Si on connait et que l’on apprécie l’humour du Palmashow, si l’on n’a pas peur de l’humour absurde, si l’on ne craint pas les blagues à deux balles et les jeux de mots bien pourris, si l’on a rien contre un flirt parfois poussé avec le mauvais gout, si on est adepte (comme moi) du « Plus c’est idiot, plus ça me fait rire » alors je ne vois vraiment pas pourquoi on se priverait de « La folle histoire de Max et Léon ». Ce film est bien plus qu’un immense sketch du palmashow de 1h40, c’est un festival de gag, un déferlement de déguisement, une vague de clin d’œil cinéphilique : un petit bonheur pour pas cher (le prix d’une place de ciné) en ces temps si difficile. Devant la caméra de Jonathan Barré, à qui ils ont donné l’occasion de s’amuser comme un petit fou, David Marsais et Grégoire Ludig font ce qu’ils savent le mieux faire au monde : faire les idiots ! Pas moyen de s’ennuyer une seule seconde, les 1h40 passent comme un éclair et on se trouve presque frustré quand la lumière se rallume dans la salle. Il y a peu ou prou un gag par minute ; faites le compte : ça fait plus ou moins 100 gags ! Alors forcément sur le lot, il y en a des moins bons, des qui flirtent avec la ligne jaune du bon gout, et même quelque uns qui mettent le pied de l’autre côté. Mais sur le lot, il y en a une grande majorité de très drôles et même une poigné du genre « Nooon ! C’est pas vrai, je rêve… Ils ont osé ce gag là !!! », du genre qui vous font marrer après la séance, dans la rue tout seul comme un imbécile heureux ! « La folle histoire de Max et Léon » n’est pas une comédie au rabais faite avec trois bouts de ficelle, cascades et explosions, reconstitution historiques assez sérieuses, costumes très divers et très variés, le film piloté par Jonathan Barré est terriblement rythmé, sans trous d’air, très maîtrisé comme pouvaient l’être les comédies des années 60 et 70 auxquelles le film rends indéniablement hommage. Il y a en effet une multitude de références cinématographiques, parfois évidentes (« La 7ème compagnie », « Le mur de l’Atlantique »), parfois plus discrètes (« La Grande Evasion »), parfois même très subtiles (« Indiana Jones et la Dernière Croisade ») et quand on aime le cinéma et notamment le cinéma populaire dans le bon sens du terme, on s’amuse à essayer de les repérer, tout en sachant très bien qu’on ne les remarquera pas toutes. Coté casting, alors là c’est la cerise sur la gâteau car Marsais et Ludig ont eu le temps de se faire un énorme carnet d’adresse pendant leur pérégrinations audiovisuelles. S’ils se sont accordés les deux rôles principaux, ils ne semblent pas avoir eu trop de mal à convaincre une multitude d’acteurs connus, voire très connus, de venir faire des petits « coucous » de parfois quelques secondes. Pêle-mêle on aura reconnu Jonathan Cohen, Bernard Farcy, Dominique Pinon, Nicolas Marié, Bruno Wolkowitch, Kad Merad, Florence Foresti, Alban Lenoir, Simon Astier, Kyan Khojandi, Christophe Lambert, Baptiste Lecaplain, Pascale Arbillot, Alice Vial, etc… Avec un casting pareil comment voulez-vous taper à côté de la plaque, c’est quasi impossible. Le scénario fait penser immanquablement à « Forrest Gump », parce que Max et Léon sont à peine plus intelligents que Forrest et se retrouvent malgré eux à jouer un rôle historique en dépit de leur lâcheté et de leur naïveté. « La folle histoire de Max et Léon » est, comme « Forrest Gump » et comme « Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire », un film « picaresque ». Peu importe que le scénario ne soit pas crédible plus de deux minutes, ce n’est pas le but recherché. Il est clair, les évènements s’enchainent, l’improbable le dispute au farfelu mais le scénario n’en demeure pas moins cohérent. Très vite les deux mâconnais deviennent attachants, et l’on accepte de les suivre par monts et par vaux dans leurs aventures. Au rayon des petits défauts, on peut déplorer que tel ou tel gag soit moins réussi ou moins pertinent (la petite comédie musicale dans le camp de prisonniers, bof…), et bien sur l’humour du Palmashow ne convient pas à tout le monde, il faut être client au départ sinon on trouve ça navrant de bêtise. Mais moi, je suis cliente et franchement, je me suis bien éclatée !