Pour reconstituer des situations qu'il n'avait pas filmées, celles situées avant la guerre et l'attaque israélienne, le réalisateur a utilisé l'animation, bien qu'il ne soit pas familier avec ce genre :
"J’ai envisagé la fiction, mais c’était impossible parce que je ne voulais pas faire disparaître les personnes que j’avais filmées derrière des acteurs, ni, en cas de reconstitutions avec eux dans leur propre rôle, les mettre en face d’acteurs qui auraient joué ceux qui sont morts". Pour cela, il a fait appel à
Simone Massi, réalisateur de courts métrages qui utilise la carte à gratter, procédé qui s'apparente à de la gravure et qui part d’une surface entièrement noire pour faire apparaître le blanc sous-jacent :
"Ses dessins ont un côté onirique mais ils sont visuellement très réalistes, très précis, ce qui permet de les raccorder à des prises de vue réelles".
Le réalisateur revient en détail sur le processus de fabrication de son film :
"J’ai décidé alors d’avoir recours en amont à la technologie 3D : avec l’équipe 3D, nous avons reconstruit le quartier des Samouni d’avant la guerre et modélisé tous les protagonistes du film (les vivants à partir de mes images, les morts à partir de photos). Grâce à ces modèles virtuels, j’ai pu élaborer la mise en scène des séquences d’animation : nous avons créé des séquences animées en 3D, qui ont été ensuite redessinées par Simone Massi et les animateurs 2D traditionnels. Chaque artiste s’est occupé d’une séquence et l’a interprétée avec sa sensibilité, sous la direction artistique de Simone Massi".