5/10, une cote trop sévère ? Il faut dire que la bande annonce du film ne nous avait déjà pas plus emballée que cela or, comme le dit l’adage « c’est dans le trailer qu’on trouve les meilleures images du film »… On était prévenu mais on l’aura voulu : quand nous nous sommes lancés dans l’univers de nos animaux domestiques, nous avions avec nous toute une série d’a priori… bien mal nous en a pris. C’est à rebrousse poils que nous vous livrons notre avis sur un film qui, il faut le dire, ne casse pas trois pattes à un canard !
« Comme des bêtes » avait pourtant un bon postulat de départ : montrer aux humains ce que font leurs animaux de compagnie une fois la clé tournée dans la serrure. Mais finalement, ce n’est pas ce que raconte le dernier film des studios Illumination. En effet, Max et Duke (son nouveau colocataire) sont très vite embarqués dans une histoire rocambolesque où lapin taré (et pas crétin), crocodile, chat borgne, cochon tatoué et une vipère édentée croiseront leur chemin semé d’embûches. Tout cela, sans compter sur les employés de la fourrière qui n’auront de cesse que de vouloir les capturer. Pas la peine d’en dire plus, les personnages du film donnent déjà le ton. Quoique… si le descriptif parle déjà de lui-même, c’était sans compter sur des scènes absurdes comme
celles du repas orgiaque de cochonnaille sur fond de délire psychédélique voué à la saucisse, la conduite à vive allure de nos petits animaux sur le Pont de Brooklyn, un gang anti-humains aux méthodes douteuses, « te veel is te veel » (traduction : trop, c’est trop) comme on dit dans le Nord de chez nous.
A l’exception de quelques gags qui nous feront sourire (et qui sont déjà présents dans la bande annonce), nous passerons quasiment l’heure trente de film à lever les yeux au ciel, bailler et attendre la délivrance.
Etrangement, les critiques étaient pourtant bonnes sur ce dernier long métrage de Chris Renaud et Yarrow Cheney : le premier a réalisé la saga « Moi moche et méchant » et « le Lorax » alors que le deuxième a produit plusieurs fois son petit camarade en plus de réaliser des petits films gentillets (« Puppy » par exemple). Nous étions peut-être fatigués lors de la projection ou à côté de nos pompes, allez chercher mais une chose est sûre : nous n’avons pas vu le même film… Le studio Illumination Entertainement avait pourtant les armes pour nous cueillir et au lieu de cela, nous avons desséché sur place faute de mieux. Il faut dire que le court métrage d’avant film sur les Minions (dé)montrait combien la maison de production n’a pas fini de surfer sur la vague des petites pastilles jaunes au détriment des autres idées du groupe ? Alors oui, les petites têtes blondes ont rigolé çà et là, ont sans doute apprécié l’escapade de petit toutou et grosse boule de poils mais honnêtement, on s’attendait à mieux (enfin… si on veut parce que pour rappel, on était venu aussi motivé qu’un chat prêt à prendre son bain). Bernés, oui, on l’a été, et encore plus quand on voit que le ramdam marketing autour du film était déjà important, rentrée scolaire oblige : plumiers, stylos, fardes, autocollants et accessoires en tous genres ont déjà envahi les rayons de nos supermarchés.
Snowball (doublé par l’humoriste Willy Rovelli) et son attitude de psychopathe, Max et sa bravoure (qui pique les intonations de Philippe Lacheau de « Baby Sitting »), le maladroit mais attachant Duke (dont la voix est prêtée par un François Damiens méconnaissable) forment un trio cliché perdu dans la grande ville de New York où l’on s’égare nous aussi. Les images soignées ne suffisent pas à combler le manque d’originalité du scénario et à nous accrocher. On reste imperméable à cet énième film d’animation où les animaux deviennent des héros et on regrette un peu de ne pas être rester chez nous, « comme des bêtes », à attendre le retour de notre maître…