Avis sur The Lost Moment

Unique réalisation de l'acteur Martin Gabel, « The Lost Moment » laisse pourtant à penser qu'il aurait été intéressant de voir ce dernier plus souvent à l'œuvre derrière la caméra... Doté d'une atmosphère quasi-fantastique du meilleur effet et jouant habilement sur le mystère entourant le personnage de Susan Hayward (très convaincante), le film dispose d'un scénario souvent intéressant et original, manquant sans doute d'un peu de dynamisme (reproche souvent inhérent aux œuvres de l'époque), mais d'une grande élégance et très bien photographiée, si bien qu'on se laisse assez aisément porter jusqu'au bout par cette histoire où personnages comme intrigue s'avèrent plus subtils et complexes que l'on aurait imaginé au premier abord... En tout cas, un titre resté longtemps méconnu et introuvable, et dont la redécouverte tardive n'est que justice.

Très beau film romantique qui traduit très bien à l'écran l'atmosphère fantastique des romans de Henry James. Bien que les acteurs ne soient pourtant pas charismatiques, on est envoûté et ému par cette histoire d'amour qui traverse un siècle. Il est surprenant qu'un cinéaste hollywoodien n'ait pas eu l'idée d'en faire un remake moderne. Ce qui demande évidemment du talent. Beaucoup plus passionnant en tout cas, même avec une image en noir et blanc de qualité moyenne (copie usée ?), que les blockbusters contemporains, leurs effets spéciaux et leurs interminables cascades automobiles...

"La porte du présent se ferma derrière moi". Pour nous mettre dans l'ambiance, nous entrons vite dans une superbe maison, mystérieuse et fascinante, dans le Venise des années 30 pour retourner dans le passé et faire revivre les souvenirs d'une vieille dame dont un poète etait tombé amoureux jeune. D'un romantisme fou, ce film mêle le fantastique au rêve et la folie à la jalousie. C'est superbe.

« Juliana Borderau est toujours vivante ! » Basèe sur une excellente nouvelle d'Henry James, voici une fascinante histoire d'amour (qui rappelle parfois l'ambiance de "Dragonwyck" de Mankiewicz) avec la non moins fascinante Susan Hayward! Belle, attirante, vivante parmi les morts! Le genre de beautè qui apporte plus de chagrin que de bonheur! Trèsors littèraires que de nombreux èditeurs avaient cherchèes dèsespèrement...en l'occurrence les lettres de Jeffrey Ashton, ècrites il y a fort longtemps par ce poète à une certaine Juliana Borderau incarnèe par une mèconnaissable Agnes Moorehead! Que cherche un homme tel que l'ambitieux Lewis Venable dans un endroit pareil ? Pour fuir le monde, peut-être ? Pour oublier un amour perdu ? « Moments perdus »...on ne peut pas y couper et tant mieux même si "The Lost Moment" est malheureusement restè inèdit en France au cinèma! Unique long-mètrage de Martin Gabel, ancien èlève de l'American Academy of Dramatic Arts qui faisait aussi parti de la troupe d'Orson Welles dans la compagnie Mercury Theatre! Une vraie curiositè esthètique où la mise en scène joue constamment sur les dècors et la musique...

Pour un cinéphile comment ne pas penser à ’’ la nuit du chasseur ‘’? En effet, c’est l’unique film de Martin Gabel, il est en noir et blanc, presque de la même époque que celui de Laughton et d’un romantisme hors du commun. C’est assurément un chef d’œuvre méconnu, tant par sa mise en scène soignée et cohérente, ses décors baroques et ses extérieurs (Venise). Son scénario n’aura pas besoin d’effets spéciaux pour faire frôler le surnaturel aux spectateurs. Les acteurs sont parfaits. Susan Hayward ne commet aucune erreur dans son rôle dédoublé, Robert Cummings par son comportement hiératique entretient l’ambiguïté pour éviter de nous influencer et Agnes Moorehead fait penser à un personnage hitchcockien. ‘’The lost moment’’ est typiquement un film intellectuel qui nécessite une forte adhésion lors de son déroulement avec une grande attention aux détails. Le propos de la nouvelle de Henry James, plus réalistes, étaient simplement de créer le suspense. Grace au talent de Gabel, la baguette magique du Septième art en a fait une pépite du cinéma romantique, un des genres qui lui convient le mieux mais un des plus difficiles, toujours sur la frontière entre le sublime et le ridicule. L’exemple le plus parfait demeurant à mon sens ‘’les aventures de madame Muir’’ et son fantôme que chaque spectateur interprète et ‘’voit’’ à sa manière.

Film noir typique du cinéma américain de qualité. Un très beau film dans la tradition mystère et romantisme. Très bien réalisé, avec beaucoup d'esthétisme, un décor crédible (Venise, un palais vénitien), deux acteurs de talent, une histoire étrange avec intrigue, de beaux dialogues, une ambiance envoûtante, tout cela contribue à la beauté d'un film méconnu, qu'il faut absolument redécouvrir.

Début intriguant et mystérieux : le film commence plutôt bien.Malheureusement le récit vire rapidement vers une romance plutôt mièvre ou le manque de charisme des acteurs se fait cruellement sentir. D'intriguant le film devient alors ennnuyeux.Dommage