A sa sortie en salles, j’étais assez curieux de découvrir « Ce qui nous lie » mais par manque de temps, je suis passé à côté. Appréciant le cinéma de Cédric Klapisch et aimant bien le jeu de Pio Marmaï, j’ai donc décidé de me faire une petite séance de rattrapage et c’est ainsi que je me suis mis à découvrir ce film en Blu-ray.
La première constatation qui me saute aux yeux, c’est que même si j’ai aimé ce scénario écrit par Cédric Klapisch et Santiago Amigorena, il n’y a rien de bien nouveau à l’horizon. C’est mignon, c’est à la fois touchant et drôle mais je n’ai jamais réussi à avoir de l’empathie pour cette histoire et cette fratrie.
Parfois, le classique marche bien, on se laisse prendre au jeu mais là globalement, je suis resté de marbre. Je n’ai pas été surpris, j’ai l’impression que les thèmes du deuil et de la fraternité ont déjà été abordé des centaines de fois de la sorte et le fameux « Tout ça pour ça » à la fin à fini par pointer le bout de son nez. Maintenant, ça reste quand même très agréable. On sympathise avec le trio vedette, il y a quelques beaux moments drôles mais c’est juste que j’aurais aimé être davantage touché par leurs sorts et leur histoire.
Point positif cependant, le thème du vin et des vendanges. Là encore, c’est très classique mais j’ai apprécié voir un peu comment une bouteille de vin peut se construire. C’est très cinématographique, on n’est pas dans un cours d’école mais j’ai trouvé ça intéressant de voir comment on s’occupe d’un vignoble et toutes les différentes contraintes que l’on peut avoir. Sur ce point là, ça m’a presque donné envie de faire les vendanges puis de me déguster une bonne bouteille de vin.
Si l’histoire reste classique, fort heureusement, elle reste bien porté par un trio d’acteurs convaincants. Pio Marmaï (Jean), Ana Giradot (Juliette) et François Civil (Jérémie) forme une fratrie complémentaire et plutôt crédible. Si leurs jeux respectifs est des plus classiques, ils n’en restent pas moins agréable et contribue pour beaucoup au fait que je suis resté accroché devant ce film.
Pour le reste, c’est un peu du même acabit. Rien de neuf à l’horizon mais ce n’est pas pour autant mauvais. Parmi les seconds rôles, je regrette juste que les deux principaux seconds rôles féminins soit María Valverde (Alicia) et surtout Yamée Couture (Océane) soit un peu trop en retrait tandis que le couple Jean-Marie Winling (Anselme) et Florence Pernel (Chantal) soit un brin trop caricaturale.
Un autre élément qui rend le film agréable à suivre malgré son manque d’originalité, c’est la réalisation de Cédric Klapisch. Une nouvelle fois, ce dernier nous prouve qu’il est l’un des meilleurs metteurs en scène français en activité. Il n’y a pas de grandes folies artistiques, on l’a déjà vu plus inspiré mais cela reste propre et très plaisant à suivre. A travers sa mise en scène, on vit bien les différentes saisons et on ressent bien la vie d’un vignoble.
Le montage est également bien ficelé. On utilise pas mal d’ellipses mais on ne se retrouve jamais perdu dans l’intrigue, ni même déstabilisé. Il y a un grand travail qui a été fait également sur la photographie qui est très belle et j’ai beaucoup aimé le soin apporté aux différentes couleurs tantôt froide, tantôt chaude qui accompagne bien ce récit. La bande originale composée par Loïk Dury et Christophe Minck marche bien aussi. On utilise un peu trop la mélancolie générale du passé mais ça passe quand même bien.
Pour résumer, « Ce qui nous lie » est une honnête comédie dramatique française. Dans le genre, j’ai eu la sensation d’avoir vu ce type de films des centaines de fois mais cela reste agréable à suivre grâce à une bonne interprétation et à une réalisation convaincante. Si le long métrage de Cédric Klapisch ne marquera pas ma mémoire, il m’a toutefois fait passer un bon moment et donner envie de boire une bonne bouteille et c’est déjà une très bonne chose.