependant travaillé le contraste entre la lumière du Maroc, très solaire, et celle de l’Allemagne, très grise, pour retranscrire au mieux le temps qui passe.

Le film a été tourné principalement dans la ville de Pau (Pyrénées-Atlantiques) qui, selon Vincent Garenq, incarne au mieux la province où se sont réellement déroulés les faits (même si André Bamberski habite réellement Toulouse). L'équipe y a trouvé une maison, construite sous un cimetière et qui s'est imposée comme le décor principal de Au nom de ma fille.