Hostile présente un monde en ruine après une catastrophe inconnu, les quelques survivants doivent se battre pour subsister. Juliette fait partie d’un petit groupe armé bien organisé. Ceux-ci ne sortent que le jour, car la nuit des zombis erre et le danger est plus grand. Alors qu’elle s’apprête à rentrer, elle est victime d’un accident de camion et se retrouve blessée et coincée dans son véhicule. Elle passe une nuit sous la menace d’une attaque d’un zombi qui l’a repéré. Mais alors qu’elle cherche à survivre et pensant qu’elle vit ses dernières heures, elle se commémore sa vie d’en temps, avant la catastrophe.
D’emblée, la situation fonctionne, le spectateur est plongé dans un monde post apocalyptique après une catastrophe, un peu à la MAD Max. Le personnage de Juliette (Brittany Ashworth) est montré comme une combattante qui n’a pas peur de grand-chose, une survivante. Mais derrière ce visage dur et fermé, le spectateur à envie d’en savoir davantage sur elle. L’accident est le huit clos dans le camion offre le prétexte idéal. Le blocage dans ce lieu confiné va lui permettre de présenter sa vie de femme au spectateur, en quelque sorte de se confier à lui. Ce lieu fermé constitue un motif d’un vrai rapprochement avec ce personnage.
L’intérieur du véhicule permet également un suspens très fort, le spectateur s’identifie rapidement à Juliette. Mais en même temps qu’il la découvre, sa vie est menacée à chaque instant, et celle-ci ne tient pratiquement qu’à un fil vu sa situation précaire. Le spectateur se dit qu’il ne s’agit que d’une question de temps pour elle. Mais l’empathie est totale, le spectateur est comme enfermé avec elle et ressent tous les dangers à ses côtés.
Hitchcock, dans ses entretiens avec Truffaut, prenait comme exemple pour illustrer le suspens, une scène où des protagonistes ont une discussion intéressante, la bombe dissimulée sous la table est montré d’ambler aux spectateurs, mais les protagonistes l’ignore. Le spectateur est donc englobé dans le suspens par l’information qu’il détient et va être impliqué dans la scène.
Mathieu Turi applique parfaitement le suspens hitchcockien et y intègre pleinement son spectateur. Ce dernier reçoit des éléments de la vie de Juliette, une belle histoire d’amour, plus celle-ci avance plus il souhaite en savoir davantage, plus il a envie qu’elle s’en sorte. La menace est connue, un zombi l’a repéré et essai de rentrer dans le camion. Tout au long du métrage, le spectateur ressent la présence de cette menace, il sait qu’elle est là. L’enferment et le cloisonnement ajoute au stress et à la tension de l’œuvre.
Le spectateur est totalement intégré à l’histoire et se laisse facilement emmener.
Et de l’autre côté, il souhaite découvrir comment cette histoire d’amour a évolué, sans jamais savoir si celle qui la raconte va pouvoir continuer à le faire. Le film est pris tout entier dans cette incertitude.