J'étais hier à l'avant-première de Rock n'Roll, en présence de Guillaume Canet, scénariste, réalisateur et acteur du film et Rodolphe Lauga, co-scénariste du film. Pour avoir déjà assisté à des avant-premières "en présence de...", où les membres du film échangeaient à l'issue de la projection avec le public et répondaient aux questions des spectateurs, j'ai déjà été déçu par le fait que la présence des artistes consiste ici en une pure et simple avant-présentation sur scène du film à venir, après qu'un chauffeur de salle ait quémandé lss applaudissements avant l'entrée de la star ! En fait, ce fut juste "un petit tour et puis s'en va" (10 minutes chrono, pas plus !). Bof !
Venons-en au film.
Pour original qu'il puisse paraître au premier abord, il ne constitue pas une première. En effet, il n'est pas sans rappeler, dans son idée première du moins, Grosse fatigue, le film de Michel Blanc qui s'amusait à s'interroger sur les acteurs, le cinéma, le prix de la notoriété, et à faire incarner à ses acteurs leurs propres rôles, en s'amusant sur le caractère jubilatoire du vrai-faux.
Guillaume Canet use ici de la même recette, mais va plus loin, en ce sens qu'il n'hésite pas à mettre son couple et ses amitiés en scène. Pour autant, la séance terminée, on s'interroge un peu sur le sens qu'il a voulu donner à son propos, et quand on le comprend, non sans qu'il l'ait largement expliqué dans ses interview ("N'essayez pas d'être rock, restez vous même !"), on regrette son caractère finalement nombriliste et peu universel. Et on n'est pas loin de se dire "Tout ça pour ça ...".
Ceci étant dit, tout n'est pas à jeter dans Rock n Roll. La première partie du film est très amusante. C'est dans la seconde partie que l'auteur se perd, et laisse tout partir en vrille. Cela frise un ridicule manifestement voulu et assumé, mais qui ne fait pas mouche.
Au final, seule Marion Cotillard tire totalement son épingle du jeu. Elle est vraiment drôle et derrière la farce, elle en dit finalement long sur son métier d'actrice et son couple de célébrité. Guillaume Canet, lui, est convaincant dans la première partie également, mais s'enfonce dans son propos dans la seconde partie.
Lors de la présentation du film, Guillaume Canet demandait au public de demeurer discret après la projection sur LE tournant du film, déjà suggéré dans la bande-annonce. On respectera sa volonté, non sans lui dire que s'il y plaçait le clou de son film, il s'est à mes yeux lourdement trompé.
Mais comme le ridicule ne tue pas, longue vie à sa carrière cinématographique, qui a déjà à son actif de fameuses réalisations.