Film révolutionnaire à bien des égards, ne serait ce que la vision de la cité en tant que fourmilière en son sein, du relai entre le cerveau et les mains symbolisé par le médiateur, fils du gouverneur, j’ai aimé le côté grandiose des décors, l’orchestration, la mise en scène; la première partie pose bien le contexte dystopique, son histoire et ses symboles. La grande machine qui doit garder son équilibre tant bien que mal, le monstre vital, l’injustice des classes sociales, l’aliénation, la révolte … la construction du récit se développe avec une intelligence certaine. Niveau formel c’est souvent assez bluffant, quitte à tomber dans un certain excès de temps à autre, et je ne sais pas si la version restaurée aide à avaler le tout, je n’ai pas trouvé si utile que ça de rallonger des scènes, j’aurais limite préféré voir la version d’origine et ensuite pourquoi pas constater les ajouts selon mon bon plaisir plutôt que de me les imposer. Parce que j’ai quand même senti le temps passer à partir de l’intermède, heureusement la dernière partie propose beaucoup de bonnes choses, notamment de l’action et des effets spéciaux vraiment très bons, après le final (bien qu’il soit totalement cohérent par rapport à ce que martèle le film) m’a semblé un poil sur-idéalisé et sans grande dramaturgie contrairement à ce que j’en espérais.
En bref j’ai apprécié voir (enfin) ce "Metropolis", je comprend tout à fait l’impact qu’il ai pu avoir dans l’histoire du cinéma SF et en général, notamment par son ambition et son aspect grandiose, mais j’ai ressenti quelques longueurs au coeur du long métrage, disons que ça dérive un peu, d’où une certaine perte de fluidité en terme de visionnage.